« Putain Haley, bouge un peu ton cul là ! ». L'intéressée grogna en lançant un regard assassin à son camarade. Il pouvait pas la fermer un peu celui là ! Le réveil avait été plus que difficile ; le soleil pointait timidement ses rayons sur le château encore endormi lorsqu'on était venu la tirer des bras chauds et si accueillants de son amie Morphée, effaçant par la même occasion les derniers souvenirs du rêve dans lequel elle était plongé. La raison de cette trahison — depuis quand se permettait-on de venir réveiller aussi tôt une jeune fille en plein songe ? — était pure, dure et extrêmement simple: entrainement intensif de Quidditch aux aurores. Bon, c'était une excellente raison puisque Poufsouffle était bien décidé à remporter la coupe de Quidditch cette année et qu'ils manquaient encore sérieusement d'entrainement mais se tirer du lit à une heure pareille était un véritable supplice. Stephan avait dû faire preuve de raison pour s'échapper de ses draps qui la retenaient prisonnière, de son oreiller qui l'avait prise en otage le temps d'une nuit, et enfiler la tenue jaune canari ornée d'un blaireau exigée pour la pratique de ce sport. Elle avait dû ensuite se trainer jusqu'au terrain en prenant garde de ne pas glisser sur les plaques de givre hivernales qui recouvraient le sentier.

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée sur son balais de compétition, à la recherche de la petite balle d'or apparemment invisible aujourd'hui. Oui, la jeune fille était donc attrapeuse de l'équipe jaune et noire et tentait avec espoir d'apercevoir un point lumineux qui lui permettrait d'attraper ce fichu Vif d'Or. En attendant d'atteindre son but ultime — but qui mettrait fin à cette séance un peu trop longue au goût de la sorcière — Stephan faisait de larges cercles autour des tribunes ; son inactivité remarquable agaçait sérieusement leur capitaine qui s'époumonait après elle depuis un quart d'heure. Une nouvelle fois, il lui hurla de s'activer et Haley roula des yeux en soupirant. Elle décrivit un énième cercle, toujours à la recherche de cette stupide balle ailée qui semblait se cacher pour son plus grand malheur. Qu'est ce qu'elle aurait aimé rejoindre son lit ! Elle avait les doigts transis de froid, cramponnés avec tant de force autour du manche de son bolide qu'on aurait pu croire qu'ils avaient gelé à la surface du bois ; ses dents ne pouvaient s'empêcher de claquer de façon agaçante et ses yeux lui piquaient atrocement.

Stephan poussa un juron, les nerfs à vif, lorsqu'enfin un éclat doré lui fit cligner des yeux. Enfin ! A la vitesse de l'éclair, elle se précipita à la poursuite de l'objet volant, un bras tendu devant elle. Seulement quelques mètres... Ses doigts se refermèrent sur la petite sphère froide et elle leva son bras au-dessus de sa tête en redescendant vers la terre ferme sous les acclamations visiblement soulagées de ses équipiers. Avec un sourire, elle rangea le Vif d'Or dans la malle, jeta son balais sur son épaule et prit la direction des douches tandis que le capitaine lançait ses critiques sur la séance du jour. La morsure de l'eau brûlante sur sa peau la fit sursauter et elle poussa un gémissement de bien-être. Elle y serait restée toute une vie si, en jetant un œil à sa montre, elle ne s’était pas aperçue qu’il était l’heure du déjeuner. Nom d’un chaudron, ils avaient passé près de cinq heures sur le stade ! En maudissant leur capitaine, Stephan coupa l’eau, se rhabilla et sortit dans le froid du mois de Décembre.

Un instant, la jeune fille hésita devant les vestiaires puis finalement elle se dirigea vers la forêt interdite. Non, elle ne voulait pas manger, elle ne voulait pas s’asseoir à la table des Poufsouffle, elle ne voulait pas voir son Drew chuchoter à l’oreille de cette Sway qu’elle avait eu dans son lit dans une excès de folie et de jalousie pure, elle voulait encore moins supporter les commentaires des joueurs de l’équipe sur sa performance du jour, elle refusait d’écouter le brouhaha insupportable qui emplissait la Grande Salle à l’heure de midi. Le mieux était encore de rester seule, de grignoter les deux pauvres Patacitrouilles qui trainaient dans les poches de sa robe depuis mille ans, de s’asseoir au pied d’un arbre, le derrière dans la neige. C’était du moins la meilleure option selon elle.

D’un pas tranquille, elle s’avança sur le sentier couvert de givre qui craquait sous ses pieds, abrité par les hauts arbres de la forêt. Etrangement, la sorcière n’avait jamais eu peur de se promener dans la forêt interdite et ce, malgré les avertissements de mort du directeur à chaque discours de début d’année. Oui, il y avait des bêtes curieuses, dangereuses peut être ; et alors ? Stephan tenait toujours sa baguette, connaissait pas mal de formules pour se défendre, elle n’avait donc rien à craindre. C’est sereine qu’elle s’enfonça encore plus loin dans le bois. La lumière faiblissait peu à peu, ses pieds trébuchaient sur des racines qu’elle ne voyait pas. En agitant sa baguette, elle murmura un faible « Lumos. » et une étrange lumière bleue sortit de son extrémité, éclairant le chemin.

