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MONKEYSHINES
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
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Message Posté Dim 2 Jan - 13:42.
If you’re gonna start a rumble, don’t you try it on alone
w/ Paul




What if I told you… fifteen months’ rent? Ça te suffit ? Ça semble beaucoup, donc suspect, mais ce n’est pas de ma faute si ton loyer est misérable, tu ne crois pas qu’il serait temps d’abandonner le studio estudiantin pour quelque chose de plus grand, confortable, présentable, histoire qu’on évite une inondation quand ta sœur perdra les eaux ? Brown sait prendre par les sentiments. Brown sait aussi faire cracher par la force. Brown sait tout faire, c’est injuste. Chacun de ses arguments devient vérité absolue, que ce soit en face d’un pirate ou du Ministre de la Magie. En tant qu’ami, il est le messie : sauveur de l’humanité, radar à bons plans pour sortir de la mouise ou, dans ce cas précis, pour la rembourser. On ne contredit pas le flair de Brown. La carcasse n’a qu’à suivre la marche, il réapparaîtra d’un coup de baguette si besoin, façon génie de la lampe.

- Tu es sûr que c’est… fiable ?
- Oui.
- Comment ?
- Je le sais, c’est tout.
- Tu peux pas me donner un nom, une archive, quelque chose ?
- Tu sais bien que ce n’est pas comme ça que ça marche.
- Je le sens pas.
- Personne ne te demande de le sentir. Ce n’est qu’une suggestion, libre à toi d’accepter ou d’être expulsé de ton placard et de ton chantier d’ici… trois mois ?

Une phrase de Brown qui commençait par « libre à toi de » sous-entendait toujours le contraire. Braquée sous les projecteurs se trouvait alors l’autre option, souvent minable, réelle preuve de non-foi. Désobéissance divine, péché absolu. Brown avait toujours raison. Mais Brown le replongeait aussi dans le cauchemar d’il y a quelques années, lorsqu’il était coincé dans des probabilités de remboursement reposant sur d’autres probabilités de réussite, elles-mêmes calculées sur du vide en mouvement. Le rêve de chaque salarié roulant sur l’or. N’oublie pas qu’il y a encore Tara sur le canapé, je veux bien la foutre dehors, mais je risque d’avoir le sommeil agité… Au moindre pépin, ils allaient toucher le fond. Non seulement les travaux des appartements près du lac seraient suspendus, mais le prêt de Gringott’s leur reviendrait en pleine face et le compte déjà vide se creuserait avec les honoraires du Magenmagot. Aider les gobelins pour rembourser les gobelins. Fichtrement logique. Peut-être qu’en passant, il pourrait leur faire oublier le prêt… ?

Jour-J. Tout allait bien se passer. La « silhouette de la Mort » avait rameuté la moitié des Aurors et la sécurité du tournoi s’était chargée d’employer le reste. Sans compter la Brigade des tireurs de baguette d’élite et la Brigade de police magique tout court. Tout le Ministère britannique était là, attentif au moindre faux pas, alors qu’autour d’eux couraient l’insouciance et ses drapeaux bariolés. Le tournoi sera une grande distraction, lui avait dit Brown. Ah, vraiment, tu crois ? Ces sourires crispés, c’est un signe de nervosité concernant les capacités intellectuelles de la championne de Poudlard ? C’était peut-être la paranoïa. Oliver, lui, semblait tout à fait décontracté. On aurait dit un élève déguisé en Auror tant il avait abusé des couleurs, pompons et autres gadgets destinés à apporter son soutien à son ancienne école. Après s’être éclipsé sans discrétion – « je fais ce que je veux, je travaille au Ministère » – Ana le posta à quelques pâtés de maison en compagnie de la fille de Mme Rosmerta qui boycottait le tournoi – juste au cas où –, avant d’entrer à la Tête de Sanglier. Ce n’était pas lui qui avait choisi, mais Brown. Ou l’autre, dont il ne connaissait rien. À tous les coups, Brown l’avait décrit comme un « grand farfadet un peu roux », comme il l’avait fait avec…. non, ça n’a pas d’importance. Histoire qu’au moins un des deux reconnaisse l’autre. Pas de nom, pas de description, ils avançaient dans le flou le plus total en risquant la mission suicide, mais accompagnée d’un whisky pur feu s’il vous plait. Les verres n’ont jamais été sales, juste extrêmement vieux.



