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Brasse coulée. Coulée ? C'est très rassurant, ça. — Declan, William [PM]
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
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Message Posté Ven 20 Juil - 0:45.


Brasse coulée. Coulée ? C'est très rassurant, ça.
hey looking at you i wanna take you to the back of the room..

★ noms des participants: Declan K. Hepburn, William Ashton
★ statut du sujet: Privé
★ date: Mi-septembre 2056
★ heure: Après-midi
★ météo: Ensoleillé, presque estival
★ saison: Saison 2
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: 001 : Une ère de paix retrouvée
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: 2.1. La rentrée, stupéfaction
★ intervention de dominus: Non
★ récompenses: Sans objet








Dernière édition par William Ashton le Ven 20 Juil - 0:47, édité 1 fois
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Message Posté Ven 20 Juil - 0:46.
William contemplait le lac d'un air un peu dubitatif. Il avait laissé derrière lui une bonne partie du parc, avait contourné un peu quelques bosquets et s'était assuré que, depuis le château, on ne le verrait pas. Il avait même consulté scrupuleusement les emplois du temps des maisons et des années, pour choisir la plage horaire où les cours tenaient le plus d'élèves possibles occupés. Puis il était au lac.

William, donc, contemplait le lac d'un air un peu dubitatif. Pourquoi avait-il fallu que l'on retrouvât un cadavre ici ? N'y avait-il pas des centaines d'autres lieux pour se faire assassiner dans Poudlard et ses environs, sans venir s'échouer sur les rives du lac ? Ne pouvait-on pas se faire trucider en des centaines d'occasions, sans choisir précisément l'année où il avait décidé de venir à bout de l'une de ses petites réticences ?

Réticences, ou craintes. Craintes, ou phobies. Peut-être pas phobies. Mais enfin, tout de même, il y avait quelque chose dans cette étendue, sombre encore malgré le tardif soleil du mois de septembre qui donnait à la campagne écossaise des airs estivaux, quelque chose d'un peu inquiétant, comme si les remous qui le vent plissait à la surface de l'eau devaient être plus mortifères que les plus hautes vagues des plus féroces tempêtes.

William, sans doute, en la matière, n'était pas très raisonnable. Il ne l'avait d'ailleurs jamais été. L'eau lui inspirait depuis sa plus tendre enfance, sans qu'il en sût la raison et sans que ses parents ne pussent le lui expliquer non plus, une profonde méfiance. Il ne s'y était jamais senti à l'aise et il n'avait jamais éprouvé à plonger dans un lac, dans la mer ou une piscine, par les plus fortes chaleurs, l'agréable sensation de fraîcheur.

Mais les derniers événements l'avaient convaincu qu'il devait apporter des changements à son existence et qu'il ne pouvait pas se permettre de conserver des peurs aussi futiles. N'importe quel élève de première année plongeait dans le lac dès les premiers jours du printemps venu, il n'y avait absolument pas de raison qu'il n'en fît pas de même. D'ailleurs, il savait nager. Ou à peu près. En théorie, du moins. Supposait-il.

Le jeune homme avait donc pris la ferme résolution de se jeter à l'eau — littéralement. Ferme résolution qu'il ne cessait de repousser depuis sa rentrée à Poudlard. Il avait d'abord travaillé à un sort de métamorphoses qui transformerait tous ses vêtements en maillot de bain et inversement, séchage et désensablement inclus, métamorphose fort pratique dont la conception théorique et l'expérimentation pratique lui avaient fourni d'excellentes excuses pour ne pas mettre son véritable projet trop tôt à exécution.

Hélas, même les inventions les plus complexes (et celle-ci ne l'était certes pas) avaient une fin. En ce jour de mi-septembre, le soleil brillait, il faisait chaud encore, il avait fini tous ses devoirs en avance, il n'avait aucun rendez-vous particulier et aucun projet sur le feu — absolument aucune excuse à fournir à sa bonne conscience pour ne pas prendre son courage à deux mains et plonger dans le lac.

Et pourtant, le Serdaigle n'était pas en train de batifoler gaiement dans les ondes d'ailleurs paisibles de l'étendue d'eau. Il n'avait même pas utilisé son sortilège fraîchement créé et, tout habillé, assis en tailleur sur la rive, il contemplait le lac — dubitatif. Le volume La natation de A à Z pour sorcier aventureux, avec planches illustratives de Joupatora Chtouf, qu'il avait posé à ses côtés, échouait à le rassurer complètement.

Des pensées peu réconfortantes traversaient son esprit. Le calamar géant dormait-il vraiment ? Comment la victime avait-elle trouvé la mort ? Saurait-il conserver son sang-froid s'il venait à perdre pied ? Pouvait-on prêter foi aux conseils de quelqu'un qui portait un nom aussi étrange que Joupatora Chtouf ? N'était-il pas censé prendre la crème solaire ? La cueillette de jonquilles n'était-elle pas une activité plus pressante ? Et si on le surprenait ? Et s'il n'y arrivait pas ? Et pourquoi la brasse coulée s'appelait-elle coulée ?

Une vague de panique monta en lui, à laquelle se mêlait beaucoup de honte. Il s'était battu à la bataille de Poudlard, il avait fait preuve de courage et il ne pouvait même pas accomplir cette petite épreuve personnelle. Nerveusement, il promena son regard autour de lui, pour la centième fois, afin de s'assurer que personne ne l'observait, qu'il n'y avait dans les parages aucun spectateur susceptible d'ajouter l'humiliation sociale à la liste de ses déboires futiles.

Résistant à l'envie de profiter de sa solitude pour s'enfuir et abandonner pour de bon son projet inconsidéré, William s'empara encore une fois de La natation de A à Z pour sorcier aventureux, avec planches illustratives (de Joupatora Chtouf) et recommença à feuilleter le livre, sautant consciencieusement les dessins où l'on pouvait voir un nageur infortuné se faire dévorer par divers monstres marins.

Alors le sorcier entreprit de lire les conseils qu'il avait lus dix fois déjà, entendus plus encore, scrupuleusement, les uns après les autres, pour se rassurer, pour se calmer, se concentrant tant et si bien que sa prudente vigilance se relâcha ; les descriptions inspirées de Joupatora Chtouf captivait son attention et, bientôt, William ne fut plus en mesure d'entendre les pas des éventuels promeneurs de l'après-midi.
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Message Posté Dim 22 Juil - 11:12.
« brasse coulée. coulée ? c'est très rassurant, ça.»
Je n’ai jamais été quelqu’un de fondamentalement « discret ». J’ai toujours eu ce côté impulsif qui, malgré moi, s’exprime assez souvent, même dans les moments les moins opportuns. Quand j’étais jeune, ma mère me disait souvent que je devais apprendre à canaliser mes émotions, au risque de blesser quelqu’un… Il est vrai que cela m’est déjà arrivé, je l’admets, mais jamais au point de le regretter. Car généralement, cela retombe sur la personne qui a provoqué ma colère, ou ma tristesse. Pour moi, ça en devient un juste retour des choses.

C’est surtout ce côté de ma personnalité en ce moment qui me faisait peur. J’étais convaincu qu’à un moment ou à un autre, ce garçon allait forcément m’apercevoir. Pourtant, cela faisait presque 20 minutes que j’avais réussi à garder un silence de plomb, lui feignant l’impression qu’il était totalement seul, là, avec son livre dont je n’arrivais pas à lire le titre. Dos à moi, il semblait en tel réflexion que je voyais presque son cerveau me décrire le débat intérieur qu’il entretenait dans sa tête.