Alors qu’elle marchait sans vraiment savoir où elle allait, elle entendit du bruit ; des murmures en réalité. Elle n’entendait pas distinctement ce que ça disait, mais une chose était sûre : elle n’était pas seule. Sans ouvrir la bouche, elle se dirigea vers la source de la voix, brandissant sa baguette devant elle. La voix s’intensifia. Ce n’était peut être pas une bonne idée de s’aventurer par là, mais le danger était connu pour exciter la sorcière qui agissait par instinct. Enfin, elle déboucha devant un grand arbre où un garçon était assis à son pied. Et quel garçon !

Desmond avait les yeux clos et ses lèvres murmuraient inlassablement des choses que Stephan ne pouvait entendre. Elle s’approcha sans bruit. Ce garçon lui plaisait, c’était sûr et elle ne se privait pas de le faire remarquer. Elle le voulait lui dans son lit, c’était sa prochaine cible. La vie de la jeune fille était un jeu interminable et son terrain de chasse s’étendait à l’infinie. Comme elle ne pouvait pas avoir celui qu’elle voulait le plus – à savoir Drew – elle jetait son dévolu sur tout ce qui était intéressant. Malheureusement pour elle, Desmond lui causait quelques soucis puisqu’il la repoussait dans chacune de ses tentatives de séduction. A croire qu’elle ne lui plaisait pas… Mais la sorcière avait bien plus d’un tour dans son sac et était toujours à l’affut de la moindre occasion de lui rentrer dedans.

Le garçon ouvrit enfin ses yeux et ses prunelles se posèrent sur Stephan. La jeune fille sentit un sourire naître au coin de ses lèvres et elle s’approcha de lui en silence. Arrivée à son niveau, elle s’agenouilla pour se retrouver à sa hauteur et lui jeta un regard par-dessous ses cils. « Desmond… » chuchota-t-elle en souriant faiblement. Apparemment, elle l’avait sortit de ses pensées. Tant pis. Agissant sûrement sous le coup d’une pulsion, elle laissa glisser son index sur son bras, frôla sa main d’un geste aussi léger d’un papillon puis la retira vivement en baissant les yeux, comme une enfant sage qui aurait commis une bêtise.

hors-rpg ; c’est pas terrible désolé, je me rattrape au prochain promis (a)

Bon, avouons-le, chuchoter son prénom était inutile, ridicule et complètement idiot. Il savait comme il s’appelait après tout. C’était une autre de ses tentatives de séduction, aussi futile soit-elle. En temps normal, Stephan aurait rit de ses paroles prononcées un peu trop vite ; mais en cet instant, elle préférait garder son sérieux pour paraître plus convaincante, bien que ce ne soit pas gagner d’avance, je vous l’accorde. Son air d’enfant ne s’attachait absolument pas à la situation et Desmond ne se garda pas de le lui faire remarquer : « Stephan...Cet air innocent ne te va pas du tout. » . Bam, un point pour le bonhomme ! En même temps, il n’avait pas tord. Rappelons tout de même que la jeune fille venait de le frôler dangereusement, avait dépassé largement le distance de sécurité qu’on met d’ordinaire entre deux personnes et qu’elle était à deux doigts de se jeter sauvagement sur lui. Se retenir était une plus grande épreuve que de sortir de son lit aux aurores, je ne vous le fait pas dire ! Mais bon, si ça le faisait rire de l’envoyer valser, qu’il prenne son pied. Parce que oui, Desmond s’esclaffa doucement à sa propre remarque.

Néanmoins, le garçon osa tout de même poser un doigt sur la joue de Stephan qui réagit au quart de tour à ce contact ; sa peau fut parcourue de picotements, comme si une décharge l’avait atteinte à l’endroit exact où il l’avait touchée. Elle se retint de frissonner comme elle put. Hors de question de montrer la moindre faille, la moindre marque de faiblesse devant lui, bien qu’elle se doute qu’il l’ait remarqué. Décidément, la pauvre sorcière cachait bien mal ses sentiments et ses désirs, et c’est sûrement ce qui causerait sa perte. « Tu ne veux pas t'assoir sur mes genoux tans que tu y es? » . Bam, deux points pour Desmond. Il prenait un malin plaisir à la repousser sauvagement, allez savoir pourquoi. Le jeune homme n’était pas comme les autres garçons que Stephan avait fréquentés, garçons faciles en manque ‘’d’amour’’ qu’elle attirait entre ses draps à l’aide de quelques mots simples. Non, le Gryffondor ne voulait pas faire partie des nombreuses conquêtes de la jeune fille, ce qui le rendait d’autant plus intéressant à ses yeux, d’autant plus désirable.