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Message Posté Ven 14 Jan - 21:07.
Il ne pouvait pas jurer qu'il ne s'y était pas attendu, le dictionnaire portatif de Gobelbabil toujours au fond de sa sacoche en était la preuve – mais quand même. Vingt minutes pour arriver à faire comprendre au chef de la rébellion – un mètre cinq tout rond - « vous ne quitterez pas les lieux avant le signal convenu », n'était-ce pas la preuve flagrante du manque de professionnalisme qui colorait ce plan de la tête aux pieds ?
Appuyé dos contre le mur glacé de la planque du sous-sol, il regardait les neuf premiers Gobelins arrivés discuter entre eux, dans un langage guttural dont il ne saisissait qu'un mot toutes les cinq minutes, genre « tuer », « égorger », « vengeance », blasé. Il avait eu du mal à réprimer ses froncements de sourcils à chaque fois que les Gobelins avaient entamé le sujet « sorciers ». Bien sûr, il connaissait l'espèce, mais il ne s'était pas attendu à trouver des créatures aussi assoiffées de sang de sorcier, particulièrement lorsque le sorcier qui les aidait dans leur bataille leur prouvait plus que quiconque que tous les sorciers ne se ressemblaient pas, que tous n'étaient pas partisans de la « traite des Gobelins ». Apparemment, les Gobelins ne possédaient ni le sens de la nuance, ni le sens de la subtilité. Se trouver si proches de toute la communauté magique – ou presque – d'Angleterre, de Russie et de France réunie semblait les exciter, éveiller en eux un désir de tuer qui le faisait transpirer dans sa robe de sorcier; noire, pour l'occasion.
Mais ni le plan ni les convictions n'avaient cependant changé. Qu'importe la nature, cruelle ou pas, des Gobelins, là n'était pas la question pour juger si oui ou non une espèce magique devait être privée de toute indépendance.

Une masse sombre se baissa pour arriver à pénétrer sans dommages dans le sous-sol bas de plafond, et se dirigea soudain vers lui de sa démarche gauche. Paul posa sur elle un regard intrigué.
« Quelque chose qui ne va pas ? »
Le visage de Caligula se renfrogna, comme à chaque rare fois qu'il semblait savoir quelque chose que Paul, visiblement, ignorait.
« Le contact de Brown, du ministère, t'attend à la Tête. »
Les yeux de Paul s'agrandirent comme des soucoupes.
« Merde, je l'avais presque oublié, celui-là. »
Rapidement, il s'emmitoufla dans sa cape noire, toucha le bois de sa baguette, glissée dans sa poche intérieure, comme pour se préserver d'éventuels malheurs, et sans un mot ni à Cali, ni aux Gobelins, s'engagea dans le tunnel qui menait à Pré au Lard. L'idée de dévoiler son plan à un employé du ministère n'avait rien d'une partie de plaisir, mais Brown lui avait assuré que le bonhomme était prêt à tout pour se remplir les poches. « Il n'a pas d'éthique, ce gars-là, avec lui t'es tranquille ». La voix de Brown résonnait encore dans son esprit, alors qu'il sortait discrètement dans la remise d'une boutique de sucreries ensorcelées. Les deux tenants, mari et femme, s'étaient rendus en spectateurs sur le terrain, comme la majorité des habitants du village sorcier, aussi était-il peu probable de tomber sur l'un d'entre eux le jour de la première tâche du Tournoi des trois sorciers. L'important, se dit-il, c'est d'aller vite.

Le vent lui fouettait le visage, l'odeur de feu de cheminée qui flottait dans l'air lui piquait le nez, et ses pas raisonnaient trop fort à son goût contre le sol dallé de la grande allée. Il tourna au coin de la rue, plus isolée, qui menait à la Tête de Sanglier. Sans qu'il sache vraiment pourquoi, au cœur de la mission suicide dans le suicide collectif – façon Matriochka, vous voyez ? – son contact l'attendait devant plutôt que dedans. Pourtant, il n'aurait pas vraiment eu de mal à le trouver à l'intérieur du pub tiède et poussiéreux: peu de chance pour qu'un autre homme roux se trouve assis seul à une table le jour où quatre-vingt dix pour cent des habitants ont déserté le village.
Bien décidé à ne pas laisser son esprit vagabonder inutilement lors de la découverte du visage de son correspondant, il le salua d'un signe de tête bref et l'invita à entrer dans le pub miteux.
« Accio whisky »

