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The truth is harder than ignorance ♣ Kaâria & Clarke [PM]
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
Kaâria S. Zahira
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Message Posté Lun 16 Juin - 1:58.
The truth is harder than ignorance
Le secret est l'écrin du désespoir.


informations particulièrement pas importantes
ϟ dénomination courante des participants ▬ Kaâria S. Zahira & J. Clarke Rediston.
ϟ étiologie du statut subjectif ▬ Privé.
ϟ datation approximative du moment exact ▬ Début septembre 2057.
ϟ cadran lunaire appréciable ▬ L'Aube.
ϟ météorologie sorcièrement acceptable ▬ Il fait sombre et le soleil a dû mal à percer malgré le fait qu'il se lève à peine.
ϟ saison saisissante et palpitante ▬ saison 3
ϟ intrigue globalement intriguante ▬ 3x01
ϟ chatiment divin exigible ▬ non merci !
Kaâria S. Zahira
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Message Posté Lun 16 Juin - 2:08.



    Je cherchais la ligne ultime, la limite. Je cherchais les réponses. Je cherchais même les questions. Je cherchais l’espoir. Et je ne trouvais rien. Rien sauf le désespoir. Le vide. Personne ne viendrait plus me relever pour calmer les sourds hurlements dans mon cœur. Personne ne viendrait tenir ma main pour m’offrir une échappatoire, une route plus paisible et plus belle. J’étais seule. Et si cela était effrayant, cela était aussi si reposant. Je n’avais plus de comptes à rendre. Plus de sourires à afficher. Plus de mensonges à peaufiner. J’étais en tête à tête avec moi-même, le cœur au bord des lèvres, le chagrin envahissant chaque parcelle de mon être et la souffrance devenait si habituelle qu’elle pouvait être plaisante. Et quand toutes mes cellules brûlaient de douleur, je me sentais enfin reposée…la mort se profilait et je savais qu’au bout, j’y verrais son sourire. Ses lèvres rougies par le bonheur, son regard scintillant de plaisir. J’y verrais Hamza, les bras ouverts pour m’accueillir. Il serait toujours aussi beau. Toujours aussi heureux. Il serait le frère, l’ami que j’avais perdu quelques mois plus tôt. Il serait mon pilier. La personne que j’aime le plus au monde. « Hamza…»

    Elle suffoquait. Elle tremblait. Des larmes tombaient sur ses joues. Elle ne savait plus où elle se trouvait. Où se trouvait Hamza. Elle était perdue. Si bien que lorsqu’elle sortit de sa torpeur, elle ressentit le trou béant se rouvrir dans ses entrailles. Elle retint le cri qui voulait s’échapper de ses lèvres et se replia sur elle-même, pour éteindre le feu ardent qui léchait son corps et venait brisait ses rêves. Le soleil auraient pu disparaitre, les montagnes aurait pu s’effondrer, les rivières se dessécher, elle n’aurait pas réagi. Elle n’aurait pas bougé de cet endroit, attendant le jugement dernier, implorant son Seigneur pour mourir. Elle n’aurait pas bougé si elle savait qu’au bout du tunnel, elle aurait pu le retrouver. La vie était si amère et âcre sans lui. Les couleurs étaient si ternes. Les lumières si éteintes. Les sourires si pâles. Les bonheurs si incomplets. Hamza n’a rien de sens si tu n’es pas là. Tout défile sans que je ne puisse en saisir le sens. Et tu n’es toujours pas là. Je ne sens plus rien. Sauf le vide laissé par ton départ. Reviens-moi, je t’en supplie. Retrouve le chemin de la maison. Je serais là, les cheveux au vent. Je serais là…je te promets Hamza, je ne porterai pas le voile, je ne t’embêterai pas avec le Coran. On se contentera de courir dans la petite maison perchée non loin de Taza. On utilisera la magie. On ravivera l’espoir et le bonheur. Un feu sera allumé pour ton retour. On sera heureux Hamza. Et je prendrai ta main pour lutter contre l’adversité. Je prendrai ta main et…je te raconterais comme la vie est plus belle quand tu es près de moi. Je t’aime Hamza. Plus que quiconque.

