Vendredi soir. 19h30. 3éme étage. Dans 30 minutes, le couvre feu. Il était temps. Oui, il était temps d’en découdre et de commencer les recherches. Depuis quelques temps, une rumeur errait dans le château. Comme un chant de sirènes, elle passait d’oreilles en oreilles et elle semblait avoir trouvé enfin la bonne personne en tombant dans l’Oreille de la petite Blackburn ! En temps que futur aventurière et de nouvelle super-héroïne qui sauverait la planète, Lily s’était donné pour mission de trouver le coupable. Oui. Elle ne laisserait certainement pas une telle chose, (un meurtre !) impuni. Ainsi, elle avait sortit son costume de vraie espionne (un T-shirt rose flashy au motif I <3 tagada un peu passé, assortit à un short noir, lui-même assortit à de magnifiques collant en laine troué au niveau du genou et pleins de terre. Que voulez-vous, on ne se refait jamais vraiment hein !) et errait l’air de rien dans les couloirs du château sans aucune intention de rentrer à l’heure du couvre-feu dans sa salle commune ou on ne la laisserait certainement pas mener l’enquête. Elle sentait bien que le corps professoral était tout retourné par l’annonce de cette mort si suspecte… Mais dans le même temps, il fallait faire quelque chose, il fallait réagir. Et fatalement, la conclusion tomba comme un couperet : IL FALLAIT MENER L’ENQUÊTE ! Et qui donc était mieux placé pour cela qu’une élève, voir mieux, qu’une élève bien particulière : Que l’intrépide Elisabeth dite Lily Blackburn !? Personne. On est d’accord.

Aussi, voila pourquoi Lily rasait les murs à ce moment précis. A l’affut de la moindre preuve, elle ne regardait pas où elle plaçait ses pieds et finit par s’entremêler les pattes. Il est inutile de penser qu’elle réussit à éviter la chute et c’est ainsi qu’elle s’étala de tout son long avec un vrai sourire d’autiste. Dans sa chute, elle avait d’ailleurs entrainé le beau, merveilleux et si génial hippie de service qui comme elle venait de finir les fesses contre le ‘doux’ plancher des vaches (expression totalement nulle dans ce cas-ci, il faut quand même pas être très intelligent pour montrer une vache aux troisième étage hein…). Ainsi amortit par ce charmant garçon qu’elle n’avait toujours pas remarqué (ce qui était assez rare quand on parlait de Ben Heafy à la Poufsoufflette. Lily était là directrice officiel du fan club du hippie). Ben faisait d’ailleurs un très confortable coussin et elle ne réalisa pas de suite ce qui venait de se passer aussi fut-elle surprise d’entendre un ‘boom boom’ fort intrigant si près de son oreille.
Elle releva donc sa tête, et réalisa à cette occasion deux choses : La première : Dans sa chute, elle venait de se mordre violemment la lèvre qui, au vu du gout cuivré dans sa bouche, saignait. La douleur était telle qu’elle en avait les larmes aux yeux. A la fois car le sang la répugnait et parce que vraiment ça faisait trooooop maaaal ! La seconde : elle venait de chuter sur quelqu’un. Ce quelqu’un était un garçon, et vu son écusson, un rouge. Flute. Rouge de honte à l’idée d’être tombé sur un garçon, elle se releva d’un mouvement assez confus en s’appuyant de ses deux bras sur le ventre du garçon pour se relever. Et fut ainsi sur pied d’un bon. La réaction du garçon lui importait peu, maintenant, le tout était de fuir, très loin, très vite et surtout sans se retourner. Elle balança donc un vague, très vague « oh, euh, bah, hum Déso… Désolé euh mec » et fonça tout droit, très vite, les yeux vers ses pieds et BAM. Nouvelle rencontre, nouveau choc. Mais cette fois-ci la jeune fille remarqua très nettement la jeune fille qui venait de lui rentrer dedans (oui, ça n’allait pas être de sa faute 2fois de suite non mais oh !) : Lyra Smirnoff, comme la vodka, 15ans et toutes ses dents. Encore une rouge… Un vrai nid ce couloir ! Exaspérée de cette seconde chute, Lily ne put retenir un « Putain ! » auquel elle ajoute la suite mentale se présentant à peu près telle que : «’Mais vous vous êtes donnez le mot pour venir me faire chier en fait ! VASY !’ Qui ne fut pas prononcé uniquement par égard pour sa camarade, accessoirement grande copine.

Lily était donc maintenant coincée. Apparemment, les rouges et ors avaient un problème avec elle ; à moins que ce ne soit l’inverse… Dans tous les cas, ce genre de rencontre avait beau être pleine d’action elle ne la mènerait certainement pas à trouver le fin mot de l’affaire 1451.0 (à savoir : 1451éme problème à régler dans ce château). A moins que…

A moins que ces deux là ne puissent lui être utiles ! Oui, ces deux personnes faisaient de parfaits cobaye pour son premier (mais certainement pas dernière) interrogatoire. D’un naturel franc, elle ne s’encombra pas de la moindre formule de politesse avant de lancer les hostilités. La première question fusa.

« D’ailleurs d’ailleurs, les cocos, Vous étiez où hier genre à l’heure où cette meuf à été zigouillée ? Mmm ? »

Les bras croisés et le regard inquisiteur posé sur la jeune fille (oui, le garçon, c’était encore un peu trop gênant), Lily était digne d’une futur auror. KABOOM : ça va saigner !

Spoiler:

Gné ?

Voilà que Ben Heafy, notre charmant jeune homme de 6ème année venait de se retrouver les fesses par terre après une collision inattendue avec quelqu'un qui, de toute évidence, maîtrisait mal un état aussi naturel que celui de se tenir debout sans tomber. N'ayant pas vraiment compris ce qui lui arrivait, il n'avait pas réussi à freiner sa chute, et ce malgré une quantité de réflexes... inexistants.
Il se retrouva ainsi donc avec la victime de la chute sur les genoux, s'avérant être un parfait coussin pour la personne qui se trouvait être finalement une demoiselle. Celle-ci ne perdit pas de temps et se releva prestement de cette position pour le moins inconfortable. Ben n'eut même pas le temps de voir son visage.

« oh, euh, bah, hum Déso… Désolé euh mec » lui glissa-t-elle sans prendre la peine de le regarder et partant en trombe.

Etrange demoiselle. Ben n'avait pas vraiment besoin de ça. Il venait d'apprendre qu'un bal allait avoir lieu à Beauxbâtons, l'académie Française de magie, dans le cadre du Tournoi des Trois Sorciers. Il fallait y venir accompagné... Mais de qui donc ?
En effet, même si Ben n'était pas plus moche qu'un autre, il n'était pas du genre doué avec les filles. Tous ces sous-entendus... C'était bien trop compliqué pour lui. Bien sûr, il y avait des filles qui lui tournaient parfois autour... Mais il ne captait jamais qu'elles en avaient après et lui et pas après sa musique.
Quoi qu'il en soit, il fallait qu'il se trouve quelqu'un... Mais à qui demander aussi ?

BOUM

Voilà que la même fille qui venait de le percuter précédemment avait décidé de réitérer son geste en se cognant à une autre demoiselle. Ben observa les deux filles. Il connaissait celle qui venait de se faire rentrer dedans car elle faisait partie de sa maison. Lyra Smirnoff, une fille étrange de 5ème année...
La " rentre-dedans", après un effort de mémoire surhumain de la part de notre jeune hippie, se trouvait être Elisabeth Blackburn, une 4ème année qui avait pris pour habitude de lui tourner autour... et il n'avait toujours pas compris pourquoi d'ailleurs.

« D’ailleurs d’ailleurs, les cocos, Vous étiez où hier genre à l’heure où cette meuf à été zigouillée ? Mmm ? »

Zigouillé ? Gné ? De quoi parlait-elle ? Ah oui... Cette histoire-là... Ben n'était pas très au courant des dernières nouvelles et même si parfois, il avait vent d'une affaire, il l'oubliait presque aussi vite. Se relevant, il fit face aux deux demoiselles en leur souriant maladroitement.