La chaise de bois craqua tristement lorsqu'il s'y assit, mais sans y faire attention, il sortit un parchemin étrangement doré de sa poche intérieure. « L'autre » venait de s'asseoir et, tout comme lui, n'avait pas l'air de trouver la situation particulièrement réjouissante. Paul fit glisser doucement vers lui le parchemin, puis frôla du bout de sa baguette, d'abord le dos de la main de l'Autre, posée à plat contre la table, puis la surface du papier.
« Snad Ever pour Blue. »
Il posa à nouveau son regard bleu sur l'Autre.
« Votre nom de code, c'est Blue. Je viens de révéler les écritures de ce parchemin uniquement pour vous, cela signifie que vous seul pouvez les lire. Ce sortilège a été mis en place par des Gobelins, et si les choses tournent mal de votre côté, je doute que qui que ce soit arrive un jour à lire cette carte, à moins qu'il soit Gobelin, mais dans cette guerre, il n'y a que les elfes de maison qui soutiennent encore les sorciers », expliqua-t-il à voix basse, tandis que le parchemin s'animait soudain de centaines de traits tracés à l'encre noire.

« Voici le détail des opérations et leurs points géographiques précis. Il y a certaines zones à risques que vous devrez couvrir, comme par exemple ici, le portail de la grande entrée, au moment des notes du jury à la fin de la première tâche. Tout est expliqué, mais si certains éléments vous paraissent incompréhensibles, c'est le moment de demander des explications. »
Tout en parlant, il avait évité de plonger son regard dans les yeux de son correspondant. Il savait qu'étant donné le danger de la mission, mieux valait observer le moins possible ses collaborateurs, afin de réduire la portée de son témoignage si jamais il finissait soumis au Véritaserum. Soudain, il réalisa qu'il avait omis le point « le plus important », ou plutôt, le plus important pour l'Autre. Il s'éclaircit la gorge, mais sa voix continua de n'être qu'un murmure parfaitement audible pour son interlocuteur.
« En ce qui concerne votre... part... Les Gobelins tiennent à garder leur or avec eux jusqu'au dernier moment, c'est à dire le quart jusqu'à ce soir, pour le premier groupe, l'autre quart pour le second groupe, qui nous sera remis à la fin de la seconde tâche, et l'autre moitié enfin, la plus grosse part, toujours avec le dernier groupe, qui sera en ma possession au moment de la remise du trophée. Si vous souhaitez obtenir l'or au fur et à mesure des opérations, nous pouvons nous retrouver pour la transaction ce soir à dix-huit heures vingt ici même – mais vous m'attendrez à l'intérieur, cette fois. Cela dit, si vous décidez d'attendre pour le tout, notre rendez-vous aura lieu une demie heure après la remise du trophée, à l'entrée de la forêt interdite qui borde Poudlard, côté cabane. »
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Message Posté Dim 13 Fév - 15:52.
S’il avait eu une boule de cristal, du marc de café, des feuilles de thé, un bras à portée de main ou un ciel sans nuage, il aurait pu invoquer les Esprits de la Divination, dégainer ses connaissances perdues depuis le passage de l’ASPIC et entrer dans une transe métapsychique qui l’aurait convaincu de trouver de l’argent ailleurs. Peut-être même qu’il aurait pu localiser un gros sac d’or à proximité de Gringotts au passage – si Gringotts n’avait pas été pillée, évidemment.
La table transpirait sous ses mains. Il n’avait plus l’habitude, ou voulait se persuader qu’il avait perdu l’habitude de… ce genre de choses. Des rendez-vous sous capuche pendant que tout le monde se marrait à quelques mètres de là. Il se sentait comme un gangster à la retraite qui reprenait du service pour la der des ders, comme au bon vieux temps, histoire de casser la routine et de revenir à la maison dans son costume de super héro, à la différence près qu’il n’avait jamais rien tenté d’aussi stupide, et qu’il n’avait même pas de costume. Passons. Cuisson minute, dépêchons-nous avant qu’Oliver n’entre à son tour à la Tête de Sanglier en panique, les cinq minutes passées sur sa montre à gousset, et ruine un peu plus la Mission Numéro Un.