    Mais sa main restait écrasée sur son ventre, ne pouvant rien saisir, pas même la tristesse. Il était si difficile de se sentir seul, si difficile de ne pas pouvoir avancer correctement. Si difficile de ne pas pouvoir oublier. Elle aurait aimé ne jamais avoir de frère. Ne jamais avoir de sentiments. Se contenter de survivre dans cette vie cruelle qui lui était offerte. Se contenter de combattre, de lutter, de frapper, d’hurler. Et de crever. Sauf que l’existence n’était pas faite seulement de batailles. Il y avait aussi des valses, des moments d’accalmis où les tempêtes ne se déchainaient plus sur les hommes. Des moments où l’être se mettait à penser. Où les sombres cauchemars ressurgissaient. Et où il ne restait plus rien de l’âme humaine sauf la colère et l’effroi. Et rien ne pouvait éteindre ces deux sentiments. Rien, sauf la rage qui venait faire battre les cœurs et faire disparaitre les pensées noires. Les pensées périmées qui venaient pourrir le cerveau, le réduire à néant. Alors on hurlait. On s’arrachait les poumons et même le cœur. Mais rien ne survivait à l’effroi du destin. Au vent glacial. Au désespoir. Rien…

    Elle était enfin calmée. Ereintée, elle observait les nuages qui défilaient doucement dans le ciel sombre et ombrageux. La fenêtre était ouverte si bien qu’un vent chaud se glissait dans la pièce pour venir effleurer son visage. Les mouvements des arbres résonnaient à ses oreilles. Les chants des oiseaux venaient calmer son cœur. Mais elle ne pouvait rester éternellement dans cette pièce, après la nuit qu’elle venait de passer. Une fois réveillée, elle s’était précipitée hors du cachot pour atteindre les plus hautes tours et observer le soleil. C’était son rituel. Ainsi, elle sentait Allah plus proche d’elle…mais aussi Hamza, même si elle n’était pas encore prête à se l’avouer. Ses yeux se plissèrent et elle plaça son visage à l’encontre des rayons du soleil pour profiter une dernière fois de la lumière chaude et rassurante avant que celle-ci ne disparaisse à nouveau sous un nuage noir et tempétueux. Le temps change.

    Je ne savais plus quoi faire. Je ne savais pas comment réagir. Je n’y arrivais plus. Je le voyais…et je restais figée sans qu’aucun de mes sens ne puissent me sortir de ma torpeur. Le sang battait dans mes tempes et plus rien n’avait de sens sauf la pâleur de ce visage qui m’était inconnu. Il te ressemblait. Tous les cadavres se ressemblent. Puis je crois que j’ai repensé au crématorium. Aux flammes qui venaient emporter ton corps. J’ai repensé à ta mort Hamza. Je l’ai revécue à nouveau. Et je restais figée comme dans la salle d’attente de la morgue. Je restais figée. Pourquoi je ne bouge pas ? Pourquoi je ne hurle pas ? Pourquoi je ne cours pas dans le sens inverse ? Pourquoi… ? Plus rien n’avait de sens. Plus rien. Je sentais que je perdais le contrôle. Je sentais que mon cerveau se réveillait doucement. Je sentais que mon corps prenait le dessus. Il fallait que je la trouve.

    Elle se retourna, sans qu’aucune larme ne vienne à ses yeux. Elle se retourna et partit d’un pas lent retrouver l’infirmière. Elle se retourna, reprenant le pas sur l’inconscient, et fixant dans son âme force et rage. Il fallait enlever le cadavre, c’était dégoûtant. Elle s’empêcha de laisser place aux moindres sentiments et bloqua son visage dans une expression impassible et même apaisée. Son talent pour la dissimulation et le mensonge était époustouflant, voire même effrayant. Mais elle connaissait les cadavres. Il y avait eu Hamza et d’autres avant. Des junkies du squat, des gens de Taza. Elle savait ce qu’était la violence et la cruauté. Une pendaison était presque propre comparée aux restes. Il n’y avait pas même d’excréments sur le sol. Cela avait dû être trop rapide. Mais pour les morts lentes et douloureuses, comme une overdose, elle avait eu l’occasion de voir des corps baignés dans du vomi, de la merde et de la pisse. Elle préférait donc cette belle pendaison. Elle préférait…elle atteignit le bureau de l’infirmière et frappa à la porte. Personne n’aurait pu deviner ce qu’elle allait annoncer. Personne n’aurait pu déceler sur ses traits une once de peur, de chagrin, de traumatismes. Elle était comme morte, ses yeux voilés derrière l’ombre secrète du désespoir.