Bonsoir Lyra... Tu vas bien ? demanda-t-il à sa camarade avant de se tourner vers la plus jeune. Toi, tu es Elisabeth, c'est ça ? Je me souviens de toi... Tu es très mignonne... mais je comprends pas ce que tu nous demande ! Si tu veux tout savoir, j'étais dans ma chambre en train de grattouiller quelques airs. Alors Sherlock ?

Lyra arpentait les couloirs de Poudlard d’un pas bondissant. Elle n’avait rien de particulier à faire –hormis quelques devoirs qui attendraient bien quelques jours encore- et en profitait donc pour, disait-elle à qui voulait l’entendre, « chercher quelqu’un avec qui papoter », mais qui pouvait aisément se traduire par « trouver quelqu’un à emmerder » pour quiconque la connaissait un minimum. Un sourire aux lèvres, les yeux pétillants, elle cherchait donc, traînant au hasard de couloirs en couloirs, se perdant parfois dans des artères inconnues du château, grimpant des volées de marche qui conduisaient parfois à un cul-de-sac et se retrouvant, d’autres fois, nez à nez avec un professeur qui lui intimait l’ordre de rejoindre sa salle commune au plus vite. Les couloirs n’étaient plus très sûrs, depuis l’assassinat de cette jeune fille, peu de temps auparavant… Mais Lyra, en digne lionne, n’avait pas peur. Si jamais elle rencontrait le meurtrier, elle savait qu’elle trouverait toujours un moyen de s’en sortir (après tout, cette fille qui s’était fait tuer n’avait pas dû bien maligne pour se laisser abattre son réussir à s’enfuir ou, au moins, à laisser un indice sur la scène du crime montrant l’identité du coupable). Au contraire, l’idée de faire la connaissance d’un tueur avec quelque chose d’assez alléchant… sa conversation ne pouvait qu’être fascinante.

Elle continuait donc sa route, le visage joyeux, les mains enfoncées dans ses poches, décontractée, lorsque BOUM. Quelqu’un la heurta de plein fouet. Elle vacilla, se rattrapa de justesse à une armure posée là, manqua au passage de se transpercer les mains en effleurant sa lance et se redressa, évaluant d’un rapide regard la situation, sans perdre une goutte de sa bonne humeur.
Han, chouette ! Elisabeth Blackburn, sa Lily préférée, avec laquelle elle faisait le plus de dégâts possibles et inimaginables ! Lyra lui adressa un sourire rayonnant, ignorant totalement son « Putain » d’une délicatesse assez relative, puis aperçut, par-dessus l’épaule de la Poufsouffle, un Gryffondor a l’air un peu paumé qui avait visiblement été lui aussi victime de la maladresse de la jeune fille. Aussitôt, Lyra sentit un sourire narquois affleurer à ses lèvres, mais déjà Lily lançait :

« D’ailleurs d’ailleurs, les cocos, Vous étiez où hier genre à l’heure où cette meuf à été zigouillée ? Mmm ? »

« Bonsoir Lyra... Tu vas bien ? Toi, tu es Elisabeth, c'est ça ? Je me souviens de toi... Tu es très mignonne... mais je comprends pas ce que tu nous demande ! Si tu veux tout savoir, j'étais dans ma chambre en train de grattouiller quelques airs. Alors Sherlock ? »

Le sourire de Lyra s’accentua et elle laissa échapper, d’un ton qui indiquait qu’elle commençait déjà à s’amuser :

« Bonsoir ! C’est vrai qu’elle est mignonne, Lily… hein Lily ? Mais je crois aussi qu’elle te trouve mignon… enfin moi, je dis ça, je dis rien hein… ce que je faisait hier soir ? Hum… laisse-moi réfléchir… ah oui, j’étais chez les Gryffondor, en train de lire et de me demander qui était cet abruti qui m’empêchait de me concentrer en faisant de la musique qui s'entendait dans toute la salle commune… mais je crois que j’ai ma réponse ! Ben Heafy, c’est ça ? C’est un joli nom, ça te va bien. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu suivais Lily ? Et toi Lily ? Ça fait longtemps que tu enquêtes ? Tu as déjà des résultats ? »

Autant le dire tout de suite, Lyra connaissait à peu près toutes les réponses à ses questions. Mais elle était beaucoup trop curieuse pour s’empêcher de les poser.

« D’ailleurs, je veux bien t’aider, Lily… moi aussi, cette affaire m’intéresse au plus haut point ! »

Lyra adressa un clin d’œil à son amie, puis mit de nouveau ses mains dans ses poches, les yeux plus brillants que jamais. Elle qui n’avait rien à faire… elle pouvait toujours aider sa copine Lily à mener son enquête ! D’ailleurs, même si elle ne pouvait pas, elle allait le faire. Tout simplement. De toute façon, la Poufsouffle n’y verrait aucun inconvénient, et Lyra mourait d’envie de résoudre cette énigme. Aussi attendit-elle les réactions de ses camarades, sans cesser de sourire, se balançant légèrement sur ses pieds, impatiente de se remettre en route en compagnie de son amie et peut-être de son camarade Gryffondor, auquel elle adressa également un sourire aimable.

Nous étions donc Vendredi soir. 19h30 (même s’il devait plus être 19h35 maintenant). 3éme étage. Et Lily venait de rentrer successivement dans un garçon puis dans une fille. A savoir Ben Heafy et Lyra Smirnoff.

Lily ne faisait toujours pas attention au garçon dans lequel elle venait de rentrer mais elle ne savait plus trop comment l’éviter. La rencontre lui semblait dorénavant inévitable… Elle ne pouvait pas fuir Lyra vu qu’il s’agissait de sa copine (et on ne fuit pas ses copines !) ; par contre elle devait très très vite fuir ce garçon dans lequel elle venait de rentrer… Dans sa tête c’était la catastrophe : Elle ne savait plus comment réagir, que dire, que faire… elle n’arrêtait pas de chercher une solution qui ne venait pas. Dans son cerveau les questions s’entrechoquaient sans qu’elle arrive à faire son choix. Mentir et accuser le garçon ? Accuser un élève lambda qui aurait filé ? Avouer et risquer de perdre la face devant une de ses copines ? Aucune de ces questions ne semblaient bonnes, si bien qu’elle ne savait toujours pas comment réagir… C’était un véritable désastre ! Au moment où elle se décidait enfin à faire ce qui lui semblait y avoir de mieux (vu l’honnêteté de la jeune fille, c’était évidemment d’avouer la vérité…), Ben se décida à se relever et à parler.

Évidemment, Lily reconnut la voix du garçon instantanément ! Il avait un grain de voix bien particulier, à moins qu’elle n’ait l’impression qu’il soit exceptionnel uniquement parce qu’elle n’arrêtait pas de le suivre (sans AUCUN relâche) ? Dans sa tête, toutes ses questions avaient disparu. Il n’y avait plus qu’une seule chose : La tête de Ben entouré de pleins de cœurs et en bruit de son une merveilleuse bande-originale : « HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! ». Un merveilleux moment donc. Ceci dit, elle réussit tant bien que mal à écouter le garçon avec une attention toute relative, ce que Ben lui dit. Elle se bloqua dès la salutation sur le fait qu’il semblait connaitre Lyra. Bon, évidemment qu’il devait connaitre sa merveilleuse copine super cool, c’était Lyra quoi ! Et en plus ils étaient de la même maison. Mais cela ne l’empêchait pas d’avoir soudainement la gorge très sèche. Elle n’avait comme plus rien à dire tout d’un coup… Ceci dit, elle reprit le cours de la conversation quand elle entendit soudainement son prénom. ‘Très mignonne’ ? Gné ? De quoi ? Elle rembobina mentalement la conversation. ‘Elle… Elle est très mignonne.’ GNIII !? Son cœur s’emballa. Waouh : Elle avait un ticket là, c’était sur de sur !!