« Snad Ever pour Blue. » Sur le parchemin doré, les tâches d’encre apparaissaient les unes après les autres pour former ce qui semblait être le fil rouge de l’opération. Il ne chercha pas à les lire, trop pressé, se sachant incapable de les comprendre de toute façon et encore sous le choc de ne pas avoir découvert un trentenaire en haillons, la barbe de quinze jours et les vêtements troués par les branches de sapins. Devant lui se tenait peut-être le fils du campeur, habilement déguisé pour passer inaperçu dans la foule d’adolescents qui avait envahi le château – ils avaient pensé à tout, c’était rassurant, il se sentait soudain moins kamikaze – et servant de coursier à un père décidément trop occupé. De cette façon, si le fils se faisait pincer, le père aussi. Merveilleusement bien pensé.

Code blue, E131, du bleu symbolique pour de l’orange, façon Curaçao. Le fils parlait, Ana enregistrait à peine. Si lui était Blue, pourquoi l’autre ne pouvait pas s’appeler Green ? Yellow ? Red ? Brown ? Aha, non, pas Brown. Green serait son nom de code officieux. Green lui annonça donc la couleur : il pouvait régler une partie des dettes dès ce soir, ou attendre quelques mois et faire disparaître tout à la fois – puisque le retard accumulé ne lui laisserait pas le choix, ce qui ne manquerait pas de paraître suspect. La discrétion ou la Brigade de police magique ? Hmm, dilemme.

- J’ai besoin de l’or au fur et à mesure. Ce qui veut dire plus de rencontres, donc plus de risques, mais on n’est plus à quelques Aurors près, si ?

Oui, il souriait dans le vide, il en était parfaitement conscient.

- Qu’est-ce qu’il se passe, si ça tourne mal de mon côté ? Une présence indésirable, un gamin qui décide tout à coup de visiter les souterrains, le Ministre qui s’ennuie et décide de se dégourdir les jambes au mauvais endroit, je ne sais pas, une attaque surprise de farfadets ? Est-ce qu’il y a d’autres personnes en couverture ou… ?

… Ou suis-je seul dans ce merdier ? Il supposait que tout irait pour le mieux côté gobelins, bien sûr, ils savaient ce qu’ils avaient à faire, ils étaient civilisés, très contents de rentrer à la maison… Restons optimistes.

- Il y a beaucoup trop de monde. Quelque chose doit aller de travers, c’est presque… scientifique.



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Message Posté Lun 14 Fév - 14:05.
Il pianotait sur la table collante à la manière aisément reconnaissable de celui-qui-n’a-jamais-touché-un-piano-de-sa-vie, les effluves de son whisky lui chatouillant les narines, lui retournant les tripes. Dommage pour son moral, son correspondant, appelé Blue pour l’occasion – il avait fait chercher les noms par Caligula, histoire que sa signature ne puisse jamais transparaître, si enquête il y avait – son correspondant, donc, ne semblait pas serein le moins du monde, voire même dans le genre « panique totale ». Quand on pense qu’il avait quasiment réussi à se persuader lui-même que le plan était bon… Mais étrangement, comme souvent dans des cas aussi singuliers, la peur et l’angoisse de celui-d’en-face ne faisaient que renforcer sa propre assurance. Les réponses logiques et sereines qui venaient à la suite de ses questions apparaissaient dans son esprit avec une telle facilité qu’il se demandait même si le plan n’était pas encore mieux conçu qu’il ne l’avait imaginé… Ou peut-être n’était-ce qu’une impression trompeuse, encore une fois due à l’adrénaline qui le prenait de l’extérieur à l’intérieur, de surface en profondeur, de bout des ongles des pieds à pointes cassées des cheveux.

Il se força à sourire – même s’il eut la durable impression que son sourire n’aurait pas été différent si un petit malin lui avait lentement enfoncé un balai dans le…

- Nous avons pris en compte l’éventualité de ces rencontres plus nombreuses quand nous avons mis au point notre plan, donc pas de raison que ça foire.