    « Madame Rediston. Il y a un cadavre pendu. Ce n’est pas visuellement très agréable.» Elle avait lâché cela d’un ton monotone, son timbre arabe ne tremblant aucunement. « Vous me suivez ? J’espère que vous avez le cœur bien accroché. La mort est propre, mais c’est tout de même la mort. » Elle savait pourquoi elle réagissait ainsi. Elle se braquait, elle blindait ses défenses, elle luttait contre l’envie de vomir, de hurler, de pleurer. Il ne fallait pas qu’elle perde la face. Il ne fallait pas qu’elle tombe. Elle devait continuer de rester digne, la tête haute. Personne n’avait le droit de lui voler son courage, sa force. Personne n’avait le droit de la juger cruelle et sans cœur. Personne… « Allah vous aidera à surmonter ça, vous verrez. » Elle ne disait pas cela pour l’infirmière. Elle se le disait à elle-même. Parce que toutes les murailles ne sont pas impénétrables. Elles ont toute une faille. La mort était la fissure de Kaâria. Celle qu’elle ne voulait montrer mais qui mordait ses entrailles avec force. La mort…ce n’est pas toujours le début d’un voyage. C’est avant tout la fin d’une histoire.

J. Clarke Rediston
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Message Posté Mer 18 Juin - 15:28.
    Il y a des jours comme ça. Des jours qu'on se rappellera toute notre vie. On a beau penser que les meilleurs souvenirs sont ceux qu'on gardera le plus longtemps... est-ce vraiment la réalité ? On se rappelle des bons moments, bien sur, on se rappelle des gens, des conversations, des sourires et des rires. Des réalités devenues des rêves. On s'en rappelle sans s'en rappeler comme un gâteau qu'on aurait adoré mais dont il serait impossible de se souvenir du goût. On ne se rappelle que des visages.
    Mais, quand est-ce qu'on se rappelle du temps qu'il faisait, de la chanson qui passait à la radio à ce moment-là, des habits qu'on portait ? Ces moments où le poids du monde nous tombe sur les épaules. Ces moments où le temps semble s'arrêter et passer en même temps à une vitesse affolante. Ces moments où plus rien ne semble avoir de l'importance, ces moments où plus rien ne semble avoir de sens. Ces moments d'incompréhension et de solitude...
    Certaines personnes semblent dire que tout n'est qu'une question de temps, qu'à priori la douleur s’apaisera, disparaîtra... Qu'à un moment ou à un autre on commencera à ne plus sentir la peine nous ronger le cœur, que tout commencera enfin à prendre un sens ou du moins qu'on posera un regard nouveau sur ce qui nous avait brisé... ou plutôt, sur ce qui les avait brisé.
    La mort.

    On toquait à la porte. Qui pouvait bien être aussi matinal ? La jeune femme réajusta le col de sa petite robe blanche, resserra le nœud de son tablier rose et ouvrit la porte. Quand elle était encore élève ici, elle trouvait les infirmières un peu ridicule dans leur uniforme... Tellement traditionnels et clichés... Mais finalement elle se rendait compte que ça accentuait sa position. Tout le monde avait tendance à faire confiance à une personne en uniforme. A le reconnaître comme une personne « important » ou du moins comme une personne présente. Dans les couloirs elle ne passait pas inaperçue, tout le monde la reconnaissait comme l'Infirmière Rediston, celle à prévenir s'il y avait un problème d'ordre médical...
    Devant elle. Une jeune fille. Brune. Clarke soupira en voyant que la jeune fille restait calme. Tard le soir et tôt le matin, la jeune femme avait toujours l'impression que c'était grave. Une question de vie ou de mort. Mais là, ce ne devait pas être ça. Un petit sourire se dessina sur son visage avant de disparaître aux paroles de la Serpentard.
    La mort. Un mort.