Abasourdie elle n’entendit (ou n’écouta serait plus exacte) même pas son excuse sur le meurtre de la jeune fille qui était pourtant la réponse à sa question… Et resta par contre encore un petit moment sur le ‘très mignonne’ qui repassa en boucle dans sa tête et dessina sur son visage un sourire de plus en plus grand.

Elle entendit de façon assez lointaine les paroles de Lyra mais réalisant ce que sa copine était en train de faire elle recommença à suivre son petit discours, haussant même un sourcil. Et son énorme sourire vit disparaitre toute sa gaité pour faire place à un bon paquet de gêne. Et particulièrement lorsqu’elle parla du fait qu’elle était ‘mignonne’. C’est fou comme dit par sa copine ça sonnait moins cool… Mais ce qui fit totalement perdre son sourire à Lily, se fut quand Lyra déclara que la Poufsouffle trouvait le Gryffondor également très mignon. Elle toussa, donna des coups de coudes assez peu discrets à la jeune fille et la regarda avec des gros yeux lui intimant de se taire. Mais rien n’y fit. Absolument rien, pas même les bougonnements de la 4éme année ne réussirent à faire taire son amie. Elle secoua la tête d’une façon assez négative (et très blasé) certaine que le garçon devait dorénavant avoir tout compris de ses sentiments si secrets. Elle se demanda s’il été politiquemenent correcte de tuer quelqu’un (et surtout une amie) parce qu’il vous casse un coup d’enfer ? Ce qui lui fit repenser au meurtre en pensant que cela pourrait être un bon mobile. Une idée à creuser tient. Elle en revient cependant sur la conversation au moment où Lyra nomma Ben (Eh oui, la simple évocation de ce nom la faisait instantanément devenir très observatrice..). Et elle se demanda si Lyra disait vraie et si Ben était réellement en train de la suivre !? ça se trouve lui aussi était très secrètement amoureux d’elle ! Comme elle quoi ! (Oui elle même était si secrètement amoureuse que toutes ses copines étaient au courant de cet amour et qu’elle leur cassait les oreilles à parler de son guitariste blond à longueur de journée depuis deux bons mois…) Lui aussi était-il donc amoureux d’elle ?

L’euphorie était grande. Très, très grande.

Elle en revient sur l’enquête au moment où Lyra en parla… Se mordant la lèvre inférieur parce qu’elle n’avait pas du tout, du tout avancé… C’était la honte non ? Mais elle était cependant bien contente de voir que sa copine voulait l’aider. A priori, elle venait donc officiellement de trouver une assistante !

« Oooooooooh ! C’est vrai !? GENIAAAAAAAAAAAAAAL ! Bah… Pour l’instant je sais pas trop. J’essaye de voir où cela a bien pu se produire mais je trouve trop pas de traces quoi…Les cons d’Aurors ont du tout nettoyer… C’est le deuxième étage que je fais et jusqu’à présent j’ai rien trouvé… En plus avec toutes les récentes arrivées et les encore plus récents départs j’y pige trop rien ! Du coup j’arrive grave pas à savoir qui est la teubée qu’à bien pu se laisser éclater la cervelle… Vous il vous manque personne ? Désolée mais je vois qu’une rouge ou une jaune pour aller fouiner la nuit et chez nous il me semble qu’il manque personne… J’peux me tromper après, chez les Pouffys on a vraiment des cas, genre y’en a qui parlent trop pas c’est pire que des fantômes… D’ailleurs en parlant de fantômes ! … Vous avez été réveillé par la lumière verte la nuit du meurtre vous aussi ? C’était super relou ! J’ai pas pu fermer l’œil de la nuit à cause de cette connasse de lumière ! Après je sais pas si y’a un rapport… Qu’est-ce que t’en penses toi Lyra, t’as des idées ? » Elle se retourna ensuite vers les deux rouges de façon à pouvoir les avoir tous les deux biens en vu s’ils avaient le moindre détail à apporter à l’enquête. « Et toi, Ben, t’as des idées ? » Avoir un garçon avec soi c’est toujours mieux. Surtout quand il est grand, beau, blond, avec de merveilleux yeux bleus qui ont un pouvoir fou sur votre self-control. Et puis c’était une parfaite excuse pour pouvoir le mater à souhait ça, non ?

« Bonsoir ! C’est vrai qu’elle est mignonne, Lily… hein Lily ? Mais je crois aussi qu’elle te trouve mignon… enfin moi, je dis ça, je dis rien hein… ce que je faisait hier soir ? Hum… laisse-moi réfléchir… ah oui, j’étais chez les Gryffondor, en train de lire et de me demander qui était cet abruti qui m’empêchait de me concentrer en faisant de la musique qui s'entendait dans toute la salle commune… mais je crois que j’ai ma réponse ! Ben Heafy, c’est ça ? C’est un joli nom, ça te va bien. Qu’est-ce que tu fais là ? Tu suivais Lily ? Et toi Lily ? Ça fait longtemps que tu enquêtes ? Tu as déjà des résultats ? »


Trop de questions... tue la question.

C'est ainsi que Ben n'eut pas le temps d'en placer une et que lui et Elisabeth se retrouvèrent avec une somme importante de questions plus ou moins valables sur les bras. Une fois que Lyra semblait en avoir fini avec son interrogatoire ultra rapide, Ben répondit le plus simplement du monde à ses attentes :

Euh... Ouais !

Mais de quoi parlaient-elles donc ? Ben se racla la soupière pour tenter de se remémorer les derniers événements marquants qui avaient eu lieu au château... Tout d'abord Poudlard s'était fait latté à la Première Tâche du Tournoi... mais ça, ça remontait à loin déjà, peu de chance que ça soit ça... Plus récemment, y avait eu cet imbécile de Serpentard qui s'était bagarré avec un Serdaigle dans la Grande Salle...Etait-ce cela ? Non... il était pas question de meurtre... Juste de pudding.
Oh mais oui ! Cela lui revenait ! Cette fameuse nuit où tout le monde s'était retrouvé enfermé dans son dortoir par un phénomène mystérieux et le cadavre qu'on avait retrouvé le lendemain sans savoir ce qui avait causé sa mort... Ainsi donc, c'était pour cela que la petite Lily menait l'enquête. Ben se gratta la tête en se demandant si c'était plus proche du courage ou de l'inconscience et dut se résoudre au fait qu'il devait plus vraisemblablement s'agir de débilité profonde. Cependant, étant lui-même un expert en la matière, il ne put s'empêcher de sourire devant la bonne volonté que semblait afficher sa cadette.
Il ne remarqua pas les allusions et les coups de coudes peu discrets entre les deux copines tant il avait été absorbé par son raisonnement franchement bancal. Cependant, quand il fit de nouveau attention à ces deux demoiselles, il put s'étonner de voir Elisabeth lui afficher un grand sourire, les yeux pleins d'étoiles, comme si on venait de lui dire ou apprendre quelque chose qui lui avait fait très plaisir...

Oulà, elle veut me bouffer ou quoi ? pensa Ben en trouvant tout cela légèrement flippant.

« D’ailleurs, je veux bien t’aider, Lily… moi aussi, cette affaire m’intéresse au plus haut point ! »

L'attention de la jeune fille se tourna vers son amie et Ben put enfin respirer un grand coup.