Le balai au fion, c’était une chose, mais quant à Blue, son sourire béat contrastant de façon inquiétante avec ses paroles emplies de panique donnaient plutôt l’impression qu’il s’était shooté au Miamhibou avant de se rendre au pub. Paul essaya de se décontracter – mais ce fichu manche à balai…

- Comme vous travaillez au ministère, vous ne faites pas partie du plan de façon première : dans tous les cas, celui qui risque ici, c’est moi. Mais je suis prêt à en assumer toutes les responsabilités, ajouta-t-il précipitamment. Si ça se passe mal de votre côté, voilà l’idéal : si c’est une merde de type légère, du genre « quelqu’un a entendu une partie du plan » ou encore « quelqu’un m’a trouvé dans un endroit où je ne devrais pas être », je pense que vous pouvez improviser un mensonge, n’importe lequel.

A vrai dire, Blue n’avait pas été choisi au hasard. Il avait réfléchi des semaines entières à quel membre du ministère il allait bien pouvoir soudoyer, mais c’était quand Brown lui avait décrit la personnalité et la réputation de Blue au ministère qu’il avait cessé d’hésiter. C’était de lui dont ils avaient besoin.

- Par contre, si c’est la merde totale, alors je vous conseille de donner mon nom de code et de jurer que vous avez été soumis à l’imperium. Je suis le seul élève de mon école qui manque à l’appel, s’ils ne sont pas totalement stupides – ce dont je doute – ils devraient faire le lien entre le nom de code que vous leur aurez donné et ma personne en quelques jours. D’ici là, j’improviserais.

Les questions angoissées de Blue commençaient à percer lentement sa carapace.

- Qu’on… qu’on soit clairs : la dernière solution, vous l’utilisez en cas de merde « totale », hein ? Il ne faut pas paniquer quand il n’y a pas de quoi. En général, les mauvais mensonges sont toujours aussi convaincants que les bons.

Il fronça les sourcils.

- « D’autres personnes en couverture » ? Même si c’était le cas, vous pensez bien que je ne vous le dirais pas.

En réalité, il n’y avait aucune autre personne en couverture. Il avait pensé – peut-être (sûrement ?) à tort que plus le plan se révélait simple et moins il concernait de complices, mieux c’était. Avec Caligula, moins bavard qu’une tombe et prêt à mourir autant qu’à vivre, lui-même, Brown- grassement rémunéré pour ses maigres services – Applegate et cet employé du ministère endetté jusqu’au trognon, il lui semblait qu’aucun mouchard ne pouvait survenir dans le plan, ce qui retirait déjà 40% du problème.

- Au contraire, il y a beaucoup moins de monde que vous l’imagez. Réfléchissez : nous sommes peu à manquer au rassemblement général, et nous agissons pendant un événement aussi unique qu’une coupe du monde, regroupant la quasi totalité des éléments qui pourraient nous nuirent. Nous ne pouvons pas espérer avoir le champ plus libre que pendant ce tournoi. Si jamais l’action tourne mal et que nous –je– sommes découverts, ce sera plutôt à cause d’un coup du sort, et notre disgrâce se fera dans le grand scandale et le tumulte – et Dieu sait que l’agitation et la panique nous seront plus bénéfiques que le calme froid.

Sa propre justification, si calme et assurée quelle paraissait sortir d’une autre bouche que la sienne, le rassura lui-même. Il sentait planer le danger comme une mèche allumée au-dessus de sa tête, comme un orage d’été sur le point d’arriver, mais tout de même assez haut dans le ciel pour pouvoir s’en protéger. Dans tous les cas, quelle que soit l’issue, il serait dans un souterrain, à l’abri. Quant à Mister Blue… qu’est-ce qu’il pouvait bien risquer ? Au pire ? Une amende du Magenmagot pour moyenne trahison ? Pour lui, c’était Azkaban. Il empoigna sa chope usée – un petit bout de verre manquait au bord – et la porta à ses lèvres. Infidèle à ses propres habitudes, le whisky lui gelait les entrailles plutôt que de les lui réchauffer.