Ce qui était étonnant (outre le fait que je me trouve là, à peser le pour et le contre pour venir lui parler) fut qu’il se trouvait devant ce lac. Les rumeurs qui couraient sur le sujet ne manquaient pas, bien que beaucoup n’aient aucunes craintes et s’y baignent. Moi le premier d’ailleurs. Ce qui n’était pas étrange, puisque j’avais toujours adoré sentir l’eau et la force qu’elle pouvait mettre à m’empêcher d’avancer, de nager. C’était une sensation que je ne retrouvais nulle part ailleurs, et même quand la vie me souriait, cela me rappelais souvent que rien n’arrivait sans rien, et qu’il fallait toujours faire des efforts pour réussir. De plus, c’était une activité que ma maladie, même en temps de crise, me permettait d’exercer sans soucis.

Je me rappel maintenant que le jour où l’on m’avait diagnostiqué mon problème, je me trouvais dans une piscine… Cela avait-il un rapport ? Peut-être. J’ai certainement dû, inconsciemment du moins, développer un attachement à cet espace où je suis et serais toujours plus normal qu’à l’air libre. Enfin, je n’avais pas à me plaindre, bien qu’elle puisse être dangereuse, ma pathologie à toujours été facile à dissimuler et relativement simple à stabiliser, tant que je n’oublie pas mes comprimés. Pas de quoi déprimé en soit.

Un instant je me suis demandé si ce garçon n’avait pas un réel problème lui aussi. Je le voyais tellement hésité, et puis, ce n’est pas comme si il m’était totalement inconnu. Enfin si, il m’était inconnu en fait, en tout cas personnellement. Je l’avais aperçu plusieurs fois dans ma scolarité, mais depuis la rentrée, quelque chose semblait le tracasser. Et cette chose semblait avoir un rapport plus ou moins étroit avec moi… Ce fut d’ailleurs la raison qui me poussa à le suivre jusqu’ici.

Habituellement je n’étais pas du genre poursuiveur, mais je n’aimais pas que mes rapports soient flous. Je voulais être clair avec tout le monde, que ce soit avec ceux que je détestais, où ceux que j’aimais profondément. Pour faciliter ma vie et celle des autres, je préfère avoir des relations saines, de haine ou d’amour, qu’importe, tant que chacun des locuteurs sait à quoi s’en tenir. Et en général, même si je faisais l’effort de rendre mes comptes avec la personne en question, on se retrouvait la plupart du temps, lui ou elle et moi, beaucoup plus à l’aise, dans nos échanges.

L’ennui, c’est que dans le cas de ce jeune homme, je ne savais pas trop à quoi m’en tenir. Il ne semblait pas me détester… Il semblait plus me fuir. Ce qui était d’autant plus bizarre puisque je ne le connaissais qu’à peine. Il est vrai que nous nous trouvons dans la même maison, de la même année en plus… Mais jusque-là, nos rapports se limitaient à un Bonjour, si le besoin était. Or, depuis un certain temps, ma présence semblait le déranger. Enfin, il ne s’agissait que de mon impression après tout, peut-être que je me mettais un énorme doigt dans l’œil. Mais je préférais encore me ridiculiser et mettre les choses à plat, plutôt que de garder une fierté mal placée et rester dans le flou.

C’était assez nouveau pour moi d’ailleurs. Habituellement, j’avais plutôt tendance à rapidement cerner les gens. Et là… Là je ne savais pas ce qui pouvait tracasser ce garçon. C’était à la fois frustrant et excitant. Comme lorsque l’on cherche la réponse à une énigme depuis des jours et que l’on s’attend enfin à connaitre la réponse par celui ou celle qui nous à poser la question. J’allais devoir finir par sortir de ma cachette et le confronter. Sinon, j’étais là pour un moment, vu le silence qui régnait autour de lui.

De ce que je savais, il se prénommait William. Son nom de famille m’échappait en ce moment, mais au moins, c’était un bon début. Reste à savoir comment l’aborder. Je ne pouvais pas foncer dans le tas et lui demander de but en blanc : « Quel et le problème ? ». Bien que cela me semble une alternative tellement plus simple…

De toute façon, c’était ça ou l’instinct. Et comme mon instinct, bien que fiable, était assez extravaguant. Je préférais encore la première option, aussi rustre et directe qu’elle puisse être. Et lui, toujours plongé dans son livre, qui ne s’attendait certainement pas à se faire alpaguer de la sorte. Mais après tout, c’était le moment ou jamais. S’il m’évitait, c’est qu’il devait sans doute ne pas aimer l’idée que l’on puisse le voir en ma compagnie… Enfin, ce n’était que des suppositions.

C’est décidé, j’y vais.

Je forçais mes pas à être assez bruyant pour qu’il ne soit pas trop surpris. Il ne manquerait plus qu’il nous fasse un plongeon non désiré. Hors de question. Cependant, même ma marche d’éléphant ne sembla pas le sortir de sa torpeur, et juste avant qu’il ne referme brusquement son livre en le voyant, je pus apercevoir l’intitulé de ce dernier : La natation de A à Z pour sorcier aventureux, avec planches illustratives . Mes sourcils se froncèrent à la vue de celui-ci, que pouvait bien-t-il faire avec ce bouquin ? La peur de nager ? C’est ça qui le rongeait ?

Oui bon, Declan, tu as d’autres chats à fouetter là. Le pauvre me regarde avec des yeux ronds, on dirait qu’il a vu un troll. Le choc est finalement peut-être plus brutal que le plongeon… « Hum Salut... Je ne voulais pas t’effrayer désolé… ». Quelle magnifique entrée en matière… T’es pas prêt pour le prix Nobel mon vieux…


Dernière édition par Declan K. Hepburn le Mar 14 Aoû - 7:14, édité 1 fois
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Message Posté Dim 22 Juil - 12:25.
Certes. Certes. Tout cela était bien beau. En théorie. Repousser l'eau avec ses mains, avec ses pieds, bon. Mais avait-il des pieds de canard ? Certainement pas. Des mains d'ornithorynque ? Guère. En somme, plus William y réfléchissait, plus il lui semblait qu'il y avait, dans l'humaine volonté de nager, une outrecuidance toute prométhéenne et que vraiment, c'était de l'humilité, plutôt qu'un manque de courage, de s'y refuser. Voilà tout.

Le jeune homme laissa échapper un soupir désespéré en relisant la description très explicite que l'auteur proposait d'une mort par noyade. Si Joupatora Chtouf n'était pas décédée dans le naufrage de son bateau deux siècles auparavant, le jeune sorcier eût volontiers écrit une lettre à son éditeur, pour remettre en questions les choix rhétorico-pédagogiques de l'ouvrage. Car enfin, il avait peut-être une imagination excessive, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver que ces illustrations avaient un air un peu prophétique.

Fort occupé à tenter par tous les moyens de ne pas imaginer son propre décès, quand l'eau aurait fini d'engloutir ses poumons, quand le tentacule géant du calamar géant l'aurait entraîné au fond du lac géant et quand les poissons-métamorphes se seraient décidés à dévorer ses entrailles sans attendre qu'il sombrât dans l'inconscience, trop occupé, donc, à se préparer mentalement pour l'épreuve qui l'attendait, William ne prêta guère d'attention aux lourds pas qui progressaient vers lui.

Ce ne fut que lorsque son camarade fut tout proche que William eût le soupçon qu'une cohorte demi-géants s'apprêtaient à substituer une torture montagnarde aux péripéties aquatiques qui peuplaient pour l'heure son esprit. Le jeune homme referma brusquement son livre pour le poser sur l'herbe à côté de lui, titre contre terre, avant de lever les yeux vers la cohorte en question, composée d'un seul individu, pas du tout gigantesque d'ailleurs.