« Oooooooooh ! C’est vrai !? GENIAAAAAAAAAAAAAAL ! Bah… Pour l’instant je sais pas trop. J’essaye de voir où cela a bien pu se produire mais je trouve trop pas de traces quoi…Les cons d’Aurors ont du tout nettoyer… C’est le deuxième étage que je fais et jusqu’à présent j’ai rien trouvé… En plus avec toutes les récentes arrivées et les encore plus récents départs j’y pige trop rien ! Du coup j’arrive grave pas à savoir qui est la teubée qu’à bien pu se laisser éclater la cervelle… Vous il vous manque personne ? Désolée mais je vois qu’une rouge ou une jaune pour aller fouiner la nuit et chez nous il me semble qu’il manque personne… J’peux me tromper après, chez les Pouffys on a vraiment des cas, genre y’en a qui parlent trop pas c’est pire que des fantômes… D’ailleurs en parlant de fantômes ! … Vous avez été réveillé par la lumière verte la nuit du meurtre vous aussi ? C’était super relou ! J’ai pas pu fermer l’œil de la nuit à cause de cette connasse de lumière ! Après je sais pas si y’a un rapport… Qu’est-ce que t’en penses toi Lyra, t’as des idées ? »

Ben assistait au quasi monologue de la jeune fille en se demandant comment elle pouvait parler autant sans reprendre son souffle. Elle avait un sacré débit, c'était impressionnant. Il avait limite envie de parier sur le temps qu'elle tiendrait si personne ne décidait de l'interrompre. D'un autre côté, il était plutôt soulagé car elle avait oublié de lui demander son avis. Au moins, il n'aurait pas à faire semblant de trouver une excuse pour ne pas avoir d'idées ou bien de feindre de s'intéresser à quelque chose qui lui importait peu. Mais c'était sans compter sur la théâtralité de Elisabeth qui soudain, effectua une rotation sur elle-même digne des meilleurs soldats et fit face à ses deux interlocuteurs, visiblement bien décidée à leur extraire les vers du nez.

« Et toi, Ben, t’as des idées ? »

Damned ! Visiblement, la tranquillité à laquelle il aspirait devrait encore attendre quelques temps... Il était désormais embarqué malgré lui dans une aventure dont il doutait des aboutissants. Mais il tenta d'apporter sa pierre à l'édifice et balança la première débilité qui lui venait à la tête.

Euh... Tout ça, ça me rappelle une histoire de Basilic qui s'est passé y a presque cent ans...
'Fin, sauf que y avait pas de lumière verte... et qu'on était pas enfermés dans les dortoirs...
Puis à ma connaissance y a pas de Fourchelang là... Puis l'autre Basilic est censé être mort depuis longtemps en fait...

Ben se rendit compte qu'il s'enfonçait de plus en plus alors tenta de corriger le tir par tous les moyens.

Mais y avait un mort mystérieux aussi, hein !

D'ailleurs je pense qu'on pourrait demander aux portraits ou aux fantômes pour savoir s'ils n'ont pas vu quelque chose !

Lyra savait que son amie était un véritable moulin à paroles ; aussi écouta-t-elle son avalanche verbale sans l’interrompre, son sourire toujours accroché aux lèvres et faisant mine d’être très attentive à ses paroles (pour cela, rien de plus simple : elle acquiesçait vigoureusement à chaque fin de phrase en adoptant un air particulièrement inspiré. C’était sa technique favorite lorsqu’un prof lui adressait la parole, en cours.) De toute façon, il n’y avait qu’une seule chose à retenir du discours d’Elisabeth : elle n’était pas plus avancée qu’elle. Dommage. Quelques indices auraient été les bienvenus… après tout, Lily n’avait pas les yeux dans ses poches –ni la langue- et elle aurait pu faire des observations que Lyra, avec son intelligence et sa perspicacité –et ses chevilles très fines, ha ha- auraient pu analyser. Ce qui les aurait menées à une piste.
Mais non.
Tant pis.
Maintenant, se souvenir des questions posées par la jeune fille et y répondre dans l’ordre…

« Il me semble que les Gryffondor sont au complet… c’est peut-être une Serpentard, tu sais. Je crois que beaucoup de monde, dans ce château, aimerait tuer un ou deux Serpentard pour avoir un peu la paix. Ils sont toujours là, à fouiner et à chercher des embrouilles… »

Elle avait beau dos de dire cela, elle qui était toujours la première à fouiner partout et qui avait ce don assez incroyable de s’attirer sans cesse toutes sortes d’embrouilles. Mais les règles qui s’appliquent aux autres ne sont par pour elle, tout le monde le sait !

« La lumière verte… il me semble avoir vu un flash vert, très rapide, et j’ai cru que je rêvais les yeux ouverts… tu te rends compte, si on avait assisté au meurtre, on pourrait voir les Sombrals, nous aussi ! »

La dernière remarque était totalement déplacée, mais Lyra n’avait pas pu s’empêcher de la formuler. Elle aurait bien aimé posséder des yeux capables de voir ces créatures ailées aux yeux d’ivoire… mais bon, pour le moment, ce n’était pas le sujet de la conversation à laquelle Ben décida, lui aussi, de prendre part. Lyra l’écouta, se demandant vaguement si sa tête blonde de hippie un peu écervelé –mais gentil- pourrait leur être utile, à toutes les deux, avant de décider que oui. Au cas elles auraient besoin d’un appât, par exemple… ou au cas où le « monstre » qui sévissait à Poudlard aimait la musique. On ne sait jamais. Avoir un troubadour en herbe dans ses rangs pouvait se montrer bénéfique.

« Euh... Tout ça, ça me rappelle une histoire de Basilic qui s'est passé y a presque cent ans...
'Fin, sauf que y avait pas de lumière verte... et qu'on était pas enfermés dans les dortoirs...
Puis à ma connaissance y a pas de Fourchelang là... Puis l'autre Basilic est censé être mort depuis longtemps en fait... Mais y avait un mort mystérieux aussi, hein ! D'ailleurs je pense qu'on pourrait demander aux portraits ou aux fantômes pour savoir s'ils n'ont pas vu quelque chose ! »

Lyra se retint de sautiller sur place en entendant cette référence au Basilic. En tant que fan invétérée de Harry Potter, elle connaissait l’histoire par cœur… et elle savait aussi que le serpent géant était mort et par conséquent, il ne pouvait être le responsable de ce tragique meurtre. Quant à l’idée de Ben, elle n’était pas mauvaise…

« Tu as raison, allez interroger les témoins ! »

Elle avisa un tableau, près d’eux, représentant un homme en armure occupé à admirer les éclats qui parsemaient son heaume argenté, et lui adressa son sourire le plus poli.

« Bonjour monsieur… mes amis et moi aimerions savoir si vous… »

Mais l’homme sursauta, trébucha et s’étala de tout son long au bord de son cadre, avant de relever un visage hagard et de balbutier quelques paroles n’ayant pas vraiment de sens pour le commun des mortels.

« … Okaaaay… laissez tomber… Hum… faudrait voir plus loin… on y va, Lily ? Tu viens avec nous, Ben ? … C’est amusant, on ressemble à une équipe d’investigation, dans ces séries Moldues ! Il nous manque plus que ce petit papier avec écrit F.B.I, dessus ! »

Elle prit une voix grave et sérieuse et les regarda, chacun à leur tour, dans les yeux.

« Agent Blackburn, Agent Heafy, prêts pour notre prochaine mission ? »

A vrai dire, pour le coup, une mise en bouche de Ben Heafy n’aurait pas été des plus mal reçues sur le moment. Il fallait avouer que malgré son air d’idiot fini, il avait tout de même certaines caractéristiques physiques intéressantes : Des yeux bleus océans qu’on ne cessait de complimenter ; une chevelure dorée rappelant le soleil, un style vestimentaire qui devait avoir autant de bon goût que celui qu’avait adopté Lily…Que de points positifs en faveur du hippie ! Mais ce qui faisait véritablement pencher la balance en faveur du garçon, c’était sa philosophie personnelle, et surtout : le fait qu’il joue de la guitare. Et avec un peu de chance, le gêne musical était inséré dans son corps et voguait d’un bout à l’autre de son corps, en ce cas-ci, en plus de satisfaire un désir sexuel refoulé en mordant le garçon, elle réussirait peut-être également à satisfaire un fantasme personnel !? Ceci dit, la jeune fille avait beau ne pas être tout à fait conforme à la société, elle sentait bien que mordre les gens ne faisait pas parti des us et coutumes de son Angleterre natale. En gros, dans le coin, on ne fait pas un repas de son prince charmant. Mais on a tout à fait le droit de montrer très fort et avec de très gros yeux combien on en a envie. Et c’était avec les yeux envieux d’une femme au régime devant une énorme charlotte aux fruits rouges qu’elle regardait le garçon. Ou alors, c’était peut-être avec les yeux d’un enfant face à un nouveau jouet en magasin… Allez savoir.

