Il n’avait quasiment rien compris. Non, rectification : il n’avait rien compris. Artémis se demandait encore pourquoi il avait accepté cet échange scolaire alors même qu’il ne pipait pas le moindre mot d’anglais, et qu’il en avait une compréhension particulièrement limitée. Désespéré, il avait simplement attendu la fin du discours pour en demander un résumé à Garance, et apprit donc, à retard, que le directeur demandait la participation de chacun des élèves de Poudlard pour retrouver un artefact dont l’apparence et la localisation étaient parfaitement inconnus. Artémis arqua un sourcil sceptique, et amorça la réflexion selon laquelle ça ne les concernait pas ; après tout, il avait demandé l’aide des élèves de Poudlard, pas des expatriés qui avait fait le choix de venir passer deux mois au sein de la plus vieille école de sorcellerie à tenter de survivre à une hypothermie.

Ce ne fut que lorsqu’il croisa le regard d’Amadeus qu’il comprit qu’il ferait mieux de conserver sa remarque pour lui-même. De toute évidence, l’Hadès avait une idée derrière la tête, et l’Hypnos en avait une assez précise de ce à quoi il pouvait bien songer. Artémis s’ébouriffa les cheveux d’une main lasse ; avoir pour mère la femme de l’ancien Ministre de la magie qui avait la réputation de se mêler de choses qui ne la regardait pas devait accentuer l’instinct de justice d’Amadeus. Il n’aurait probablement servi à rien qu’Artémis refuse ; alors il hocha la tête quand l’Hadès lui fit part de sa volonté de participer à cette chasse à l’artefact. Histoire de m’entraîner pour retrouver celui de Beauxbâtons, songea l’Hypnos. C’était aussi ça, sans doute, d’être membre du Cercle des Poètes disparus, et d’avoir pour meilleur ami son chef.

Comme d'habitude, il se demandera plus tard pourquoi il s'était engagé dans une quête qui paraissait vouée à l'échec sur le papier.

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