Mais une délégation des montagnes d'Ecosse n'eût certes pas fait un plus grand effet à William et le flegmatique britannique ouvrit de grands yeux en reconnaissant les traits de Declan, des traits qu'il connaissait fort bien, puisqu'il les avait gravés dans son esprit afin d'être certain de pouvoir en éviter le porteur dans toutes les circonstances de sa vie quotidienne à Poudlard. Sa démonstration de surprise qui équivalait à peu près, chez William, à un évanouissement ou une crise d'hystérie ne dura que deux secondes, pour céder la place à un comportement non moins inhabituel.

Le sorcier se leva prestement, essuya d'un revers de main les brins d'herbe sur son jean, tira machinalement sur ses manches et se mit à observer avec une attention remarquable le vide à côté de Declan, d'un air un peu embarrassé. William n'était certes pas réputé pour ses accueils chaleureux et souriants, mais il dégageait d'ordinaire une froide solidité plutôt qu'une timidité nerveuse et il était difficile de n'être pas intrigué par son comportement.

« Salut. Bonjour. Bonsoir. » Ce début prometteur augmenta l’embarras du malheureux apprenti-nageur. Il n’y avait guère d’élève de Poudlard qui pouvait se vanter de le mettre dans un pareil état et, à vrai dire, c’était précisément pour ne pas s’exposer à ce qui lui paraissait être un ridicule que le jeune homme évitait d’ordinaire de se trouver à moins de cinquante mètres de Declan.

Ah. Declan. Declan et son insouciance, Declan et ses sourires, Declan et les garçons. Pourquoi fallait-il que son camarade abordât la chose avec tant de tranquillité ? Pourquoi en était-il capable et pas lui ? Declan réveillait les plus noirs sentiments de William : la honte et l’envie. Le jeune sorcier avait honte de ne pas assumer ses inclinations avec toute la force de caractère qui lui paraissait être celle de son camarade et il enviait précisément cette heureuse disposition.

Que Declan fût bien fait de sa personne — du moins au goût de William — n’arrangeait rien à l’affaire et le jeune homme s’échinait donc à fuir ce rappel constant de ses propres échecs. La bataille de Poudlard avait réveillé son insatisfaction et lui avait rendu plus sensible encore sa lâcheté lorsqu’il s’agissait de sentiments, de sorte que la comparaison était devenue plus sensible encore pour lui et son comportement plus fuyant qu’à l’ordinaire.

Cependant, puisque transplaner était impossible dans l’enceinte du château et que partir en courant ne l’aiderait pas beaucoup à sauver les apparences, William se retrouvait pour une fois incapable d’éviter la rencontre. Mû par un désir à lui inexplicable d’impressionner Declan par son intelligence et sa maîtrise de soi, le jeune homme décida de faire preuve de son esprit qui n’était pas sans lui valoir une certaine réputation et articula : « J’étais en train de… J’veux dire… Parce qu’en fait… »

Bien. Le succès n’était peut-être pas très complet. Atterré par sa propre impéritie, William éprouvait un curieux besoin de se transformer en taupe pour se cacher dans une galerie souterraine — oh, juste deux ou trois ans, le temps que cette humiliation passât. Declan devait désormais le considérer comme un idiot fini et cette évidence heurta William un peu plus qu’il ne s’y serait attendu.

En constatant l’étendue de son échec, il songea qu’il n’y avait plus grand-chose à sauver désormais et cette pensée désespérante apaisa un peu sa nervosité. Enfonçant les mains dans ses poches, il se tourna évasivement vers le lac et, d’un air songeur et flegmatique, commenta : « Savais-tu qu’un calamar géant, en t’attirant vers les profondeurs, t’étrangle avant même que tu ne te noies ? »

Il sortit sa baguette et, d’un geste silencieux et assez élégant, qui trahissait l’habitué des duels, il fit bondir le livre vers dans ses mains. « On apprend des choses fascinantes là-dedans. Très instructif. Il ne me manque plus qu’une convention obsèques et je me sentirai parfaitement en confiance. »

L’autodérision — c’était très bien — il allait pouvoir reprendre pied. Il lui suffisait maintenant d’occuper entièrement la conversation, d’orienter toute la discussion et, dans cinq minutes, il pourrait prétexte un urgent bain de pieds et s’enfuir vers le château, pour s’enfermer dans une salle de classe déserte et travailler à un sort d’Oubliettes qui effacerait de la mémoire de son camarade cette sinistre rencontre. Rien de plus simple, en somme.
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Message Posté Ven 3 Aoû - 12:31.
« brasse coulée. coulée ? c'est très rassurant, ça.»
Etonné ? C’était le moins que l’on puisse dire. Tout d’abord, je n’avais pas (du moins quelques heures plus tôt) prémédité de faire l’agent secret prêt du lac de l’école afin d’espionner un élève, qui soi-dit en passant, ne m’a jamais rien dit ou fait quoi que soit qui puisse me pousser à de tels agissements. De plus, je m’étais carrément lancé dans une « discussion » avec lui, ce qui par contre, était une première bien attendue.

Mais finalement, en analysant la situation, ce n’est peut-être pas ça qui m’a le plus surpris. Premièrement, William m’avait toujours paru très timide, dans la mesure où avec moi, il évitait tout contact. Enfin, c’était ma première impression. Mais en essayant de visualiser son comportement avec d’autres personne, j’en étais arrivé à cette conclusion : William n’est pas timide. SAUF avec moi. Ce qui, à vrai dire, ne me plait pas plus que ça.

Moi qui suis certainement une des personnes les plus avenantes arpentant les couloirs de ce château, je n’arrive pas à inspirer de la confiance à un élève. Cela pourrait être vexant, insultant, mais pour l’instant, c’est tout simplement étonnant.

Peut-être que mon approche semblait trop anodine ou discrète pour lui. A le voir, j’aurais presque cru qu’il approchait la crise d’apoplexie en me voyant. Etais-je à ce point synonyme de crainte ou de dégout pour lui ? Me scrutant quelque peu, je vérifiais un instant que mon accoutrement ne soit pas trop repoussant mais non. Sortant d’une douche, je pouvais de même affirmer que ce n’était pas ma senteur qui pouvait le faire fuir non plus.

Mais malgré tout, même s’il était toujours devant moi, la moindre lueur dans ses yeux reflétait une envie terrible de s’en aller. Et cette supposition n’eut pas de mal à se confirmer lorsque mon jeune camarade s’attarda à essayer de prononcer une phrase. J’eus malgré moi un sourire doux sur mon visage. Il fallait quand même avouer qu’il était très mignon… Non pas que je pense à lui de cette façon, je n’ai pas non plus les yeux rivés sur chaque homme qui croise mon chemin mais en y repensant, je devais avouer qu’il n’était vraiment pas désagréable à regarder.

Perdu dans mes pensées et contemplations, j’en oubliais même de lui répondre. Jusqu’à un certain point, je dirais, car son comportement changea subitement et je dus avouer que sa soudaine confiance m’étonna encore plus que tout le reste. J’eus presque l’impression de visionner une toute autre personne, dotée d’une toute autre personnalité. Bien que son subit instinct d’autodérision ne m’échappa guère, utilisant moi-même ce procédé pour me sortir de certains embarras.

En tout cas, je n’avais pas tout à fait tort. Il avait peur de l’eau. Ou du moins, ne semblait pas très friand de grand plongeons dans ce magnifique lac. Un calamar géant ? Après tout, pourquoi pas. En grandissant dans le monde magique, j’ai bien appris une chose, c’est que TOUT pouvait être possible. Alors pourquoi pas cela. J’avais déjà entendu cette rumeur mais n’avais jamais pu la prouver, n’ayant jamais aperçue vraiment de danger dans le peu d’eau que je parcourais lorsque je me risquais à entrer dans ce terrain que William semblait juger hostile.