Ensuite, vint son résumé de l’enquête en cours. Et sur ce point, elle avait beau tourner la chose de mille façon, il n’y avait qu’une chose à dire : RAS. Mais ses deux comparses semblaient ne pas être avares sur les idées. Et rien qu’à l’évocation de toutes leurs idées et de leurs rapprochements faisait trépigner Lily de plaisir et d’impatience. Ses petites mains se fermaient l’une sur l’autre en un ‘tap tap tap’ bruyant et énervant.

« T’as pas tort. En même temps, ils le méritent assez… La plupart d’entre eux sont vraiment des bâtards ! » La plupart, sauf sa famille, évidemment, prenaient un malin plaisir à mener le château en bourrique. Les coups bas et autres petites animations qui pimentaient la vie du château se faisait souvent à l’initiative, ou à l’encontre, des verts. Lily leur rendait bien leur ingratitude et hautaineté. En essayant toujours d’éviter sa cousine. « mmm… Ouais. Bah t’as eut du pot, moi ça m’a complètement zappè mon avis de dormir !… Par contre, j’veux pas dire, mais si on avait assisté au meurtre, on s’rait p’tetre à sa place… En tout cas, on aurait pas besoin de mener l’enquête ! » Parfois, la petite se sentait d’une intelligence ahurissante. Et parfois, c’est maintenant. « Si tu veux voir des sombrals, j’peux tout à fait te balancer dans le lac et te donner à manger à Georges le calamar géant ! T’as qu’à m’dire et on fixe un rendez-vous ! Jme ferais un plaisir de te faire bouffer l’eau du lac ! » Le ton amusé de la jeune fille dénoté toute trace d’animosité. Mais, à ce qu’on dit, il faut toujours se méfier d’une femme amoureuse…

Maintenant, la parole prend une autre direction, et un autre visage. Ben. Un petit sourire illumina le visage de l’enfant. Avant de l’écouter, de découvrir qu’il n’était peut-être pas si intelligent et si génial que ça. Et qu’apparemment, s’il avait richement doté musicalement, il ne lui restait plus beaucoup de place pour que madame la fée des méninges lui laisse un petit cadeau. Afin de faire place aux paroles du garçon, elle fourra ses deux mains dans ses poches et se balança d’un pied à l’autre, essayant de comprendre en quoi l’anecdote du basilic remontait ainsi à la surface. Au final, n’y pouvant plus de tenir sa langue, elle se gratta le front avant de synthétiser sa pensée. « Ok en gros, c’est la même chose en différent quoi.». Si Lily avait été comme Lyra élevée dans la foi et le respect du grand Harry Potter, il n’en restait pas moins que pour elle c’était du passé. Un mythe… Aussi, c’était avec un peu moins d’enthousiasme que son ami qu’elle avait entendu cette anecdote. Mais, la seconde idée du garçon l’intéressait beaucoup plus. Interroger des gens, ça c’est cool. Et Lyra semblait partager son avis.

D’ailleurs, Lyra partit instantanément à la recherche de nouveaux témoignages. Sans grand succès. Mais cet échec ne semblait pas avoir découragé le jeune fille qui repartait déjà à l’aventure. Aaaaaaaaaaaaaaaah ! Qu’est-ce que Lily pouvait apprécier le caractère volontaire et aventureux de son amie ! Ceci dit, elle regrettait un peu de ne pas avoir fait plus ample connaissance avec cete figure inconnue dans ce tableau « Oh… Je l’avais jamais vu ce tableau moi. Il avait l’air crevé en tout cas… » Elle haussa les épaules et se décida enfin à suivre Lyra. « Oh oui, j’arrive ! » Elle comprit instantanément les paroles de son amie, et hocha d’ailleurs vivement la tête. Sa mère de naissance moldue leur avait toujours laissé regarder la télévision sans sourciller, si bien qu’elle connaissait bien ce genre de série. « On pourrait pas être le NCIS ou un autre truc ? Moi j’préfére… Ou alors, on se trouve un nom d’agence à nous !! ça pourrait être super cool ça ! Euh… Pourquoi pas le LEB ? Ou le BEL ? Hé, On pourrait être des agents secrets, avec un tel nom de code, personne le saurait jsuis sure ! »

La voix grave de Lyra amusa Lily, mais ses paroles suivantes encore plus !

Citation :

« Agent Blackburn, Agent Heafy, prêts pour notre prochaine mission ? »

« TOUJOURS PRETE ! »

Voila, maintenant il ne leur restait plus qu’à trouver le fin de l’histoire et de préférence assez rapidement parce qu’elle avait encore un devoir de potion pas terminé à rendre pour le lendemain… Bon, évidemment ça passait après, mais bon…

Les deux demoiselles semblaient avoir apprécié l'idée d'aller interroger les tableaux. Cependant, le portrait que Lyra venait de choisir ne semblait pas prêt à lui répondre, surtout quand il se cassa la figure dans son propre cadre. Cet échec cuisant de communication humano-artistique fut vite oublié quand sa camarade rouge & or leur proposa de suivre l'exemple des séries policières américaines.

« Agent Blackburn, Agent Heafy, prêts pour notre prochaine mission ? »

« TOUJOURS PRETE ! », répondit immédiatement Elisabeth.

Décidément, les deux filles avaient l'air d'avoir particulièrement envie de résoudre ce mystère. Ce n'était pas spécialement le genre de choses qui passionnaient Ben mais devant toute la bonne volonté dont elles faisaient preuve, il ne pouvait pas refuser la proposition qu'elles venaient de lui faire. Puis elles étaient siphonnées... Alors entre autistes primaires, il se devait d'y avoir un minimum de soutien mutuel, donc Ben allait les aider.

Il tenta de se souvenir de toutes les techniques d'investigation qu'il avait pu voir dans ces vieilles séries et se rappela que généralement, on allait se rendre sur le lieu du crime pour voir s'il n'y avait pas quelques indices laissés négligemment pas le meurtrier. Il fallait tout analyser pour trouver le truc qui clochait... car y avait toujours un truc qui clochait, sinon ce ne serait jamais drôle.
Ben essaya d'adopter une posture humoristique en se grattant le bout du menton et en fronçant les sourcils, comme s'il était entré dans une profonde réflexion.

Hum... A mon avis, il faut nous rendre sur les lieux du crime, mes amies... Quelque chose doit sûrement nous échapper !

Il trouvait ça classe... mais tout cela l'aurait été encore plus avec un chapeau sur la tête, un long manteau et une cigarette à la main qu'il pourrait écraser quand les choses deviendraient plus claires dans son esprit. Ceci dit, la remarque d'Elisabeth le fit tilter. Il leur fallait un nom d'agence de détectives... puis des locaux ! Enfin bon... en tant qu'hippie, le seul patrimoine qu'il devait posséder devait être sa guitare... difficile d'acheter quelque chose avec son bout de bois ! Il valait mieux réfléchir au nom... Ouais, c'était sans doute le choix le plus judicieux...

Concernant le nom d'agence, Elisabeth, tu as proposé LEB ou BEL car ce sont nos initiales ? Ca pourrait faire... hum... Les Bons & Extraordinaires Limiers ? Lourde Equipe de Boulets ?... Je sais pas... Les deux sont tentants... !