    Julia fronçait les sourcils en écoutant la jeune fille. C'était tellement déroutant. Comment quelqu'un pouvait-il rester aussi perméable face à la mort ? Jamais elle ne s'y était faite, elle. Jamais. Quand elle était encore Médicomage, quand elle n'était que Julia, elle en avait vu des morts. Oui. Et elle avait dû l'annoncer aux proches, à la famille. Et jamais, jamais, elle n'avait réussi à rester si détachée. Elle avait toujours pris le temps, sa voix était toujours calme, basse mais chevrotante. Elle se voulait compatissante et respectueuse.
    On ne pouvait pas dire que la vert et argent ne l'était pas mais c'était difficilement perceptible. Très difficilement. Il y a ceux qui n'arrivent pas à contenir leur émotion et pleurent à chaudes larmes. Il y avait ceux qui préféraient ne prononcer aucun mot de peur de craquer et de ne pas trouver les mots justes. D'être ridicules. Il y avait ceux qui réagissaient, soit disant, de manière normale... Les larmes aux yeux, une main sur l'épaule. Ceux qui avaient peur. Et puis il y avait ceux qui étaient perméables... Qui n'avaient aucune réaction. Pouvait-on les juger ? Certainement pas. On ne pouvait jamais juger une réaction face à la mort. La mort. Beaucoup trop irrationnelle pour avoir une réaction calculée et standardisée.

    Et puis un coup au cœur venait de la frapper. Dorian. Thylda l'avait prévenue. Ou du moins elle avait essayé... Comment avait-elle pu venir voir Clarke au sujet de Dorian ? Son mari, pas celui de Thylda. Le sien. Elle était amoureuse. Et puis quoi encore ? C'était une des seules personnes à Poudlard à savoir et c'était la seule qui draguait ouvertement Dorian. D'accord elles ne s'étaient jamais très bien entendues mais était-ce une raison pour provoquer ainsi la rupture. Enfin...
    Julia avançait en traînant des pieds. Est-ce qu'elle savait vers quoi elle se rendait ? Elle en avait une petite idée... Elle voulait faire demi tour, elle voulait passer encore ne serait-ce qu'une minute avec l'espoir de le retrouver, de le serrer dans ses bras. Elle avait passé tellement de temps à essayer de l'oublier sans y parvenir une seconde que la chute de la Confrérie lui avait laisser croire qu'elle arrivait au bout du tunnel. Elle avait passé plus d'un an sur ce long chemin sombre et froid et maintenant elle voyait enfin la sortie, elle voyait enfin son ami, son amour. Il l'avait attendu, il n'avait pas tourné la page. Un douce utopie.
    Julia continuait de marcher sans comprendre pourquoi elle était là. Aucune larme ne coulait sur ses joues, elle avait déjà trop pleurer. Elle était déjà morte, plus d'un an auparavant. Elle était morte quand elle avait du tout laisser, quand elle avait du laisser derrière elle son métier, son mari, son enfant... Son identité. Elle avait dû se voir mourir, voir les gens qu'elle connaissait la pleurer, voir son Dorian, tous les jours, l'alliance autour du cou. Elle ne l'avait jamais vu sans. Plus le temps passait, plus elle avait commencer à accepter qu'il ne serait plus jamais à elle. Qu'elle ne serait plus celle vers qui il se tournerait, à qui il pourrait confier ses secrets... C'était trop dangereux.
    Certes elle avait voulu qu'il rencontre quelqu'un, qu'il la remplace, c'est ce que toute personne souhaiterait à son compagnon après sa mort... Mais elle n'était pas morte. Et aussi égoïste que ça puisse paraître elle ne voulait pas le voir avec une autre femme. Elle ne voulait pas le voir heureux, c'était trop difficile...  Et encore moins heureux avec Thylda, qui savait qu'en réalité il n'était pas veuf...
    L'infirmière avait le regard sur son poignet, son tatouage, la date de leur mariage... Seul élément visible de sa vie passée qu'elle prenait soin de cacher avec bracelets et autres rubans. Julia suivait la jeune fille qui la conduisait jusqu'à son pire cauchemar. Julia ne voulait pas faire face à la vérité. Il était mort. Il s'était suicidé, pendu. Et par ce geste ce n'était pas seulement son âme sœur qui était parti, son âme sœur qu'elle ne pourrait plus jamais embrasser tendrement sur les lèvres, sur le front, c'était tout son passé, toute son ancienne vie qui était partie en fumée. Il ne restait plus rien. Plus rien sur quoi se raccrocher. Elle avait définitivement perdu tout ce qui la définissait comme personne. Maintenant elle n'avait plus d'histoire, plus de famille, plus rien. Toute son âme semblait s'être envolée dans les bras de son mari. Il ne restait plus qu'une coquille vide. Une coquille vide qui avait maintenant les yeux rivés sur un cadavre. Un corps sans vie suspendu dans un couloir à la vue de tous.