C’est pourquoi je ne trouvais pas sa peur particulièrement ridicule. Après tout, j’étais peut-être trop insouciant et lui, conscient du danger. « Eh bien… Je dois admettre avoir entendu parler de ça mais certes, avec moins de détails… » Apercevant le livre qu’il scrutait depuis un certain temps, je stoppais ma locution pour m’apercevoir qu’il s’agissait du livre de Joupatora Chtouf. Je ne l’avais pas analysé en profondeur, mais il m’était déjà arrivé d’y jeté un coup d’œil.

Sa remarque au sujet de l’ambiance générale du livre m’arracha un ricanement, car dans le fond, et même superficiellement, il avait totalement raison. Ce livre n’était pas fait pour apprendre la natation, mais bien pour t’en dégouter. Le moindre coup d’œil d’un individu lambda pourrait l’affirmer sans problèmes.

« J’admets que pour se lancer, ce n’est pas l’ouvrage que je recommanderais en premier. Et ce ne serait d’ailleurs pas celui que je recommanderais tout court. Mais il est vrai que le titre porte véritablement à confusion. « Tu as très peur de l’eau ? Tu sais, pour m’y avoir baigné, je peux t’affirmer qu’il n’y a pas trop à craindre… Enfin, d’après mon expérience en tout cas. »

Quel blabla… Je connaissais particulièrement bien la tournure que la situation pourrait prendre, et malgré tout, je voulais vraiment mais véritablement mettre les choses au clair avec William. « Tu es là depuis longtemps ? » C’est évidemment la question à poser pour mettre les choses au clair… Mon dieu, je deviens véritablement crétin ou je subis un sors particulièrement puisant.

« Tu sais… Rester dans le flou ce n’est pas très bon. Il vaut mieux prendre une décision précise. Sauter, ou t’en aller. Tu ne serais ni lâche, ni particulièrement courageux, tu serais juste plus sain dans ta tête… Enfin, je ne prétends pas savoir ce que tu penses, mais tu as l’air beaucoup trop préoccupé par des choses sans importance… »



Dernière édition par Declan K. Hepburn le Mar 14 Aoû - 7:15, édité 1 fois
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Message Posté Ven 3 Aoû - 14:19.
Stratégiquement, William gardait son regard fixé sur les lentes ondulations qu’une brise dessinait à la surface du lac et cette contemplation bucolique lui offrait une excellente excuse pour ne pas regarder son interlocuteur dans les yeux, conscient qu’un bref contact suffirait à éparpiller aux quatre vents le peu de constance qu’il était parvenu finalement à rassembler.

Après tout, grâce à sa glorieuse tactique de retraite permanente, il n’avait jamais passé un aussi long moment avec Declan et ces quelques minutes en sa présence constituait pour lui un record digne d’être signalé. Or, si William respirait la confiance de soi une baguette à la main, les circonstances de cette entrevue étaient loin de lui inspirer autant d’assurance et il n’était pas prêt à parier sur ses chances de s’en tirer avec les honneurs, si d’aventure la rencontre devait se prolonger encore.

Et cependant, il sentait que son désir de s’enfuir n’était pas le seul sentiment qui agitait ses pensées et il ne pouvait s’empêcher de songer que le hasard de cet entretien était peut-être une excellente occasion pour lui d’aller finalement de l’avant, d’affronter ses peurs, ses doutes et ses incertitudes et de conquérir un peu de cette vie nouvelle qu’il avait décidé de construire après la bataille de Poudlard.

Car enfin, s’il décidait d’affronter ses peurs, parler avec Declan devait assurément être une épreuve moins terrible que se jeter dans l’eau profonde du lac de Poudlard. William devait bien s’avouer qu’il ne savait plus lui-même très exactement les raisons qui le poussaient à fuir son camarade — elles étaient entièrement irrationnelles sans doute et méritaient d’être repoussées au loin.

Mais la présence de Declan continuait à remuer en lui la conscience de sa propre lâcheté, de ses difficultés à assumer ce qu’il était et de l’inextricable mélancolie que cette peur ridicule et coupable faisait planer sur son existence. Discuter avec son camarade enfin, faire preuve d’un soupçon de maturité, ne changerait rien au lourd secret qu’il conservait et il lui en faudrait beaucoup plus pour se sentir, de ce point de vue, tout à fait libre.

Fort heureusement, observant le lac, William ne pouvait se rendre compte qu’il était lui-même l’objet d’une silencieuse scrutation, sans quoi ses efforts eussent été définitivement compromis. Ce ne fut que lorsque Declan reprit finalement la parole que le Serdaigle détourna son regard du lac et reposa ses yeux d’un bleu arctique sur son camarade.

La question sur sa peur de l’eau fut accueillie par un haussement d’épaules désinvolte et le jeune homme, avec son éternel ton imperturbable, glissa : « Je n’ai pas peur de l’eau, je suis juste circonspect. Très circonspect. » Il était à nouveau fort difficile de démêler si sa remarque était une forme d’humour ou une tentative (peu habile) de paraître sans peur et sans reproche — et aucun sourire de William ne venait éclairer cette ambiguïté.

Intérieurement, le jeune homme se reprocha aussitôt cette remarque dont il craignait qu’elle pût paraître ridicule. Décidément, cette première véritable conversation ne se déroulait pas exactement comme il le souhaitait et il sentait fort bien que son désir d’être naturel et même, pour une raison qui lui échappait complètement, de paraître brillant, jouait contre lui — il se promit d’éviter l’humour à froid, fût-ce pour l’autodérision, conscient que ses propos étaient souvent mal-interprétés. Indifférent en général à l’opinion que le premier venu pouvait avoir sur lui, il se souciait pourtant de faire bonne impression sur Declan.

Declan qui avait le mérite d’entretenir la conversation beaucoup mieux pour lui. William n’avait jamais eu l’art des menus propos, de la pluie, du beau temps et des questions aux réponses évidentes. Il était loin pourtant de mépriser ce genre de choses, convaincu qu’elles aidaient à créer entre les interlocuteurs un climat un peu plus serein que les grandes questions posées de but en blanc et il regrettait de n’être pas capable de mener la discussion de la sorte.

Il secoua la tête et ajouta paradoxalement : « Non. A peine quelques heures. » Se maudissant à nouveau d’avoir tenté un trait d’humour, il se mit à chercher désespérément un moyen de se rattraper ou, tout du moins, de ne pas avoir l’air complètement cinglé ou imbuvable, quand Declan se décida à lui prodiguer des conseils que William, avec toute la bonne volonté du monde, avait bien du mal à n’appliquer qu’à la natation.

William Sans-Sourire, William le Flegmatique que rien ne surprenait jamais, ouvrit la bouche pour répondre, mais les rapports qu’il voyait entre ce que venait de dire son camarade et ce qui le préoccupait beaucoup plus que d’apprendre à nager correctement étaient tels, et si surprenants, qu’il en avait la voix coupée — plus de répartie froidement spirituelle, plus d’élégance ou de bon mot.

Le jeune homme referma la bouche, rougit légèrement et détourna à nouveau son regard. Fort occupé à se mordiller le coin de la lèvre et promenant ses yeux sur les berges, William demeura un moment silencieux, sentant pourtant qu’une foule de mots se pressait dans sa gorge. Il avait l’impression peut-être un peu stupide que Declan lui offrait une opportunité qui peut-être ne se représenterait pas de si tôt, une opportunité qu’il ne fallait pas qu’il laissât passer, sous peine de se murer à nouveau dans son difficile silence.