La jeune fille fronça les sourcils tandis que Desmond détournait son regard du sien. Il était vrai que leur proximité aurait pu laisser croire des choses, mais ni l’un, ni l’autre ne bougeait. Le rouge et or était coincé entre la cime de l’arbre contre laquelle il était assis et le corps de la demoiselle – pas très épais, certes, mais présent tout de même. Bon, avouons quand même qu’il réussit à se lever sans problème, poussant doucement la jeune fille qui se décala sans broncher. Mouais, technique de drague zéro sur le coup. « Que fais-tu donc ici? Tu n'as personne à aller draguer. » . Répliqua-t-il en frottant l’arrière de son jean sous l’œil attentif de la sorcière. Trois points pour lui. Décidément, Stephan était mauvaise aujourd’hui. « Hm si, mais les garçons du château m’ennuient… » . Répondit-elle simplement. Oui, elle rentrait plus ou moins dans son jeu et cela faisait partie de sa tactique – lamentable je vous l’accorde – pour lui faire du charme. Après tout, deux jeunes gens du sexe opposé dans une forêt, complètement seuls, ça donne plus ou moins des idées. Stephan sourit à cette pensée. Bien sûr, elle ne ferait rien ici, mais disons qu’elle le chercherait jusqu’à ce qu’il craque et qu’elle obtienne ce qu’elle veut. Et après ? Tout dépendait de lui et d’elle. Elle pouvait très bien le laisser tomber dès qu’elle en avait envie et ou continuer à lui rentrer dedans.

« Hum...tu ne devrais pas rester seule ici. ». Apparemment, il mettait un point d’honneur à établir une certaine distance entre eux, ce que la sorcière n’appréciait pas du tout. Dès qu’il faisait un pas en arrière, elle répliquait en en faisant un avant. C’était le chat et la souris et dans ce cas, Stephan était le chat. Desmond donnait l’impression de vouloir s’enfuir à toutes jambes, comme si la présence de la jaune et noire le dérangeait. C’était peut être le cas après tout… « Je ne suis pas seule… puisque tu es là. Avec moi. » . Le garçon se passa la main dans la nuque, visiblement mal à l’aise. Avait-il comprit que la jeune fille avait appuyé volontairement sur chacun des mots qu’elle avait prononcé avec une voix qu’elle avait voulue suave ? A son tour, Stephan s’assit sur le sol, à l’endroit où Desmond s’était lui-même trouvé quelques minutes plus tôt. S’il partait soudainement, la Poufsouffle se retrouverait bien seule et bien bête au milieu de ces bois. Mais non, il ne partirait pas, elle ferrait tout pour le retenir en ces lieux où il était plus vulnérable qu’autre part.

De ses doigts, elle attrapa une feuille et entreprit de la déchirer lentement en fixant le jeune homme du regard, qui ne savait plus vraiment où se mettre. Son regard de braise épiait le moindre de ses mouvements, cherchant le geste qui trahirait son envie de fuir et de rejoindre le château anglais au pas de charge ; ses pupilles observaient toutes les courbes de son corps, les traits de son visage et elle poussa un soupire las. Tant de perfection devant elle. Stephan n’avait qu’à tendre la main pour s’en saisir, mais Desmond était comme intouchable. C’était comme vouloir attraper de la fumée avec les mains ; il s’échappait toujours au moment propice, glissait entre ses doigts qui se refermaient sur le vide. Que c’était agaçant ! Mais en même temps, le garçon se laissait désirer, contrairement aux autres, et cela plaisait encore plus à la jeune fille.

La séduction était un jeu des plus amusant selon Stephan. Combien de garçons étaient passés entre ses draps, combien d'entre eux avait-elle croqué, combien au juste avait-elle fait tourner en rond pendant des lustres jusqu'à ce qu'ils craquent ? Elle ne les comptait plus, les autres le faisaient pour elle. La jaune et noire savait qu'elle avait du charme et savait également en user et en abuser avec tout le monde. Elle aimait avoir ce qu'elle voulait et était prête à tout pour y arriver. Souvent, ses tentatives se soldaient par une victoire qu'elle savourait pendant un moment avant de s'attaquer à autre chose. Tous ceux qui étaient passés dans les filets de la jeune fille savaient qu'elle se lassait rapidement de ses conquêtes, sauf cas exceptionnel. Noah par exemple — ou plutôt Nohlan — faisait partie des rares personnes à la faire brûler un peu plus chaque jour, à la consumer de désir. Et après, ils y avaient les autres, ceux qui résistaient encore. Ça l'agaçait, ho oui elle enrageait de ne pas pouvoir les atteindre ; mais d'un autre côté, ils se rendaient tellement désirables de cette façon que Stephan était incapable de baiser les bras. Elle les voulait, elle les aurait.