    L'infirmière restait immobile. Elle en oubliait presque l'élève à ses côtés. Des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux mais elle les ravala aussitôt. Pourquoi pleurer pour Dorian ? Elle n'était personne pour lui. Elle était Clarke. L'infirmière de Poudlard. La gentille infirmière aux cheveux blonds qui ne le regardait jamais dans les yeux mais dont il sentait le regard poser dans son dos. Elle n'était personne. Elle n'était plus personne.

    C l a r k e – « Je... Je ne sais pas... Il faut faire quelque chose, mais... »


    Oui, il fallait faire quelque chose. Le décrocher probablement... Mais après ? Et puis cette pauvre fille à ses côtés... Ce devait être un choc. C'était un professeur après tout. Peut-être qu'elle le connaissait... Elle avait l'air tellement renfermée que ça en devenait étrange. Ça devait bouillonner à l'intérieur... Et Julia ne savait pas par où commencer.

    C l a r k e – « Ca va... ? Comment tu t'appelles ? »


    La jeune femme prenait le temps de réfléchir. Avant sa première réaction aurait surement été de prévenir le directeur de l'école mais Gilroy... C'était hors de question. Et puis ce n'était pas criminel. C'était un suicide. Le choix d'un homme de s’ôter la vie. Elle allait s'en charger. Elles allaient s'en charger. Ensemble.

    Un coup de baguette magique. Le corps passait lentement de la verticale à l'horizontal flottant doucement dans un nuage de fumée blanche. Bientôt il était à hauteur de leur taille, comme sur un brancard. Une caresse sur la joue de Dorian. Geste qui trahissait sa relation avec lui. Mais elle s'en fichait.
    Un pas puis un autre, elles arrivaient bientôt à l'infirmerie.

    Comme dans une marche funèbre,
    elle entourait le cadavre.
    Comme dans une marche funèbre, une à sa gauche, l'autre à sa droite.
Kaâria S. Zahira
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Message Posté Lun 7 Juil - 4:20.
    « Hamza est mort Kaâria bordel. T’peux pas rester ici à rien foutre bordel. Tu peux pas… » Elle se répétait ces mots après sa mort. Elle se les répétait si souvent au plus profond d’elle, qu’ils ne signifiaient plus rien. Qu’ils n’avaient plus aucune valeur. Mais ils lui permettaient de tenir quelques secondes de plus. De se persuader qu’il y avait une suite à son histoire. Cependant, elle ne trouva du réconfort que dans la vengeance. Que dans la destruction. Que dans la colère bouillante qui dévorait ses entrailles. Et à chaque pas, à chaque chemin foulé, elle s’écorchait le cœur pour mieux affronter la suite des événements. Elle ne l’abandonnait pas. Elle ne vivait que pour lui. Que pour pouvoir lui hurler qu’elle avait tout fait pour lui. Pour pouvoir hurler qu’elle l’aimait au point de les avoir tous tués. Pour pouvoir hurler qu’elle se sentait libérée à présent. Hamza pourrait enfin partir en paix. Pourrait enfin éteindre le feu chatoyant dans l’esprit de sa petite sœur.

    L’infirmière ne tarda pas à la suivre. Elle avançait et Kaâria pouvait sentir les pulsions inquiètes de la jeune femme. Depuis qu’elle s’entrainait à devenir Animagus, ses sens s’étaient développés et elle pouvait ressentir des choses, qui jusqu’alors, lui étaient totalement inconnues. Les sentiments des autres personnes vibraient dans son corps et elle se délectait de chaque émotion, ne faisant qu’augmenter son plaisir. Mais aujourd’hui, elle avait l’instinct que ce serait douloureux. Que cela réveillerait un monde qu’elle avait cloisonné et qui ne voulait pas être ouvert. Ses entrailles se déchiraient. Le trou béant réapparaissait. Et le bourdonnement assourdissant du chagrin tapait dans son cerveau au point qu’elle aurait aimé crever. Et ne plus jamais avoir à affronter la réalité. Plus jamais. C’était étrange de voir combien elle préférait se terrer dans le silence, dans le mensonge, que de lutter corps et âme contre la tristesse. Que de réagir normalement et avancer par étape. Il était mort, il y a peu de temps et elle avait déjà supprimé sa présence de son existence. Personne ne savait qu’il avait existé. Personne n’avait eu vent de son histoire. Personne n’avait eu l’occasion de voir sur son sein ce prénom gravé à jamais dans sa chair.