« Je suis triste quand je pense à toi. Et j’ai honte. C’est pour cela que je t’évite. » Les mots étaient sortis d’eux-mêmes finalement, portés par une douce mélancolie. William inspira profondément et abandonna un soupir au silence qui suivit sa déclaration, et, véritablement, il se sentait allégé d’un grand poids. Lui qui était si habitué à dire en toutes circonstances la vérité et à ne pas s’embarrasser des détours, il n’avait été que trop longtemps insincère pour des choses simples, et ce paradoxe lui avait lourdement pesé.

« J’aimerais beaucoup être comme toi. Trouver que certaines choses ne sont pas compliquées et que l’on peut vivre son existence comme on l’entend. Je sais que je devrais le faire. Mais j’ai peur. Et hmm… » Il haussa les épaules. « Disons que je ne suis pas habitué à avoir peur, ni à ce que quelque chose me soit impossible. Du coup, j’ai toujours préféré te fuir plutôt que ta présence ne me fisse sentir combien j’étais en-dessous de mes propres exigences. »

William avait parfaitement conscience que cette confession, pour sincère qu’elle fût, n’était pas entièrement transparente et qu’il s’était abstenu de préciser très exactement ce dont il parlait et d’évoquer, même par une lointaine métaphore, ses préférences sentimentales ; c’était un pas de franchi cependant et il n’était pas peu étranger d’entendre ce fier Serdaigle se livrer ainsi et avouer ses défauts.
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Message Posté Mar 14 Aoû - 8:19.
« brasse coulée. coulée ? c'est très rassurant, ça.»
Je n’étais pas sûr d’être réellement certain des raisons qui m’amenaient à me sentir si intrigué par le comportement de mon camarade. Outre sa fâcheuse tendance à m’éviter quotidiennement, c’était la première fois que j’étais en mesure d’approcher William de près. Et de ce fait, la première fois que je fus capable de percevoir le malaise, me semblant pourtant inexistant, chez mon interlocuteur.

J’étais quand même forcé d’avouer que cet échange représentait un progrès non négligeable, dans la mesure où nous étions passés de la fuite constante à la tenue d’une conversation de plus de deux minutes trente. Une évolution considérable de notre relation, à n’en plus douter, bien qu’il ne s’agisse visiblement pas d’une éventualité prévu par le jeune blond. Son air perdu et angoissé me portait à croire que sa tête devait être remplie de questions, dilemmes et paradoxes qu’il n’arrivait pas à gérer lui-même.

Je ne pouvais, en réalité, que le comprendre. J’avais moi-même été ce genre de personnes. Bien que dans son cas, il semblait être ainsi seulement lorsque j’étais dans les parages. Comme si je lui faisais penser à un mauvais rêve ou souvenir qu’il voudrait garder cacher au plus profond de lui-même. Cette sensation aussi, je l’avais connue.

Peut-être que je me faisais des films après tout. Il pourrait tout simplement ne pas m’apprécier, ou ne pas apprécier le genre de personne que je suis. Il m’arrive en effet de paraitre extravaguant ou même hautain au premier coup d’œil. Mais les personnes qui pensent ainsi sont sincèrement celles qui ne prennent pas la peine de juger quelqu’un sur sa conscience, mais sur son allure physique. Et à vrai dire, ces personnes-là ne m’intéressent pas. Pas plus que celles qui apprennent à te juger en fonction de ton rang social, de tes ancêtres ou même de tes préférences sexuelles…

On avait beau faire croire au monde que les mentalités changeaient à ce sujet, c’était bien faux. J’en étais la preuve vivante. Pour ma part, je n’avais aucune gêne quant à afficher clairement mes intentions auprès des hommes. J’avais peut-être déçue la gente féminine quelque fois, mais c’est bien les femmes qui restaient les personnes les plus courtoises et respectueuse de mon homosexualité. Au contraire de leurs homologues mâles, qui quelques fois, frôlaient l’âge de pierre.

Je n’avais pas eu l’impression de retrouvait cette haine, ou ce dégout dans le regard de William. Bien au contraire, j’avais presque l’impression d’y voir de l’envie, quelque fois. Pas de l’envie sexuelle, mais plutôt une envie considérable d’afficher lui aussi ce qu’il pensait. Je ne l’imaginais pas gay, ou alors il avait très très bien caché son jeu toutes ces années, mais il était clair qu’il gardait des choses enfouies en lui, prêtes à éclater au grand jour, sans prendre la peine d’essayer de les exposer aux autres. C’était compréhensible. J’avais eu de la chance de trouver des amis, et même des amants, capable d’endurer certaines insultes, certaines critiques et images que les gens supposaient «normaux » s’acharnaient à nous faire endurer. Alors quel que soit son histoire, il avait aussi besoin de temps pour apprivoiser ceux qui plus tard, serait capable de lui en faire baver.

Lorsqu’il tourna enfin son regard vers moi, je réalisais que je ne savais pas beaucoup de chose sur lui. Ce n’était pas étonnant dans la mesure où nous ne nous étions presque jamais adressé la parole, mais, même physiquement, je n’avais pas fait attention à certains détails, qui habituellement, étaient des éléments qui chez moi, étaient cruciales pour identifier quelqu’un. Dans le cas présent, il s’agissait de ses yeux.

Tout jeune, ma mère m’apprenait que l’on pouvait voir l’âme des gens dans leur regard. Ou du moins, c’est ce qu’elle y voyait. Je n’ai pas souvent eu la chance d’en faire de même, mais il est vrai qu’il m’arrivait souvent de percevoir les émotions, et le véritable ressenti des personnes qui se donnaient la peine de me regarder dans les yeux. Ce qui visiblement, ne semblait pas l’arrangeait plus que ça.

Circonspect… Oui… C’était quand même une jolie manière détournée pour dire qu’il avait peur. Ou du moins, qu’une certaine angoisse se dégager à l’idée de devoir nager, dans ce lac en tout cas. Mais même si ses yeux pouvaient sembler quelques fois expressifs, son visage lui ne trahissait aucuns rictus capable de me faire saisir la véritable tournure qu’il avait voulu donner à sa phrase. Humour ? Il semblait ne pas en manquer, mais vu son air sérieux, presque austère, je préférais ne rien subodorer.

Conflits. C’était le seul mot qui me venait à l’esprit si je devais décrire William en un mot. Sa tête était rempli de conflits, de débats intérieur, dont il ne semblait vouloir laisser quiconque y accéder. Ce n’était pas de la lâcheté pour moi, car je pouvais aisément comprendre, n’étant moi non plus, pas nécessairement très démonstratif sentimentalement. Même si cela semblait quelque peu mitigé ces derniers temps.

Quoi qu’il en soit, notre conversation, bien qu’en soit très étonnante ne semblait pas voler très haut. Il ne manquait plus que l’on parle météo, pour finir le sujet en beauté. Or, ce n’était pas vraiment mon but initial, ce n’était d’ailleurs pas DU TOUT mon but initial. Et même si je semblais occupé à l’aider pour son problème aquatique, c’est évidemment dans une perspective beaucoup plus personnel et adéquate à notre relation que j’avais entamé mon petit laïus.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il réponde. Ou du moins, pas aussi explicitement et rapidement. « Je suis triste quand je pense à toi. Et j’ai honte. C’est pour cela que je t’évite. ». Ça avait le mérite d’être clair, net et précis. Cependant, j’avais du mal à savoir si je devais le prendre bien ou mal, dans le bon ou dans le mauvais sens, avec lequel j’avais l’habitude de percevoir le monde afin de ne jamais me sentir déçu et trop affligé par un quelconque élément extérieur.