Desmond faisait partie donc de ce groupe résistant aux charmes de la sorcière. Elle avait beau user de tous les moyens qu'elle connaissait, ses efforts étaient vains et se soldaient par un échec cuisant. Elle bouillonnait à l'intérieur, tournait et retournait la situation dans tous les sens possibles et imaginables dans son esprit sans qu'aucune solution n'apparaisse clairement. Alors elle se montrait patiente, attaquait d'un côté pour mieux prendre de revers, cherchait, taquinait sa proie jusqu'à ce qu'elle craque. Elle finissait toujours par craquer, céder à ses avances. La jeune fille avait bon espoir concernant le Gryffondors. Bientôt il serait cuit à point et elle le mangerait, n'en ferrait qu'une bouchée. Ho oui, elle s'y voyait déjà ! Bon, elle savait que ce n'était pas gagné ; lorsqu'il avait quelque chose dans le crâne celui-là, il était difficile de lui faire voir autrement. Mais patiente est mère de vertus, il faut savoir prendre les choses au bon moment.

Redescendons de notre nuage et revenons ainsi à l'instant présent. Les deux jeunes gens étaient donc réunis dans la forêt interdite par le plus grand des hasards et Stephan, assise dans la neige contre la cime d'un arbre ne voulait quitter le beau rouge et or des yeux. Le garçon était visiblement mal à l'aise, cela se voyait comme le nez au milieu du visage. Il ne cessait de passer sa main dans sa nuque, puis dans ses cheveux et enfin de soupirer. Savait-il au moins qu'en agissant de la sorte il passait pour un garçon ténébreux et beau à souhait, qu'on serait avide de croquer ? Apparemment non, puisqu'il continuait à ébouriffer sa coupe en y passant ses doigts. Stephan pencha la tête sur le côté en se mordant la lèvre. S'il ne s'arrêtait pas, elle allait se lever et se jeter à son cou, tout n'était qu'une question de minutes.

Quoi qu'il en soit, la jeune fille se rendit compte qu'elle avait piégé Desmond. En lui posant cette question fatidique mais innocente, il s'était engagé à rester à ses côtés pour ne pas la laisser seule dans un endroit aussi hostile qu'était la forêt interdite — ce n'était pas pour rien qu'elle était interdite après tout, son nom n'était pas là pour faire joli et décourager les aventuriers du dimanche loin de là. Ce lieu était propice à ceux qui voulaient mourir dans "d'atroces souffrances" — pour reprendre les termes exacts du directeur — et bien que ce ne soit jamais arrivé dans l'histoire de Poudlard — ou du moins de ce que Stephan avait retenu de son histoire, ce qui n'était pas la même chose — ce n'était franchement pas un endroit où laisser une jeune fille avec pour seule défense une baguette magique sans éprouver le moindre remord. Ha, un point pour elle ; elle allait bientôt reprendre la main. En tout cas, elle ne pût s'empêcher de sourire, c'était déjà ça de gagner. Cela voulait-il dire qu'il était condamné à lui tenir compagnie tant qu'elle ne bougeait pas d'ici ? A priori oui.

« Tu n'as pas envie de rentrer au château? Il fait froid » . Demanda-t-il en s'asseyant dans la neige en face d'elle. Argument non recevable à son goût. Par contre cette soudaine proximité ne pouvait lui faire plus plaisir ; enfin il s'était décidé à arrêter de la fuir. « Je n'ai pas froid. Si c'était le cas, je ne serais pas venue ici. » . Répondit-elle après s'être esclaffé. Son rire se répercuta en échos dans les bois et elle l'écouta un instant jusqu'à ce qu'il se perde dans le néant de la forêt profonde. Puis, elle accrocha à nouveau ses prunelles à celles du garçon en souriant.  Cette fois, il ne détourna pas son regard tandis qu'il écrasait de la neige entre ses paumes. Un point de plus pour Stephan ? La preuve encore que tout ça n'était qu'un jeu. Il ne restait plus qu'à fixer la récompense...

Un vent léger se leva, faisant frissonner la sorcière, remuant par la même occasion ses cheveux encore humides qui fouettèrent son visage. Desmond ne bougea pas. Arf, qu'il pouvait être agaçant lorsqu'il n'ouvrait pas la bouge, ne réagissait même pas aux éléments qui l'entouraient ! Pas pour longtemps... Enfin après un moment de silence, il passa encore sa main dans ses cheveux, laissant s'accrocher des flocons de neige à ses mèches. Mon dieu, cela lui donnait un air mystérieux, un regard sombre de mauvais garçon qui rendait Stephan folle ! Grave erreur. S'il voulait la repousser après ça, ce ne serait pas une mince affaire. Il avait tenté le diable, avait essayé de jouer avec le feu au risque de se brûler les ailes et devrait en subir les conséquences. Il connaissait suffisamment la jaune et noire à présent pour savoir qu'il ne fallait en rien attiser son désir à moins d'attendre quelque chose d'elle. Alors, elle se rapprocha un peu de Desmond, un sourire entendu étirant ses lèvres, cette lueur d'envie brûlante si familière luisant dans ses pupilles.