Avez-vous déjà vu trois autistes vadrouiller dans les couloirs de Poudlard tout en se prenant pour des enquêteurs hors pair dignes d’intégrer le F.B.I ?

Lyra, elle, savait déjà ce qu’elle ferait, si un jour elle parvenait à faire partie du F.B.I, en admettant qu’il possède un homologue sorcier. Elle serait profileuse. Elle fouillerait dans la tête des gens pour en extraire tout le bon et le moins bon, creuserait jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à gratter dans leur esprit et dans leur cœur et s’approprierait leurs états d’âme pour mieux les analyser. Elle s’imaginait tout cela avec jubilation ; elle voulait poser des questions, fouiner, mettre son nez partout, bluffer, et réussir ainsi à clore les dossiers les plus ardus. Et cette petite escapade en compagnie de deux acolytes parfaits dans leur rôle pourrait être un entraînement très intéressant pour qu’elle puisse se préparer à son futur qui s’annonçait mouvementé.

Mais avant, ils allaient devoir se trouver un nom. Evidemment. Et pas n’importe quoi ! Elle, elle voulait pouvoir être fière en déclarant : « Dans ma jeunesse, j’ai fait partie du […], célèbre groupe d’enquêteurs de Poudlard. » Elle dirait cela avec un sourire en coin et un petit air nostalgique, il y aurait toute une scène de flash-back en noir et blanc avec des effets de flou artistique un peu partout, puis cela se terminerait par un baiser langoureux… hum. Elle se laissait un peu trop emporter par son imagination. Elle décida de redescendre sur Terre, où était sa place (elle n'aimait pas se laisser aller aux rêveries) et elle attrapa la conversation en plein vol.

« Concernant le nom d'agence, Elisabeth, tu as proposé LEB ou BEL car ce sont nos initiales ? Ca pourrait faire... hum... Les Bons & Extraordinaires Limiers ? Lourde Equipe de Boulets ?... Je sais pas... Les deux sont tentants... ! »

« C’est vrai que le deuxième est tentant, mais pour ce qui est de sa crédibilité… »

Parce qu’ils étaient crédibles, tous les trois, peut-être ? songea-t-elle aussitôt après avoir parlé. Entre une pile électrique qui bondissait dans tous les sens, un aspirant hippie qui semblait toujours à l’ouest et elle, petite fouine sans scrupule qui se fichait pas mal d’un peu tout… ils allaient aller loin, c’était sûr…

« Quoi que, pourquoi pas ? LEB… »

Puis elle marmonna pour elle-même :

« Je suis l’agent Smirnoff du LEB… ouvrez cette porte ! »

Un sourire moqueur naquit sur ses lèvres. C’était un peu ridicule, comme phrase, mais ça lui plaisait.

« Bon… qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Il nous faut quelqu’un pour apporter le café et les beignets… il y a toujours quelqu’un pour ça. »

Les recherches semblaient repoussées pour un peu plus tard, mais bon… Lyra préférait largement passer sa soirée dans ce couloir glacial à discuter avec ses deux « collègues » plutôt qu’en s’ennuyant au fond d’un fauteuil de la salle commune –même si dans ces cas-là, elle avait toujours quelques Bombabouses en réserve à jeter sur les premières années. Histoire de pimenter un peu les choses, malgré sa fâcheuse tendance à prendre la poudre d’escampette quand la bataille générale menaçait.

Citation :

Hum... A mon avis, il faut nous rendre sur les lieux du crime, mes amies... Quelque chose doit sûrement nous échapper !

Elisabeth resta bouche bée. Il en avait des bonnes lui… Comme si Lily n’y avait pas pensée toute seule à se rendre sur les lieux du crime ! Non, la ja/eune demoiselle n’était point bête et elle avait bien essayée de fouiner sur les lieux du crime. Seulement voila, on avait donné aucune réponse à personne sur l’endroit ou la demoiselle s’était faite zigouiller. Alors vu l’ampleur du château, ils en avaient pour des mois…

« Parce que tu sais ou c’est toi !? » Après tout, les rouges et ors étaient connus pour être particulièrement curieux, et puis il semblait si connaître… Lily referma ses bras l’un contre l’autre et en encercla sa taille d’un geste rageur. Non, elle n’aimait pas être remise à sa place. Ceci dit, elle n’avait pas pour autant perdu son éternel sourire. Et c’était mi-cynique, mi-rieuse qu’elle regardait maintenant le garçon. « Les Aurors ont tout nettoyé j’t’ai dit. Enfin… En tout cas moi j’ai rien trouvé. Et tu penses bien que jamais ils nous mettraient un truc aussi gros sous le nez ! » Maintenant que sa défense avait été entendue, et que personne n’avait plus rien à lui reprocher quand à ses capacités de détective (car c’était véritablement ainsi qu’elle avait pris la remarque du garçon), elle en revint à ses moutons. Ben. Enfin, l’affaire. Mais avec Ben dedans quand même. Et pour être sure que le garçon ne s’échappe pas, elle lui attrapa le bras et le serra très (très) fort. Elle aimait bien faire ça avec les plus grands, bien que depuis les dernières vacances elle avait un peu trop grandit pour que le jeu soit aussi amusant que lorsqu’elle y jouait quelques années plus tôt : Se jeter sur le bras de quelqu’un (de préférence un garçon avec de gros muscles) ; s’y accrocher férocement, quitte à y planter ses [s]griffes[/s] ongles ; s’y laisser pendre et se faire traîner des mètres durant en prenant bien soin de laisser traîner ses pieds de façon à bien mettre la totalité de son poids sur le pauvre bras de sa ‘victime’. Pour être sure que Ben ne lui en veuille pas trop pour sa petite farce, elle lui accorda son plus beau sourire : Les deux yeux fermés et la bouche grande ouvertes dévoilant deux rangées parfaites de dents toutes blanches.

Citation :

« Concernant le nom d'agence, Elisabeth, tu as proposé LEB ou BEL car ce sont nos initiales ? Ca pourrait faire... hum.. (…).»
« .(...). »

Oh. Non alors. Voila que ses deux coéquipiers venaient de quitter l’affaire pour s’occuper de détails sans aucune importance. Ah, mais vraiment… comme si ce genre de détails étaient vraiment nécessaires ! Et le pire dans tout ça, c’était qu’elle était bien malgré elle la cause de ce soudain revirement de situation. Si bien qu’elle ne savait plus vraiment quoi faire ou quoi dire… Pour le coup, elle en avait totalement oublié le bras de Ben qui s’en trouvait tout délaissé (et tout rouge aussi, comme c’est étrange…) et essayait de jaugé quand ses deux amis reviendraient enfin au but premier de leur présence à tous ici. Enfin de sa présence à elle en tout cas. Sa maman lui avait toujours répétée : Ne vend jamais la peau de l’ours avant de l’avoir trouvé. Il lui semblait que pour le coup, la chose était un peu la même. Seulement elle ne savait comment faire en sorte que les deux lions en reviennent sur la chose importante. Elle avait bien pensé à se mettre à hurler comme une beuglante sur le fait qu’on se moquait sincèrement du nom d’une équipe qui n’avait encore trouvé, alors qu’au lieu d’en parler ils feraient mieux de commencer à se mettre au travail. Mais elle doutait sincèrement que dans le feu de l‘action, ses paroles restent si sympathiques. En général c’était après qu’elle ait parlé que les autres se mettait soudainement à lui trouver une tonne de défauts dont elle n’imaginait même pas l’existence quelques secondes plus tôt, et qu’elle finissait pas s’en prendre plein la tête (alors qu’elle avait simplement essayé de régler la situation ! La vie est injuste.).
A la place, elle se décida donc à remuer les doigts comme si elle était en train de jouer de la batterie tout en murmurant les paroles d’une chanson qu’elle avait en tête. « End of passion plaaaay, crumbling awaaaay I'm your source of self-destruuuction […] Obeyyy your maaaasteeeeer. » Elle n’écoutait leur conversation que d’un oreille très éloignée et bien peu attentive, attendant le moment fatidique ou les deux lions n’auraient plus rien à se dire, tout en espérant très sincèrement que leur conversation ne s’éternise pas trop. Mais, fort heureusement, elle avait une totale confiance envers ses deux amis. Si bien qu’elle savait qu’ils reviendraient d’eux-mêmes dans le sujet principal. Et d’ailleurs, ce moment ne tarda plus quand Lyra reprit la parole une ultime fois avant que Lily ne réagisse.