Il avait honte… Cette expression était celle qui m’avait intrigué le plus et je préférais de loin me taire, que d’avancer des arguments qui se seraient avérés inutiles ou ridiculisant inutilement. Je le laissais donc compléter sa pensée, dans le but de connaitre en quoi je pouvais procurer de la honte à une tierce personne, avec qui je n’avais jamais rien échangé qui plus est. Et j’eus raison. Car je ne sais pas vraiment si je dus me sentir soulagé ou attristé mais sa réponse n’était en rien l’exemple auquel je m’attendais.

Pourtant, je n’en ressentis pas moins d’attristement. Je n’aimais pas provoqué un quelconque mal chez une tierce personne aussi idiote ou mauvaise qu’elle soit. Mais de plus, lorsqu’il s’agissait de quelqu’un comme William, qui ne semblait en aucun cas idiote ou mauvaise, cela rendant la chose encore plus affligeante. Et même si je n’avais toujours pas une véritable idée de ce don il parlait, je prenais en compte les efforts qu’il faisait pour améliorer notre échange.

« Tu te doutes que malgré ces aveux, je n’ai pas une nette idée de ce que tu avances mais en tout cas… Sache que je ne souhaite absolument pas cela. Et quel que soit ton problème, tu ne devrais pas t’évaluer par rapport aux autres, même s’ils te paraissent mieux supporter ce qui te blesse ou te dérange. Pour ma part, je n’ai pas vocation à attirer ce genre de sentiments aux gens qui m’entourent, même s’il s’agit de gens que je déteste ou dans ton cas, dont je ne connais que peu de choses. »

J’aurais voulu l’aider. Je ne sais pas s’il s’agissait d’un défaut ou d’une qualité, mais j’avais toujours été très altruiste, peut-être trop mais, je ne pouvais décemment pas laisser cet homme, un camarade qui plus est, se sentir mal et en dessous de ses exigence, comme il l’avait si bien dit, en ma présence.« Ce n’est pas du tout le genre de sentiments que j’aimerais que tu éprouves en me regardant. Je ne sais pas de quoi il s’agit, mais quoi que ce soit, tu n’as pas à te dévaloriser en regardant quelqu’un sous prétexte qu’il [i]semble[i] mieux vivre quelque chose que tu gardes au fond de toi. C’est tellement facile d’affronter ses peurs quand on cherche à invoquer le peu voir même la minuscule part de confiance en soi que l’on peut posséder. Mais surtout, ne croit pas que j’ai toujours été comme ça. J’ai toujours semblé l’être. Mais au fond de moi je me sens encore quelque fois exclu, ou mal regardé ; doit faire face à des injures ou des moqueries mais tu sais quoi ? Je n’ai pas surmonté la peine que cela me causait, j’ai juste appris à vivre avec. »

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Message Posté Mar 14 Aoû - 9:17.
Après les quelques phrases qu’il avait prononcées et qui étaient certainement la déclaration la plus personnelle que William eût fait depuis bien longtemps et l’une des plus personnelles en vérité de toute sa jeune existence, le Serdaigle ne sembla guère décider à rendre ses propos plus limpides, quoiqu’il sentît battre au bord de ses lèvres cette vérité trop longtemps contenue, qu’il craignait et désirait tout à la fois, comme lorsque l’objet d’une peur, une douleur, était proche et que l’on souhaitait qu’il arrivât, pour être débarrassé enfin de l’angoisse de l’attente.

Declan le connaissait peu, et c’était peut-être ce qui avait rendu la déclaration moins difficile. Ses amis, eux, attendaient de lui qu’il fût semblable à ce qu’il avait été toujours été, froidement spirituel, observateur flegmatique du monde qui évoluait sous ses yeux et renfermant en lui les tourments de son âme, comme si rien ne devait l’atteindre très profondément, que les hautes pensées des subtiles abstractions. C’était ce personnage à la hauteur duquel il se sentait obligé, bien malgré lui, de se porter.

Il regrettait presque cependant que son interlocuteur ne pût mesurer quel petit exploit personnel il venait d’accomplir en lui parlant si ouvertement et de quelle ancestrale pudeur britannique il venait de se défaire pour parvenir à produire une déclaration un peu contournée, sans doute, mais plus sincère et véritable que ses plaisanteries sans sourire et ses discussions sérieuses. Il ressentait le besoin de donner à la situation une certaine gravité, pour être certain de ne pas pouvoir lui-même s’en échapper, pour creuser le piège où il voulait tomber.

Quelque soulagé qu’il fût en lui-même cependant de cette mince réussite, il ne put empêcher un sentiment de culpabilité de l’envahir quand il entendit la réponse de son camarade, tant il lui semblait qu’il avait donné, dans ses propos, un rôle trop mauvais à Declan. Que le jeune homme eût éveillé en lui bien souvent de la tristesse, c’était indubitable, mais William était loin de l’en tenir pour responsable, et il y avait dans la réponse du sorcier des sortes d’excuses qui lui faisait craindre de s’être exprimé, comme souvent, avec beaucoup trop de maladresse.

Il ne voulait pas que Declan se sentît responsable d’une situation dont il se trouvait entièrement coupable et il n’avait pas non plus désiré réveiller chez son interlocuteur des souvenirs dont il ne s’imaginait que trop aisément qu’il pouvait être désagréable ; la tournure que prenait pourtant la conversation ne lui permettait guère d’y échapper cependant et William à nouveau sentit naître en lui l’envie de fuir, d’arrêter brutalement ces confessions à demi-mots et de se réfugier encore dans la lâcheté d’un silence inconfortable.

Mais un devoir plus fort que celui d’être sincère avec soi-même s’imposait désormais à lui, le devoir de s’exprimer clairement avec Declan et de ne pas lui laisser croire qu’il l’envisageait comme une source perpétuelle de mécontentement. Sa confession l’engageait à ménager son confesseur et Declan y avait répondu trop sincèrement pour que William songeât encore avec beaucoup de sérieux à se dérober ; avec lui-même, il pouvait toujours courir, mais avec les autres, il n’y avait rien qu’il ne se crût tenu d’affronter.

Bien sûr, il ne savait trop comment s’y prendre. Il ne voyait que trop bien qu’il ne pourrait poursuivre cette conversation et conserver longtemps le mystère sur ce dont il était précisément question, mais le courage lui manquait encore pour s’exprimer sans circonvolutions. Cependant, les préférences de Declan n’étaient pas un mystère et les derniers propos du jeune homme ne laissaient pas beaucoup de doute à William sur la nature des injures dont il était question.

« Je ne suis pas d’accord. »

Les mots étaient sortis un peu soudainement et presque malgré lui. Comme souvent, William regretta de s’être exprimé si brusquement et, sans attendre, il s’empressa d’adoucir la première impression peut-être un peu brutale que ses paroles avaient faites.

« Désolé, je n’ai pas hérité des talents de diplomate de mon père. »

Si le nom de sa mère n’était guère connu que des érudits qui passaient comme elle leur temps dans de vieux manuscrits, celui de son père en revanche n’était pas sans avoir une certaine notoriété et le rôle que prenait M. Ashton dans le nouvel élan de la coopération internationale n’avait pas été sans attirer l’attention des gazettes. Et il y avait indubitablement un gouffre entre la propension extraordinaire du père à lier des amitiés, inspirer de la confiance et exprimer les vérités les plus difficiles par les termes les plus doux et la sincérité un peu aride de son unique progéniture.

William avait du moins pour lui le mérite du naturel.