    L’infirmière restait immobile, devant le cadavre. Elle ne bougeait pas, ne disait pas un mot. Elle se contentait de rester figée, des larmes au coin de ses yeux, la promesse de ses rêves écrasée sur le sol. Kaâria la contemplait et elle comprit. Elle sut qu’il n’était pas un inconnu. Qu’il n’était pas un simple macchabé de plus. Elle comprit car dans chacun des traits de ses traits, elle revoyait les siens. A la différence qu’elle n’avait pas pleurée sur l’instant. Ses yeux étaient restés anormalement secs. Comme si toute la douleur n’était pas suffisante. Comme si toutes les souffrances n’étaient rien. Comme si son corps se refusait inlassablement à accepter le mal. Comme si elle n’acceptait pas sa mort. Et pourtant, elle avait vite saisi qu’il ne reviendrait pas. Elle avait vite assimilé qu’il ne prendrait plus chaleureusement ses mains. Qu’il ne la ferait plus rire. Qu’il ne déposerait plus un baiser sur son front, protecteur et aimant. Il était mort et elle avait vu les flammes léchaient son corps. Il était mort, tout simplement.

    Elle sortit de sa torpeur, comme si elle tentait de reprendre le dessus sur l’enfer. Comme si elle tentait de s’échapper de la réalité, de retrouver l’espoir que ceci n’était qu’un effroyable cauchemar. Kaâria baissa le regard, atteinte par cette volonté. Par cette foi qu’elle ne connaissait que trop bien. Par ces gestes, ces mouvements, ces émotions qu’elle avait elle-même ressenti il y a peu. Mais il fallait reprendre le dessus. Il fallait se battre. L’espoir n’existait plus. Il fallait juste se battre. Contre le monde entier. Contre l’horreur. Se battre. On prenait des coups, on saignait, on hurlait de douleur. Mais à la fin, il y avait une satisfaction. Tu te bats, tu n’abandonnes pas et un jour, tu changes. Tu changes pour mieux lutter.

    « Je... Je ne sais pas... Il faut faire quelque chose, mais... » Kaâria se retourna vers elle, lui lança un regard froid et taciturne, comme si aucun mot ne pouvait la faire frémir, la perturber. Elle ne lui répondit rien, la bouche close. Oui, il fallait faire quelque chose. Oui, il fallait avancer. Mais l’infirmière perdait le cap. Elle le sentait. Elle perdait pied. Elle restait seule pour affronter cette épreuve. Seule, sans aucune lueur devant laquelle elle pouvait se raccrocher. La solitude était terrible, mais elle nous rendait plus fort. La Serpentard le savait. Elle n’avait eu personne pour affronter le cauchemar qu’elle avait vécu. Personne, sauf la rage. Puis son amie la vengeance avait rejoint le cortège. Et la mort se donna des allures de perfection.

    « Ca va... ? Comment tu t'appelles ? » Kaâria effleura son uniforme et crocheta une vieille couture qui ne tenait plus. Elle aurait voulu rire, mais son visage resta impassible. Cette femme venait sans doute de perdre une personne proche et elle lui demandait comment allait ? C’était inutile. Ce n’était pas elle qui subissait une perte. La sienne était déjà passée. Elle avait parcouru son épreuve et relevait son défi. Elle connaissait déjà cette souffrance. Elle arriverait à la surmonter. Elle soupira et attendit que l’infirmière réagisse. Ce qu’elle fit. Elle décrocha le cadavre et le déplaça d’un coup de baguette. Le geste qui suivit ne fit que confirmer les prémonitions de Kaâria, qui sentit un peu plus la peine dans son cœur, à l’idée que quelqu’un d’autre puisse subir la douleur qu’était la sienne. Elle se plaça à la droite du cadavre et aussi cruelle que fut sa pensée, elle se dit que définitivement, elle détestait l’odeur de la mort.