La jeune fille s'attendait sérieusement à ce qu'il la repousse. Après tout, pourquoi imposer une limite si c'est pour la laisser s'approcher ? Alors quel fut son étonnement lorsqu'il ne bougea pas tandis qu'elle s'avançait doucement vers lui, des idées plein la tête suggérées dans un regard brillant et ardent qu'elle fixait sur le jeune homme. A mi-parcours, elle fit une pause ; il ne broncha pas cette fois encore alors elle s'appliqua à réduire encore la distance qui les séparait et qu'elle haïssait de tout son être. Parce que oui, Stephan devait bien avouer que cette proximité la faisait brûler de désir, bien qu'elle essaya de ne pas le montrer. Quelques centimètres seulement les tenaient écartés l'un de l'autre, un seul mouvement suffirait à coller leur corps. Se laissait-il faire, avait-il enfin cédé ? Stephan s'apprêtait à tendre la main pour s'agripper à son tee-shirt et l'attirer vers elle, mais il la devança ; rapidement, il posa sa paume contre son épaule, freinant la jaune et noire dans son élan et l'immobilisant si près de son but. Intérieurement, elle pesta.

« Stephan, ma belle Stephan, penses-tu que je sois si... accessible. Tu faiblis dis moi, je t'ai connue plus sensuelle, plus convaincante que ça. » . De simples mots avaient en quelques secondes brisé son espoir de l'atteindre, de pouvoir le toucher. Ainsi donc, Desmond doutait de sa capacité à le séduire, il la charriait. Ou alors, il jouait avec ses sentiments à son tour, jouait avec ses réactions. Bien. Stephan ne pût s'empêcher d'ouvrir de grands yeux, étonnée par ces paroles. Le Gryffondor allait lui en faire voir de toute les couleurs aujourd'hui, tout comme elle même s'amusait à la faire d'ordinaire. D'un geste assuré, il laissa glisser sa main le long de la nuque de la sorcière qui ne pût s'empêcher de tressaillir. Ces contacts se faisaient tellement rares qu'ils en devenaient plus forts, plus excitants ; celui là avait fait l'effet d'une décharge sur son corps mais elle en aurait volontiers redemandé. 

Ses doigts habiles passèrent entre les mèches des longs cheveux de la jaune et noire et il approcha son visage du sien. Leurs lèvres se frôlaient presque, Stephan sentait la chaleur de la peau du garçon contre la sienne, son odeur lui chatouillait agréablement les narines et un sourire se peint à nouveau sur sa bouche. Un seul mouvement, un seul et elle goutait à ses lèvres qu'il lui tendait, qui la narguaient depuis trop longtemps. Le coeur battant à mille à l'heure, le souffle court, elle osa susurrer près de son oreille: « Pourquoi ? Tu me fuis, puis tu me cherches. Te plait-il de me laisser languir ainsi ? Donnes moi une seule bonne raison de ne pas t'embrasser là, maintenant. Une seule. » . Elle tentait le tout pour le tout, n'ayant rien à perdre et tout à gagner. Après tout, si elle le voulait vraiment, il lui suffisait de se pencher un peu pour lui voler un baiser, autorisée ou non. Elle voulait surtout des réponses à ses questions ; oui, pourquoi jouait-il avec elle pour mieux la fuir ensuite ? Ce garçon n'était pas aussi facile à comprendre qu'elle le pensait. Il avait un côté cruel, manipulateur et séducteur qui intriguait la sorcière. Elle voulait tout savoir de lui, l'apprendre par coeur pour mieux le cerner, l'approcher.

« Tu me tente assez, mais pas encore suffisamment Stephan. Tu aimerais m'avoir sur ta liste de chasse, pas de chance, je suis plus coriace que les autres. Tu veux jouer? Tu vas finir par t'en mordre les doigts. » . Si ce n'était qu'une histoire de liste, Stephan pourrait l'arranger en un rien de temps. Elle voyait bien que Desmond n'était pas comme tous les autres, il était plus haut, plus grand qu'eux. Il résistait, avec peine certes, mais il résistait. Cela impressionnait Stephan, elle devait bien l'avouer. Néanmoins elle n'était pas tout à fait de son avis ; pour l'instant c'était lui qui jouait, elle ne faisait que subir, prendre son mal en patiente et attendre le bon moment pour attaquer, le moment où il dévoilerait une faille par laquelle se glisser, le moment où il serait le plus vulnérable. En attendant, c'était Stephan la petite chose sans défense entre les mains de Desmond qui se pencha un peu plus sur elle pour déposer un chaste baiser sur sa joue. Et alors, c'était tout ? C'était ça le résultat du combat qu'elle menait depuis si longtemps. Déçue, elle sentit ses épaules s'affaisser tandis qu'il déclarait: « Tu as quand même mérité ceci pour tes faibles efforts. » . Faibles efforts, faibles efforts ? Il se fichait d'elle, impossible. Stephan avait l'impression d'avoir remué ciel et terre pour finalement ne pas être payée au juste travail fourni. Savait-il le temps fou qu'elle avait prit rien que pour le coincer avec elle dans la forêt interdite ? Il allait voir ce qu'il allait voir ; plus question de mettre des gants et d'avancer à pas de loup à présent, passons à la vitesse supérieure.