« Je veux dire que j’ai des raisons de me dévaloriser. Affronter ses problèmes n’est pas seulement une question personnelle, c’est encore une nécessité pour que ceux qui les vivent également puissent se sentir capables de faire de même. Si je demeure toujours silencieux, non seulement je m’inflige à moi-même la douleur de mon insincérité, mais je donne encore raison en ne faisant rien à ceux-là même dont je crains qu’ils puissent me méjuger. »

Certes, le Serdaigle avait malgré tout hérité de ses parents, à défaut du tact et du sens de la société, un lexique et une syntaxe élaborés, qui lui permettaient d’exprimer ses opinions avec toutes les difficultés qu’elles comprenaient. Mais plus que jamais, il ressentait le besoin de s’exprimer très directement, de dire cette phrase si simple, si entièrement vraie, qu’il avait si longtemps retenue pourtant, cette faute presque unique dans l’histoire de son honnêteté.

Il risqua en coin un regard vers Declan, comme un marin qui jauge la mer et la tempête future avant de larguer les amarres, puis, dans un murmure un peu timide, il murmura.

« J’aime les garçons. »

Quelques secondes de silence — un soupir — William leva ostensiblement les yeux vers le ciel de Poudlard.

« Pas d’éclair pour me foudroyer. Décidément, il n’y a plus de morale. »

Et imperceptiblement au coin de ses lèvres un sourire s’être presque formé.

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Message Posté Mer 15 Aoû - 23:14.
« brasse coulée. coulée ? c'est très rassurant, ça.»
La conversation semblait prendre des tournures beaucoup plus sérieuses. J’avais dans le but initial d’aboutir à ce genre de sujet, bien que je ne pensais pas en arrivé à cette vérité. J’avais imaginé plusieurs scénarios quant aux raisons qui poussaient William à éviter toutes formes d’approche en ce qui me concernaient, cependant, aucunes n’avaient un rapport plus ou moins étroit avec ma sexualité. Ou du moins, elles n’avaient pas de liens avec SA sexualité. Car si j’avais pu songer au fait qu’il ne soit pas fan des gens de mon style, je n’avais pas songé à ce qu’il m’annonce qu’il jouait du même côté que moi.

Ce n’est pas temps tant que j’avais des préjuger sur les garçons qui aimaient les garçons, néanmoins, j’avais souvent vu des signes qui ne trompaient pas. Dans mon cas, à part le fait que je ne m’affichais qu’avec des hommes lorsque j’avais des relations, ce qui était évidemment un signe évident, je n’avais pas l’impression de correspondre aux clichés qui étaient dit sur notre communauté. Ou du moins, pas à première vue. Je n’étais pas particulièrement efféminé, ni sensible. Susceptible certes, mais j’avais plus tendance à lancer mon poing dans la figure de la dite source de douleur plutôt que de pleurer sur mon sort.

Hormis ce jugement personnel, je ne savais pas vraiment comment le reste de l’humanité me percevait, mais comme je n’avais pas pour habitude de cachait ce détail de ma personne, cela ne restait jamais bien difficile à deviner. J’en arrivais toujours à devoir mettre les choses au clair, en signalant de quel bord je me trouvais. Non pas que cela gâchais mes amitiés, la plupart du temps en tout cas. Dans les autres cas… J’avais pour habitude de me dire que cette personne n’était pas forcément une si bonne fréquentation… Ou bien que nous n’étions tout simplement pas faits pour nous entendre.

Je n’ai pas toujours fait confiance à mon instinct. Mais lorsque celui-ci se manifestait, j’avais quand même pour habitude de lui laisser un minimum de place dans mon jugement. Or, à cet instant, je n’avais pas l’impression qu’il m’incitait à abandonner l’idée de m’intéresser au jeune blond. Ce n’est pas temps le fait que je ne le connaisse pas, mais plutôt comme l’intuition qu’il n’avait pas fini de se confier à moi.

Il semblait très réservé, secret… Presque faux la plupart du temps. Comme s’il jouait un rôle trop habituel pour lui, trop facile à incarner, presque une seconde peau. Il avait dû mettre du temps à se forger cette image. Peut-être que je me trompais mais vu son air qui semblait à mi-chemin entre la torture mentale et l’envie de se tirer loin d’ici, je commençais réellement à croire qu’il allait m’annoncer qu’il venait d’une autre planète et que j’allais faire partie d’un complot visant à détruire une partie de notre planète.

Mais non… Fort heureusement. J’étais frustré d’évoquer des sentiments si négatifs pour lui mais néanmoins, j’avais pour espoir que mon discours l’incite à se dévoiler un peu plus, que je comprenne au moins de quoi il s’agissait. Sa réaction me surprit. Je ne m’attendais pas à une réponse si vive, et si directe, loin de me rassurer. L’évocation de la diplomatie de son père m’arracha un sourire en coin. Les politiciens m’avaient toujours amusés, qu’ils soient moldus ou sorciers, ils avaient toujours évoqués chez moi des sentiments d’amusements. Mais je ravalais une quelconque moquerie, car même si je savais William juste et sensé, je le soupçonnais d’être, à juste titre, peu sujet à accepter ce genre de remarque sur sa famille. Mes parents m’avaient toujours appris à ne jamais faire à quelqu’un ce que je ne voudrais pas qu’il me renvoie en retour. Je n’allais pas commencer aujourd’hui.

Sa tirade me laissa légèrement coi. Je comprenais ces dires mais n’arrivait pas à les illustrer correctement dans mon esprit. La fatigue ? Plusieurs nuits blanches de crises précédaient cette entrevue, et je devais avouer que la fatigue, doucement mais surement, commençait à faire surface. Sans ma perplexité habituelle, je n’aurais sans doute jamais laissait la conversation en suspens, même quelques secondes de trop. Pourtant, le silence fut assez prenant pour que sa remarque m’ôta une expression d’étonnement.

C’était donc ça qu’il admirait chez moi ? Un soupire d’amusement m’échappa. Pourtant, j’étais vraiment amène à le comprendre. Comme je lui avais dit, ce sentiment d’exclusion ne m’avait pas totalement quitté. J’avais dans le passé eu quelques soucis… Malencontreusement souvent en faveur des personnes anti homosexuelles, toutes assez stupides pour croire qu’à elles-seules, elles étaient capables de réduire une communauté d’êtres humains sans que personne ne s’y objecte.

Mais j’admets que je n’avais jamais eu peur de cela. Ou du moins, peur de choquer. Bien sûr que les mots et les gestes sont blessants, pour n’importe lequel d’entre nous, qu’il soit plus ou moins fort psychologiquement ou physiquement. Mais le fait est que, au final, je prenais toujours le risque de souffrir, car comme l’avait dit William, le silence accentuait la douleur de mon éventuelle insincérité.

Je fus amusé de sa remarque. J’étais assez d’accord avec lui, la morale n’existait plus. Mais pas dans le sens dans lequel il l’entendait.

« Écoutes William… Premièrement, sache que s’il y a quelqu’un là-haut capable de juger les fourmis que nous sommes, je doute que tu sois le premier sur la liste des personnes à foudroyer. Mais surtout… Il faut que tu te rendes compte de quelque chose. Tu n’es pas différent. Si les gens te disent différent, c’est parce qu’ils ne comprennent pas. Et ce que l’on ne comprend pas fait peur… Ce qu’on ne connait pas fait peur. La preuve en est avec le lac. »

Ma comparaison était un peu laborieuse. Mon explication aussi du reste. Je n’avais pas le don de mon interlocuteur, qui semblait beaucoup plus à l’aise avec la syntaxe que moi. Mais peu importe, j’étais sûr qu’il comprendrait le sens général de toutes façons.