- Le plan, quand vous l’aurez lu, vous rassurera. Votre rôle est minime, vous ne risquez pas grand chose si vous gardez votre sang froid. Je suis certain que vous avez déjà caché quelques petits détails à la justice magique, allons…

Pour la première fois, il s’autorisa à regarder Blue,. Après tout, s’il était vrai qu’il risquait moins que lui, Paul avait bien le droit d’avoir ce privilège. Il était roux comme souvent les jeunes enfants le sont, avant que leur chevelure ne perde de leur éclat originel, et ses yeux exprimaient une naïveté paniquée, un peu comme un Botruc… Son étonnante jeunesse frappa Paul bien plus que sa physionomie.
« Si jeunes… pour affronter tant d’ennemis… »
Attendez. Ce ne serait pas plutôt « si stupides », la traduction exacte ?
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Message Posté Jeu 3 Mar - 16:42.
Etonnant comme la paranoïa pouvait anéantir tous les traits de caractère existants et en recréer des inédits, tout à fait déplacés. Ou bien était-ce la peur ? Green, puisque c’était désormais son nom, semblait tellement confiant qu’il en était effrayant. Bien sûr qu’on avait envie de se mettre à genoux puis de le suivre les yeux fermés, mais il restait toujours un minuscule pour-cent d’hésitation qui foutait tout en l’air, comme lorsque Merrion lui assurait que non, il n’y avait pas de basilic sous son lit – n’importe quel enfant aurait voulu la croire et s’endormir l’esprit en paix tout en ne pouvant s’empêcher de se pencher deux ou trois fois et de tenter de se convaincre, en vain. Jusqu’à s’endormir d’épuisement. La théorie du basilic. Ayez confiance. Le whisky l’aurait bien aidé à atteindre les 100% mais il ne pouvait se résoudre à toucher son verre, terrifié à l’idée d’avaler de travers, de se détendre alors que son cerveau devait rester parfaitement alerte ou même de commencer à réellement croire Green. Quand je vous disais que la paranoïa avait de drôles d’effets.
Il regarda un instant la vitre crasseuse avant de se racler la gorge.

- Le Tournoi a amené beaucoup plus de problèmes que prévu. Les sorciers viennent pour se divertir, pour se changer les idées, mais les Aurors font semblant de se tourner les pouces et, crois-moi (tiens, et si on se tutoyait ?), ils savent qu’il se passe quelque chose.

Ses doigts dansaient la tarentelle, il avait cru surprendre un petit trémolo en fin de phrase mais c’était probablement son imagination, un gazouillement d’oiseau provenant du toit peut-être ? La nervosité étant à son comble, il enclencha la troisième vitesse.

- Ils ignorent quoi, qui, comment, quand, et ça n’a probablement rien à voir avec nous, mais ils sont plus vigilants et mettent de plus en plus le nez dans des affaires qui ne les regardent pas. Dans nos affaires, donc. J’ai travaillé avec eux, je les croise tous les jours, je peux te dire qu’ils voient la première tâche d’un mauvais œil. Ils sont sur des citrouilles ardentes, là, ce serait une grosse erreur de ne pas les inclure dans l’équation. Et s’ils ont le malheur de suspecter quelque chose…

Instant dramatique. Nouveau coup d’œil à travers le carreau – s’il n’avait pas été aussi agité, il se serait rendu compte qu’on n’y voyait strictement rien – avant de se pencher sur la table et de reprendre, plus bas, comme s’il s’apprêtait à dévoiler le secret de fabrication de la pierre philosophale :

- Vous ne savez pas ce qu’il se passe au Ministère. Alors je vous le répète, repensez le p…

Le grincement de la porte le coupa net dans son élan. Comme prévu (et oublié), les quelques minutes autorisées pour disparaître de Poudlard s’étaient écoulées et Oliver, très ponctuel, s’était chargé de le lui rappeler en déboulant comme un sauvage à la Tête de Sanglier. Le bonnet de travers, les joues rosies par le vent et le souffle court, il avait visiblement couru pour arriver jusque-là. Et c’était mauvais signe.

- Ana, il y a un…
- Qu’est-ce que… ! SORS D’ICI !


Il renversa son verre en se levant, roula le parchemin en boule dans sa poche et se précipita vers la porte avant qu’Oliver ne voit Green et que Green ne voit Oliver. Du mieux qu’il put. L’Auror mis à la porte, un Wingardium Leviosa amena le verre derrière le bar – où il se brisa dans l’évier, bravo – et Ana chercha une conclusion à ce rendez-vous pour le moins étrange avant de refermer la porte derrière lui. Ce n’était pas un Auror, pas d’inquiétude ? C’était un Auror, désolé ? À ce soir pour que je récupère mon or ? Ne te fais pas griller s’il te plait ?

- Euh… bonne chance… j’imagine… ?


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T H E . F E A T H E R . O F . A . P H O E N I X :: Saison 1

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