Déjà il se reculait, laissant sa bouche passer à quelques millimètres de celle de la jeune fille une nouvelle fois. Un sourire satisfait s'incrusta sur son visage, mêlé à une pointe d'arrogance que Stephan n'aimait pas du tout. Rira bien qui rira le dernier. Il ébouriffa ses cheveux encore et la Poufsouffle saisit la chance qu'il lui offrait involontairement. D'un geste vif, elle attrapa son vêtement entre ses doigts, le poussa de toutes ses forces et le plaqua au sol, dans la neige. Elle appuyait sa main sur son torse de sorte qu'il ne puisse pas bouger, bien qu'elle ne douta pas un instant que s'il lui prenait l'envie de se relever, la sorcière ne puisse pas l'en empêcher bien longtemps. Elle se pencha au dessus de lui, la malice éclairant son visage, laissant ses cheveux lui caresser le visage et le fixa du regard. « Ce n'est pas une question de liste, seulement d'envies. Oublions cette fichue fiche de noms un instant... » . Murmura-t-elle en se penchant un peu plus pour atteindre son oreille. De toute façon, Desmond n'avait pas sa place sur la "liste" ; il lui avait trop résisté et méritait un titre supérieur, presque égal à celui de Nohlan ou celui de Drew. Il occupait une place trop importante dans son esprit, dans sa vie, pour être considéré comme un simple garçon de passage.

 

Stephan avait l’impression d’avoir réussi son coup. Enfin, elle dominait plus ou moins la situation, elle maîtrisait le jeune homme. Elle mettait un point d’honneur à garder une poigne de fer pour ne pas qu’il se dérobe, qu’il s’enfuit une nouvelle fois ; elle ne le supporterait pas. Desmond ne bougea pas, un peu estomaqué par ce bouleversement de situation. En un instant, il s’était retrouvé allongé dans la neige, Stephan au dessus de son corps, alors qu’il jouait avec les réactions de la jaune et noire la seconde qui précédait. La sorcière aimait ça, étonner les gens qui l’entouraient. Se pencher, puis se relever, laisser ses cheveux caresser le beau visage de sa proie, voilà les nouvelles occupations auxquelles la jeune fille se livrait. Desmond était totalement impuissant dans cette position – ou presque, puisqu’il lui suffisait de se tourner brusquement pour désarçonner la Poufsouffle qui se tenait là. Elle priait pour qu’il se laisse faire, qu’il laisse ses mains habiles jouer le long de son corps, laisser ses lèvres parcourir sa peau comme bon leur semblait.

D’un geste, il passa sa main dans la nuque de Stephan. Ouf, il n’essayait pas de se dégager de son emprise. Telle fut la première pensée de la jeune fille. Passé cet instant, elle laissa la brûlure de son contact parcourir sa peau, refoulant avec peine le frisson qui envahissait tout son être. Stephan était néanmoins surprise qu’il se laisse aller ainsi. Cela cachait-il une arrière pensé de la part de Desmond. La Poufsouffle n’aurait su répondre à cette nouvelle question. Des interrogations, voilà ce qui emplissait sa tête sans arrêt. Elle montrait qu’elle était sûre d’elle, son arrogance était visible oui, mais au fond, au fond d’elle-même, Stephan se questionnait sans arrêt. Devait-elle agir comme ceci, ou comme cela ? Devait-elle dire ceci ou cela ? Sans arrêt, sans arrêt… Comment voulez-vous qu’elle se concentre sur son but si Desmond rajoutait son grain de sel à chaque fois. Il ne s’en rendait pas compte sûrement.

Le moment de doute de la jeune fille la perdit. Desmond se retourna violemment, entraînant Stephan dans sa pirouette. Inversement de situation, la jaune et noire se retrouva à son tour allongée dans la neige froide, le Gryffondor à califourchon. Merde. Une seconde d’inattention envers sa proie lui avait donné une chance de maîtriser à son tour la sorcière. Décidément, il avait également plus d’un tour dans son sac. Maintenant qu’il était libre, il pouvait se relever et partir sans lui accorder un regard, la maudissant d’avoir joué avec lui. Mais non, il n’en fit rien. Il rapprocha son visage alors que la jeune fille retenait sa respiration. Le souffle du garçon la toucha, chatouilla sa peau. « Une question d'envies...et bien, disons que je vais te faire devenir folle et qu'après, tu regretteras d'avoir eus des envies pour l'homme que je suis belle Stephan. » . Avec une infinie précaution, il laissa ses doigts glisser le long de son bras ; Stephan arqua son corps sous l’effet de la caresse, fermant les yeux. Son souffle devint saccadé, sa respiration s’accéléra soudain, son cœur s’emballa au point d’atteindre un rythme effréné contre nature. « Et comment… comptes-tu t’y prendre au juste ? » réussit-elle à susurrer en rouvrant les yeux.