    Elles arrivèrent à l’infirmerie et déposèrent le corps inanimé et sans vie sur un des lits à l’abri des regards. C’est à ce moment précis que Kaâria décida de parler. Parce qu’elle prenait le dessus sur le choc. Parce que derrière la froideur de ses traits, quelque chose s’éveillait en elle. De la peine, du chagrin, de la colère, un désir de vengeance. Derrière ses traits figés dans une quiétude effrayante, elle pensait à Hamza et chacun de ses nerfs vibraient d’une violence inouïe. « Au début, vous serez abasourdie. Vous ne pourrez plus bouger. Pour le moment, vous ne pouvez pas le savoir car vous vous sentez obligée de faire quelque chose. Mais ensuite, quand vous serez plus calme, vous serez abasourdie. Vous allez même pleurer. Vous allez vous rouler au sol, en vous tenant les tripes parce que la douleur est si immonde qu’elle va vous brûler de l’intérieur. Oui, c’est comme ça au début. »

    Kaâria reprit son souffle et continua. « Puis ce sera le refus, l’incompréhension. L’injustice. Vous vivrez dans un monde qui n’appartient qu’à vous. C’est peut-être la pire des sentences. Parce qu’on perd pied et qu’on se persuade qu’il y a une suite, alors que tout nous prouve le contraire. On est figé sur notre putain de chaise et on parle avec une urne parce qu’il ne nous reste que ça. C’est une mauvaise chose. Il faut toujours se relever. Et dès que vous prenez conscience de cela, la colère commence à venir. Elle vous apaise. La colère, le désir de vengeance, le refus de l’abandon. La colère devient la promesse de l’aube. Pour les autres étapes…pour l’acceptation, le soulagement…je ne peux pas vous le dire. L’amie que je connais à accepter dès le début. Mais elle est restée dans ce stade de colère. » L’amie dont elle parlait n’était autre qu’elle-même. Mais ça elle ne pouvait pas le dire. « Oui, elle est restée dans la colère, parce que dans le fond, je crois que dès le début, elle avait perdu espoir. »

J. Clarke Rediston
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Message Posté Ven 24 Oct - 23:36.

    Les deux jeunes femmes marchaient. Un pas devant l'autre, en silence. Julia regardait droit devant elle. Elle ne pouvait pas faire face. Elle ne pouvait pas poser les yeux sur celui qu'elle aimait. Depuis des mois maintenant elle l'observait au coin d'un couloir, par le trou d'une serrure, dans la Grande Salle sans jamais prendre le courage d'aller vers lui. Elle pensait que c'était son devoir. Elle pensait le protéger... Mais ce n'était plus son devoir. Elle n'avait plus à le protéger. Elle n'était plus sous l'emprise de la Confrérie, elle n'était plus surveillée. Elle n'avait plus à faire semblant mais elle l'avait fait. Elle pensait avoir le temps. Le temps de trouver les mots justes, les mots pour expliquer ce qui était arrivé, pour expliquer où elle en était maintenant mais elle n'avait jamais réussi à les trouver. Elle pensait avoir le temps mais c'était le temps qui l'avait amené à cette situation. Dorian. Julia ne pouvait pas dire qu'elle ne savait pas... Thylda l'avait prévenue mais elle n'avait rien voulu entendre. Elle ne voulait pas faire face à la réalité. Son mari était loyal, amoureux et seul. Il la croyait morte et maintenant c'était lui qui n'était plus là. L'alliance autour de son cou restait immobile alors que son corps se dirigeait lentement vers l'infirmerie. Il l'avait gardé. Il ne l'avait pas oublié...

    Elle se rappelait d'une discussion qu'ils avaient eu peu après leur mariage. Comme quoi si l'un d'eux mourrait l'autre souhaitait qu'il se trouve quelqu'un d'autre. Que si quelque chose arrivait, il fallait qu'ils fassent tout leur possible pour rester heureux et qu'un jour ou l'autre il finirait par se retrouver. Jusqu'à ce que la mort nous sépare. La jeune femme ne cessait de se répéter ces quelques paroles. Quelle douce ironie... C'était elle qui était censée être morte et pourtant c'était Dorian qui était passé de l'autre côté. Elle s'était trompée, elle avait été égoïste. Elle avait espéré qu'il ne se relève pas pour qu'elle puisse le ramasser quand elle serait prête. Elle avait espéré qu'il ne la remplace pas, qu'il soit malheureux et maintenant il s'était ôté la vie.