Citation :

« Bon… qu’est-ce qu’on fait maintenant ?»

ENFIN ! Hallelujah ! God save the Queen ! Et tout le blabla habituel. Elle arrêta de suite ses petits mouvements de future rock-star et reporta toute son attention sur sa copine. Voila, Lyra était officiellement la meilleure des deux griffons: Elle avait su remettre la conversation dans son droit chemin sans aucune intervention de la part de Lily. 1-0 pour Lyra.

Citation :

« Il nous faut quelqu’un pour apporter le café et les beignets… il y a toujours quelqu’un pour ça. »

Ou peut-être pas finalement…

N’en pouvant plus, Lily pris enfin la décision d’intervenir.

« Non mais… Vous êtes vraiment, vraiment sérieux là !? Faut arrêtez de faire des plans sur la comète je crois… » Elle bougonna comme à son habitude quand elle ne savait pas comment dire les choses.

Un bruit de pas se fit entendre dans un couloir adjacent. Vu le bruit, Elisabeth aurait pariait toutes ses culottes qu’il s’agissait d’une femme. Une préfete !? Ou pire, sa directrice de maison ! Lily avait beau trouver Crystal Denforth très gentille, elle n’était pas sure que sa directrice de maison apprécie de voir trois élèves traîner ainsi le soir dans les couloirs… Enfin, peut-être. Elle lança une moue dépitée et inquiète à ses deux camarades. Le problème de Lily, c’est qu’elle n’a jamais su mentir, et qu’elle ne sait absolument pas cacher ses émotions sur son visage. Autant dire qu’on lisait elle comme dans un livre ouvert. Et ce qu’on y lisait actuellement c’était l’inquiétude et la peur panique de ceux qui ont fait des bêtises et qui le savent…Pas tout à fait la meilleure des défenses.

« Si quelqu’un vient on dit qu’on a pas vu l’heure. C’est tout con et ça marche tout le temps. » Puis elle réalisa qu’elle était encadrée de deux élèves qui étaient ses aînés et qui avaient donc dû eux aussi utiliser ce genre de ruses… « Enfin, ouais, vous devez le savoir quoi. » Ceci dit, cette soudaine apparition lui fit prendre conscience qu’il fallait peut-être un minimum de préparation pour se lancer à l’attaque de ce mystérieux meurtre… Eventuellement. « On devrait peut-être se donner rendez vous plus tard non !? Genre un truc plus préparé ? » Et elle ajouta mentalement qu’elle inviterait bien sa cousine à se joindre à l’opération. S’il y en avait une qui était toujours au courant de tout dans le château et qui pourrait leur assurer des réponses faciles et rapides, c’était bien Hayleen. Oui, celui lui semblait soudainement être la meilleure des idées. Et elle se promit de lui en parler dès qu’elle en aurait l’occasion. Par hiboux évidemment, vu que Lily n’osait jamais approcher l’entourage de sa cousine. Que de serpents… Brrr !

Ben se gratta la soupière. Trouver un nom d'agence adéquat était quelque chose de compliqué tant il fallait que celui-ci soit "élite". Lui et Lyra se creusaient donc la tête, à la recherche de la perfection, soit un nom qui resterait gravé dans les mémoires de tous les élèves de Poudlard.

« Quoi que, pourquoi pas ? LEB… »

LEB ? Lourde Équipe de Boulets ? Cela n'était guère commun comme nom d'agence... Quoi qu'on pouvait utiliser le côté "amusant" que ce nom donnait à leurs activités pour endormir la vigilance de ceux qui voudraient leur échapper... Ouais ! ( oui, car s'ils ne sont pas opposés à un vaste complot qui vise à les éliminer pour contrôler le monde, ce n'est pas drôle ).
Ben adressa un signe d'approbation de la tête à sa camarade. Ouais, LEB, c'était bien.

« Bon… qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Il nous faut quelqu’un pour apporter le café et les beignets… il y a toujours quelqu’un pour ça. »

Exact ! Que seraient les bureaux de détectives sans leur personnel totalement inutile mais qui donne une dimension humaine à ces personnages atypiques que sont les limiers ? Mais qui pourrait faire l'affaire ? Ben se gratta le menton en ayant l'air d'être plongé en pleine réflexion. Il fallait dénicher la perle rare. Le top du top... Après tout, fallait faire des cafés quand même, y avait un minimum de compétences exigées ! Comme le dirait un proverbe qui n'existe pas : "Si ton café est pourri, autant rester au lit ! "

Faudrait faire une audition pour trouver la personne adéquate, j'pense. Après tout, c'est un poste à responsabilités ! C'est une lourde tâche à assumer, il nous faut quelqu'un qui ait les épaules solides !

« Non mais… Vous êtes vraiment, vraiment sérieux là !? Faut arrêtez de faire des plans sur la comète je crois… »

Elisabeth était intervenue, sans doute excédée par les questionnements puérils de ses camarades. Ne comprenait-elle par l'importance d'être organisé convenablement ? C'était primordial pourtant ! Il en allait de leur réputation de leur future agence célèbre et reconnue à un niveau mondial !
Au même moment, un bruit de pas se fit entendre. Quelqu'un ou quelque chose semblait se rapprocher d'eux même s'ils ne pouvaient pas encore distinguer qui ou quoi. Elisabeth prit les devants.

« Si quelqu’un vient on dit qu’on a pas vu l’heure. C’est tout con et ça marche tout le temps. Enfin, ouais, vous devez le savoir quoi. »

Pas faux. En bons Gryffondors, les escapades étaient lots communs de la vie de Lyra et Ben. Ils avaient donc depuis longtemps acquis ces réflexes de vilains petits canards qui n'hésitaient pas à mentir pour sauver leurs peaux d'un châtiment exemplaire.

« On devrait peut-être se donner rendez vous plus tard non !? Genre un truc plus préparé ? »

Pas faux encore une fois. Il leur fallait un plan, un truc optimisé et préparé consciencieusement .

On a qu'à se retrouver plus tard quelque part ? Décidez de tout ça, je vais voir ce que c'est que ce bruit.

Ben avança doucement de quelques pas tandis que les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus de sa position. Il déglutit, espérant ne pas tomber sur quelque chose de trop mauvais pour lui car, après tout, lui et ses amies n'étaient pas franchement dans la légalité à l'heure actuelle. Mais fort heureusement, c'est sur un deuxième année de Serdaigle qu'il tomba. Les deux garçons sursautèrent, surpris par cette rencontre inattendue. Ben poussa un soupir de soulagement en voyant la bouille ronde et étonnée du garçon avant d'avoir une idée.

Tu sais faire des cafés et des beignets ? Si oui, tu es engagé.