Cette situation plaisait de plus en plus à la jeune fille. Elle n’avait peut être pas réussi à l’attirer totalement dans ses filets, mais rappelons tout de même qu’il était posté au dessus d’elle, son visage à quelques millimètres seulement du sien. C’était déjà ça de gagné. « Si je laisse mon désir éclater, Stephan, tu auras vite gagné et ce ne serait pas du jeu... » . Ainsi donc, il avouait éprouver du désir pour sa personne. Un sourire se peint alors sur les lèvres de la jaune et noire. Malgré la déception que provoquaient également ces paroles, elle était ravie de procurer des tels sentiments chez Desmond. Doucement, elle osa lever ses bras et poser ses mains sur les larges épaules du Gryffondor. Ses doigts sentirent les muscles du garçon se contracter. Il se pencha alors sur elle et posa ses lèvres sur son cou. Stephan ne put retenir un petit gémissement qu’elle espérait inaudible. Inutile d’afficher son plaisir devant Desmond. Bien sûr, il savait déjà ce qu’elle éprouvait pour lui, mais qu’importe, c’était une question d’honneur.

Le jeu prenait des dimensions immenses. Les deux jeunes gens se trouvaient dans l’endroit le plus interdit et le plus dangereux de l’école, ils vaquaient à des choses interdites et la peur d’être découverts mêlée à l’excitation pure et dure qu’ils ressentaient rendaient le moment plus intense encore. Stephan aurait voulu repousser le garçon, le sortir d’au dessus de son corps. Il n’y avait pas de raison particulière, sauf peut-être le fait que la Poufsouffle n’aimait pas être maîtrisée. Elle se mordit la lèvre alors que Desmond murmurait : « Pourquoi es-tu comme ça avec moi Stephan? Pourquoi cette envie de m'avoir moi, pas un autre, moi en cet instant? » . Ha, la question qu’elle attendait mais qu’elle ne voulait pas entendre. Elle soupira, essayant de se redresser ; mais le poids du corps du rouge et or sur le sien l’empêcha de bouger. Elle s’accrocha alors à son cou, rapprochant son visage du sien. « Tu es... non, tu n’es pas comme les autres Desmond. Tu as quelque chose en plus, quelque chose d’indescriptible. Ce sera toi, pas un autre, toi en cet instant rien que pour cette raison que je ne pourrais pas expliquer. » . Un peu confus comme explication, mais il n’aurait que ça. Dans la tête de Stephan, son envie se résumait à ça, quelque chose d’inexplicable qui rendait les choses différentes. Elle le voulait pour elle seule, maintenant. Elle voulait le respirer, l’enlacer plus fort encore, sentir sa peau contre la sienne. Elle voulait quelque chose de fou, de violent mais de passionné. Les mots n’auraient pas suffit à expliquer ce qu’elle désirait plus que tout. Alors elle se tut, fixant le garçon sans ouvrir la bouche.

hors-rpg; très mauvait sur le coup, désolé *sors*

Les yeux brûlant de désir pour ce garçon ne voulait plus le quitter un instant du regard. Stephan faisait en sorte de toujours fixer ses prunelles dans celle du Gryffondor, elle le cherchait de ses pupilles, voulant à tout prix qu'il la regarde ; en maintenant ce contact visuel, elle pensait peut être avoir une certaine emprise sur lui. Elle espérait le retenir prisonnier de son étreinte par un simple regard ; c'était un espoir un peu fou mais elle y croyait dur comme fer. Quitte à pouvoir s'accrocher à lui comme une noyée à sa bouée, autant avoir un pouvoir moral sur lui. Desmond maintenait la jaune et noire plaquée contre le sol, ses mains s'appuyant sur ses poignets pour qu'elle ne puisse pas faire le moindre mouvement, le poids de son corps sur le sien l'empêchait de s'enfuir. Etrangement, Stephan appréciait cette domination de la part du rouge et or, bien qu'elle aurait nettement préféré avoir le dessus.

Apparemment, Desmond était décidé à ne pas répondre à sa question. Il se contenta de sourire, vainqueur. Après tout, qu'en avait-elle à faire ? Elle se foutait de ce qu'il pouvait bien lui faire tant qu'il le faisait. Au final, elle aurait peut être ce qu'elle voulait. Elle aurait gagner. Cette pensée la fit rire toute seule. La Gryffondor la prendrait peut être pour une folle, mais ne l'était-elle pas au fond ? N'était-elle pas folle de rester ainsi allongée dans la neige par ce froid, n'était-elle pas folle de vouloir pour elle seule un garçon au beau milieu de la forêt interdite, n'était-elle pas folle de tenter ainsi le diable, de jouer avec le feu ? Si, toutes ces choses la rendaient durement et purement folle. La réalité était parfois dure à avaler. Mais non, pourtant Stephan acceptait plutôt bien ce statut ; elle en avait eu d'autres bien pires dans sa vie après tout.