    Elle avait perdu espoir et puis c'était revenu... Et puis elle avait eu le malheur d'espérer quelque chose d'impossible. Peut-être qu'il sentait qu'elle était toujours là ? Peut-être qu'au fond il savait qu'elle était toujours en vie et qu'il attendait son retour... Et puis Thylda était arrivée... Et il avait commencé à accepter que Julia ne reviendrait jamais.

    Clarke et la jeune serpentard arrivaient dans l'infirmerie vide. Pour une fois, aucuns élèves n'y avaient passé la nuit. Pour une fois, aucuns élèves n'avaient eu besoin de ses soins pendant la nuit... Les choses commençaient enfin à aller mieux, elle commençait enfin à penser qu'un futur était possible pour elle mais maintenant elle savait que ça n'arriverait jamais. Au mieux elle arriverait à se lever le matin et réussirait à faire face à une nouvelle journée vide de sens. Au pire, elle sombrerait. Au pire, elle le retrouverait.
    Les mots de l'étudiante semblaient résonner dans sa tête comme une voix off. Chaque phrase ne faisait que l'enfoncer un peu plus. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle ressentait. Personne. Elle avait fait semblant pendant si longtemps qu'elle avait l'impression être devenue quelqu'un d'autre. Elle laissa la jeune fille terminer sans l'interrompre. Plus elle parlait, plus les lèvres de Julia se pinçaient. Elle avait envie de crier, lui crier de se taire, de ne plus prononcer un mot... Mais il fallait qu'elle se retienne. Clarke ne connaissait pas ce professeur. Non. Elle ne le connaissait pas. Elle était seule, l'avait toujours été. Il fallait qu'elle se reprenne en main, qu'elle soit froide.

    C l a r k e – « Je suis désolée que tu ais été témoin de cet affreux événement. Tu peux retourner dans ton dortoir maintenant. Je peux m'en charger seul à partir d'ici. Si tu as besoin de parler, si ça te hante, la porte est toujours ouverte... Mais tu m'as l'air forte, n'est-ce pas ? »

    Elle ne voulait pas sembler sévère mais elle ne supportait pas d'avoir un témoin dans un moment pareil. Elle pouvait s'en occuper seule, elle devait s'en occuper seule... Aucun élève ne devrait avoir à affronter une épreuve pareille et même si ces derniers temps la mort était devenue monnaie courante ça ne rendait pas la chose moins affreuse. Aucun enfant ne devrait affronter la mort... Et ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient mais tous les élèves présents à Poudlard n'étaient que des enfants... Des enfants qui avaient du faire face à la mort beaucoup trop tôt. Des enfants devenus adultes et responsables beaucoup trop tôt. La jeune fille à ses côtés avait l'air d'être désenchantée, le cœur aussi dur et froid que les murs de cette école. Cette école qui avait été le théâtre du chaos et de la guerre.

    C l a r k e – « Aller, pars... » Elle la poussait presque vers la porte. « Pars je te dis. PARS ! »

    Elle ne se contrôlait plus. Des émotions lui arrivaient de tous les côtés, des émotions qu'elle avait trop longtemps gardées pour elles et qu'elle n'arrivait plus à retenir. D'un coup de baguette l'infirmière avait fait voler à travers la pièce tout ce dont les étagères de l'infirmerie regorgeaient. Un geste sec vers le sol et tout c'était écrasé par terre dans un fracas qui avait résonné pendant plus d'une minute. Elle avait les yeux pleins de larmes mais aucunes d'elles ne voulaient sortir. Julia perdait pied. Immobile au milieu de la pièce elle fermait les yeux. Elle lâcha sa baguette qui vint se perdre au milieu des débris et de toute sorte de produits. L'odeur commençait à être insupportable mais elle s'en fichait.

    Bientôt elle se retrouvait à genoux, la tête entre les mains. Elle étouffa un cris dans son tablier avant de se relever les yeux embués. Lentement elle se dirigeait vers le lit où elles avaient déposé Dorian quelques minutes auparavant. Lentement elle posa sa tête sur son torse. Elle fermait les yeux tout en resserrant ses doigts autours de ceux de son mari. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues alors que ses cheveux blonds reprenaient petit à petit leur couleur naturelle. Lentement elle redevenait celle qu'elle était auparavant, lentement elle redevenait Julia.

    C l a r k e – « Je suis là mon chéri. Je suis là. »
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