« Faudrait faire une audition pour trouver la personne adéquate, j'pense. Après tout, c'est un poste à responsabilités ! C'est une lourde tâche à assumer, il nous faut quelqu'un qui ait les épaules solides ! »

Oh oui ! Oh oui ! Lyra était tout à fait de cet avis. Elle était déjà prête à s’auto-proclamer directrice de casting, de façon à ce que ce collègue multifonctions beignets-café soit choisi par ses soins (elle avait déjà une petite idée sur les conditions pour pouvoir être embauché : être un garçon, au minimum en 5ème année, qui fasse au moins 1m80, plutôt musclé, cheveux bruns en bataille, yeux au choix, si possible sans trop de pilosité faciale et évidemment dépourvu du moindre bouton d’acné.) Mais avant qu’elle n’ait pu exalter tout son enthousiasme à propos de leur futur pote du LEB…

« Non mais… Vous êtes vraiment, vraiment sérieux là !? Faut arrêtez de faire des plans sur la comète je crois… »

Han, la rabat-joie ! Lyra ouvrit la bouche, prête à lui démontrer par A+B-λ² la pertinence et l’utilité de leur échange, lorsque des bruits de pas vinrent perturber leur petit tête à tête à trois, et l’air qu’afficha Lily réussit à lui seul à convaincre la Gryffondor qu’ils feraient mieux de partir de là vite fait, avant de recevoir une retenue et de devoir astiquer tous les chaudrons de la salle de potions –quoi que la dernière fois que c’était arrivé à Lyra, elle s’était bien amusée à enduire lesdits chaudrons de sortilèges d’évaporation, si bien que le cours du lendemain avait été annulé, car plus personne n’arrivait à préparer la moindre mixture… mais bon, si elle avait réussi à passer entre les mailles du filet la première fois, ce n’était pas sûr qu’elle puisse refaire sa charmante « blague » une deuxième fois. Bref.

Elisabeth proposa le « on n’a pas vu l’heure », mais cette technique avait déjà été utilisée tant de fois par Lyra qu’elle doutait un peu de sa crédibilité. A moins, bien sûr, qu’elle ne s’esquive en silence, laissant ses camarades régler le problème sans elle. Elle en aurait très bien été capable, mais à peine avait-elle silencieusement glissé derrière la Poufsouffle qu’elle entendit Ben proposer à quelqu’un de les rejoindre. Intrigué, elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et elle se détendit en voyant le visage enfantin d’un élève de Serdaigle. Mouais, elle avait vu pire menace. Elle chuchota, au creux de l’oreille d’Elisabeth :

« Et c’est ce gnome en cravate bleue qui t’a fait autant peur ? »

Puis elle se précipita sur Ben et elle s’interposa entre lui et le petit 2ème année. Parce que non mais oh, elle, elle y tenait à son assistant d’un mètre quatre-vingts, non mais ! Elle prit l’élève par le bras, sans aucun ménagement, manquant de lui casser un ou deux os au passage, et lui dit très gentiment, craignant de l’effrayer davantage (parce qu’il repartait en hurlant et en agitant les bras dans tous les sens, leur fine équipe allait être repérée, et elle n’y tenait pas plus que ça) :

« Ne lui en veux pas, il est un peu… heu… enfin, il se soigne, il a juste oublié de prendre ses cachets ce matin. Oublie tout ce qu’il a pu te dire et retourne dans ton dortoir, c’est dangereux de se promener le soir par les temps qui courent. Tu n’as pas envie de finir ta vie réduit en bouillie dans un couloir sombre de Poudlard, hein ? Ce serait dommage d’avoir à faire de la couture pour reconnaître ton corps. Alors dépêche-toi et à un de ces jours, peut-être ! »

Etrangement, il sembla prendre peur à ses paroles et il s’enfuit à toutes jambes. Lyra, soulagée de le voir prendre la direction de la tour des bleus et bronzes, se tourna vers ses deux camarades, consciente d’avoir à prendre une décision capitale sur la suite des évènements.

« Hm… dîtes… faut qu’on se retrouve un soir à la bibliothèque, pour faire des recherches plus poussées. Faudra qu’on se mette d’accord sur un jour… on aura sûrement plus de chance de trouver quelque chose qu’en déblatérant dans un couloir. Et puis c’est pas tout ça, mais j’ai un devoir de métamorphose à terminer, et si je veux coincer le 1er de la classe pour qu’il me donne les rép… heu, enfin, bon, on se tient au courant ? »

Elle fit un bond vers eux, leur donna une accolade amicale digne d’un match de catch et, d’un pas sautillant, elle retourna en direction de la salle commune des rouges et ors, se demandant comment tout cela allait bien pouvoir évoluer. Elle espérait sincèrement qu’ils n’allaient pas causer une catastrophe avec leurs recherches, surtout que le groupe était assez hétérogène et qu’ils n’étaient pas non plus spécialement réputés comme étant des flèches… puis elle haussa les épaules. Et alors ? Au pire, ils feraient exploser le château… et il n’y aurait aucun survivant pour témoigner contre eux ! Le sourire aux lèvres, elle s’engouffra dans sa salle commune. Elle avait hâte de retrouver Lily, Ben et leurs éventuelles nouvelles recrues…

[Clos]

Citation :

« Et c’est ce gnome en cravate bleue qui t’a fait autant peur ? »

Bouh la honte. Aux paroles de son amie, la Poufsoufflette compris qu’elle avait réagit un peu trop rapidement. Rien d’étonnant cependant avec Lily qui faisait tout avec cette même rapidité. Agir, penser, parler… Elle ne prenait jamais le temps de réfléchir avant de faire quelque chose. D’ailleurs ce temps lui manquait toujours. La puce vivait à 100 à l’heure comme un train qu’on n’arrête plus. Elle resta cependant les bras ballants et la mine défait, toujours honteuse de cette seule phrase. Ah, la poufsouffle s’était crue forte et aguerrie… Elle oubliait bien vite qu’elle n’avait que 14ans et que la vie lui réservait encore bien des surprises… Enfin.

Elle resta dans le couloir, droite comme un i en attendant que ses camarades en eut finit avec le ‘gnome bleu’ comme ‘lavait si bien qualifié Lyra… Elle entendait bien leur conversation mais n’arrivait pas à y prendre part. enfin, après que Lyra eut commencé à parler et à remettre les choses en place, elle s’avança enfin vers les trois élèves. La mine perdue du Serdaigle la fit sourire. Il était petit, plus petit quelle, et elle trouvait ça marrant. Parfois, il en faut peu… Elle retrouva donc son sourire et oublia la méchante phrase de Lyra.

Quand Lyra se retourna vers elle, enfin eux, et que Lily comprit qu’elle se trouverait bientôt seule avec Ben, son petit cœur se serra. Elle espérait profiter de ce moment de soudaine intimité pour demander au garçon de l’accompagner au bal mais elle ne savait pas trop comment s’y prendre… Elle hésitait encore sur les mots à choisir et elle n’était pas certaine que le moment soit réellement bien choisi. Ceci dit, elle avait des difficultés à voir le garçon en tête à tête… En plus elle trouvait toujours cela un peu louche d’aller demander une minute d’intimité à quelqu’un alors qu’il se trouvait accompagné de tout ses ami(e)s… Ses copains comprendraient (si ce n’était pas déjà fait) de suite ou la demoiselle voulait réellement en venir... Elle se mordit les lèvres, saluant Lyra qui filait déjà avant de se tourner vers Ben.

Euh… elle rougit. L’idée même de lui demander de l’accompagner au bal était gênante. Honteuse. Et s’il refusait… La honte rosit ses joues.
Elle était prête à abandonner quand elle se remémora la phrase de Lyra. Elle n’allait pas être couarde deux fois de suite !! C’était une Blackburn que diable. Elle était forte ! Elle ferma ses poings.

« J’ai-besoin-d’un-cavalier-pour-le-bal-mes-parents-veulent-absoluement-que-j’y-aille-et-tout. » Respiration « Tu-veux-bien-venir-avec-moi ? Juste en ami bien sur… » Son cœur tapait fort et elle sentait son front se tirer sous la pression de cette simple phrase. Elle soupira. « J’te laisse réflechir. J’dois y’aller. Euh… Salut ! »

Et n’y pouvant plus, elle déguerpit. D’abord en marchant d’un pas cadencé digne d’une marche militaire. Puis une fois q’elle eut tourné dans les couloirs de façon a ne plus être observée du garçon, elle commença une course folle et c’est transpirante et haletante qu’elle arriva dans les jaunes appartements.