« Intéressant comme réponse, confus, mais intéressant. Tout comme toi, je dois bien l'avouer. ». Essayait-il de la flatter pour détourner son attention ? Si c'était le cas, il s'était loupé en beauté. Bref. Toujours aussi joueur, le garçon fit glisser ses doigts entre les siens de façon à la croiser ; Stephan en profita pour refermer sa main, enfermant définitivement la paume du rouge et or. Encore une fois, il approcha son visage de celui de la jeune fille, faisant à nouveau accélérer son pouls, sa respiration. Bordel, assez ! S'il continuait, son coeur allait exploser dans sa poitrine tellement il cognait fort. Elle sentait des choses étranges dans son estomac, comme si des papillons volaient à l'intérieur d'elle-même ; sa température corporelle augmentait sérieusement, des goutes de sueur perlant dans la nuque et tomba dans la neige. Desmond rapprocha encore son visage ; Stephan ferma les yeux.

Bientôt elle sentit une faible pression contre ses lèvres et elle sût qu’elle avait gagné. Doucement elle rouvrit les paupières, comment pour vérifier que tout était bien réel et un petit sourire étira sa bouche. Oui, Desmond était bel et bien penché sur elle, ses lèvres contre les siennes pour un doux baiser. Jubilant, la jeune fille se laissa aller à lui, voulant s’imprégner de l’instant présent. Elle voulait graver ce moment dans sa mémoire pour que jamais elle ne l’oublier ; le moment où Desmond Sheppers, le beau mais inaccessible Gryffondor, était tombé. Bien sûr c’était plus que ça, bien plus. Ce baiser donnait des frissons incontrôlables à la jaune et noire, la remplissait de plaisir. Dans sa tête, c’était un feu d’artifice, elle sentait son pouls cogner contre sa tempe, sa respiration se saccader plus encore. Le garçon resserra alors l’étreinte de leurs doigts mêlés et se recula doucement. Déjà il la quittait, lui laissant comme seul souvenir de cette aventure le goût de ses lèvres sur sa bouche.

« Si tu en veux plus, il va falloir que tu joues plus gros... » . Plus gros, comment ça plus gros ? Stephan fronça les sourcils. Mais elle n’eut pas le temps de poser la question qui pendait à ses lèvres ; avec un sourire en coin à tomber par terre, il s’était relevé, libérant au passage la jeune fille qui se redressa sur le coude pour l’observer. Desmond s’éloigna tandis que le cœur de la jeune fille se serrait douloureusement – il n’allait pas la laisser ici, sur sa faim tout de même ? Non, il se contenta de s’adosser à un arbre proche, le même arbre sous lequel la Poufsouffle l’avait trouvé assis un moment auparavant. Cet air mystérieux et rebelle ne quittait plus son visage, comme pour narguer la jeune fille. Son regard lui lançait comme un appel, une invitation à le rejoindre. Parfais, s’il le voulait…

Stephan se leva à son tour ; elle n’en avait pas fini avec lui. Elle secoua ses cheveux, laissant tomber les flocons qui s’y étaient sournoisement accrochés et s’observa quelques secondes : ses vêtements mouillés lui collaient à la peau, moulaient son corps. Bien qu’il fasse froid, Stephan n’en ressentait pas les effets, sa peau brûlante faisant bouclier à la température polaire. Après inspection, elle s’avança doucement vers le Gryffondor, lui lançant des regards entendus plein d’idées tandis qu’il murmurait : « Si tu as froid, je peux encore te lancer un sors pour te réchauffer...Ou alors, je te ramène au château...enfaite, non, oublie la deuxième proposition. » . La sorcière ne put s’empêcher de s’esclaffer. Retourner à Poudlard ne l’enchantait pas particulièrement non plus, préférant braver froid et neige pour rester ici. Ca, il l’avait bien compris. Etait-il de même pour lui ? Une question de plus à résoudre. Mais le temps n’était pas au questionnement pour l’instant, Stephan avait d’autres plans en tête.

La jaune et noire arriva enfin à la hauteur du garçon. Rapidement, elle s’empara de ses mains, nouant une nouvelle fois leurs doigts. Puis, elle se hissa sur la pointe des pieds, s’approcha de son oreille et susurra, haletante : « Non, je n’ai pas froid. Ta simple présence suffit à me réchauffer… » . Déclaration pleine de sous-entendus, je vous l’accorde. Tant pis, quitte à jouer, jouons jusqu’au bout. Alors, elle lâcha ses mains et enserra la taille du Gryffondor de ses bras, soudant son corps au sien. Puis elle ferma les yeux avec force, laissant l’odeur du garçon lui emplir les narines, l’envahir complètement et lui faire tourner la tête.