« Ce n’est pas la majorité qui dicte les lois. Ou en tout cas, c’est une très mauvaise vision de l’existence. Sous prétexte qu’une majorité de gens sont racistes, cela veut dire qu’ils ont raison ? J’aime mieux pensé que cette majorité finira par se lasser. Car c’est ce que les gens font, tu sais. Tu as beau être assaillit d’insulte, ou même frapper (et oui, cela m’ait déjà arrivé), dés l’instant où cela n’a plus d’influence sur toi, cela n’est plus intéressant pour les autres. Leur but est de blessé, cela ne leur apporte pas grand-chose au final d’ailleurs… »

Mes amis me traitaient souvent d’utopiste. Ils avaient tort. Je n’étais pas ignorant de ce que le monde était ou pensait de moi. Je préférais juste ignorer cette vérité. Pour la simple et bonne raison qu’elle resterait la même quoi que j’en décide. Les gens ne changeraient pas pour moi, j’en étais bien conscient. Mais si moi je m’éloignais de ce qui me faisait du mal, cela ne m’atteindrait plus.

« Je ne vais pas te mentir. On ne s’habitue pas à être rejeter, ni à souffrir. Mais un jour quelqu’un m’a dit qu’il valait mieux s’éloignait des gens qui nous faisaient du mal. Cela peut être vu comme lâche c’est vrai… Mais s’attaquer à une personne seul et visiblement en infériorité évidente ne fait pas de tous ces gens des lâches ? » Je fixais un instant mon regard vers lui, mais n’arrivait pas à décrire ce qu’il pouvait ressentir.« Personne ne te jugeras si tu ne leur laisses pas l’occasion de le faire. Te cacher a peut-être été un moyen efficace mais… On sait tout le deux que ça ne suffit pas. Ça ne tient pas éternellement.


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Message Posté Dim 19 Aoû - 16:09.
[justify]C’était un peu bête sans doute, un peu irrationnel, mais William avait l’impression que son monde se trouvait entièrement différent. Il n’avait jamais prononcé cette phrase — ou, quand il l’avait fait, ce n’avait été que sans risque, à des personnes qu’il connaissait si bien que leurs réactions avaient été depuis longtemps supposées et enregistrées dans son esprit — mais jamais il n’en avait parlé à un inconnu, comme cela.

Désormais, la chose lui semblait toute simple — elle avait le caractère d’évidence que les vérités générales ont toujours quand elles sont énoncées à haute voix. William se sentait soulagé — d’avoir confié le secret, de l’avoir articulé de vive voix, d’avoir senti que le monde ne s’était pas effondré. Il n’avait jamais ressenti le besoin de le crier, de le démontrer, d’en faire la parade, mais simplement de le dire, comme une chose qui était véritable et, finalement, sans grande importance.

Il lui semblait désormais qu’il touchait plus exactement du doigt cette vie nouvelle qu’il s’était promise à la fin des batailles, cette existence où il profiterait de sa jeunesse, de son adolescence, des jours qui s’offraient à lui encore avant d’être tout à fait adulte et sérieux, si toutefois il était jamais obligé de le devenir. L’épreuve qu’il venait de passer était sans doute l’une des plus grandes qu’il se fût représenté et, désormais, elle était derrière lui.

Le sorcier ne parvenait pas cependant à se défaire d’un sentiment certain de culpabilité ; comme il se sentait libéré, il voyait plus encore qu’auparavant combien son attitude avait été stupide et inconsidérée et il se représentait plus vivement encore le tort qu’il avait fait à Declan, l’inconfort qu’il avait pu éveiller chez son camarade par ses fuites perpétuelles.

Cette culpabilité était d’autant plus forte, du reste, que s’y mêlait un sentiment de profonde reconnaissance. William n’était pas certain que son aveu eût été aussi aisé, ni même tout simplement possible, si Declan n’avait pas pris l’initiative de le confronter ce soir-là, s’il ne s’était pas montré à la fois aussi direct et aussi patient, et pendant que son interlocuteur se reprochait sa maladresse, William lui louait intérieurement le tact dont le jeune homme avait fait preuve.

Il ne pouvait que donner raison aux propos que son camarade lui offrait désormais en guise de réconfort et pour lui donner le courage de persévérer dans la voie de la sincérité ; ces réflexions, il se les était faites lui-même, ses amis les plus proches les lui avaient faites encore, et c’était moins leur contenu que l’intention prévenante qui poussait Declan à les produire qui réconfortait le Serdaigle.

Les mains toujours enfoncées dans les poches, le regard toujours vagabondant sur la surface du lac, William reprit après quelques instants de silence la parole d’une voix songeuse.

« Tu sais, je ne suis même pas sûr de ce qui me faisait… ou me fait peur. Je veux dire, ce n’est pas comme si j’étais quelqu’un de très populaire, entouré d’une ribambelle d’amis avec une réputation à tenir. Au mieux, les gens ne me connaissent que de loin, au pire, je suis un garçon antipathique. »

Il avait prononcé ces mots sans amertume, sur le ton désinvolte de la simple constatation et en vérité il n’avait jamais accordé qu’une importance très relative à ce qui se disait de lui. Ses exigences étaient plutôt tournées envers lui-même que puisées dans le regard des autres et c’était d’après ses propres critères et non ceux de la communauté qu’il se jugeait.

Il se savait d’une approche difficile et quoiqu’il regrettât sa propre réserve et la froideur dont il faisait si souvent preuve, il ne se sentait pas particulièrement blessé par les surnoms qu’on lui donnait et c’était en général avec une certaine indifférence qu’il accueillait ces marques de la menue adversité quotidienne.

« Je crois que d’une certaine façon, c’est juste plus facile ne pas s’assumer. Quand on est obsédé par le fait de se cacher, on n’a pas à réfléchir au-delà. Maintenant, si je ne trouve pas l’homme de ma vie, je ne peux pas me dire que c’est parce que je me cache. Je suis obligé de me rendre à l’évidence. De me dire que c’est à cause de ma personnalité. Je ne sais pas. C’est plus effrayant. »

Une volée de hiboux, chargée de tout le courrier officiel de la journée, vint passer au-dessus du lac, dans un froissement d’ailes, obscurcissant pendant quelques secondes la surface des flots et forçant le Serdaigle à interrompre une confession qui lui était si inhabituelle.

« En fait, je ne suis pas très doué avec les gens. C’était plus facile de me dire que tout était impossible plutôt que de me dire qu’il faut faire des efforts. »

Avec un très léger sourire il ajouta :

« C’est fatigant, les efforts. »

Il secoua la tête finalement, laissant des mèches de cheveux blonds indisciplinées se disposer à leur fantaisie et reposa son regard bleu sur Declan, quittant finalement le lac des yeux.

« Mais bon, bref, peu importe. Tu n’es pas mon… »

Pendant une seconde, William chercha le mot moldu qui correspondait à ce qu’il cherchait, puis articula :

« Psychologue. Je crois que c’est comme ça qu’ils disent. En tout cas, je suis désolé d’avoir été aussi… Désagréable. Avec toi. J’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur. C’est que je suis un peu idiot. »

D’un geste de tête il désigna le lac.

« La preuve, je ne sais pas nager. »

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Message Posté Dim 9 Sep - 9:59.
« brasse coulée. coulée ? c'est très rassurant, ça.»
J’en arrivais à trouver la conversation et l’attitude de mon interlocuteur plutôt… Étrange. Après tout, comme j’y avais déjà songé, je ne connaissais rien de William, et pourtant, il était parvenu à me faire comprendre plus ou moi sa manière de penser en quelques phrases. J’étais d’ailleurs très admiratif du recul qu’il parvenait à prendre de lui-même, sans aide, ou presque.

J’avais, outre un sentiment de fierté à lui avoir arraché ces quelques aveux qui semblaient l’avoir soulagé, le sentiment qu’il était du genre à ne pas s’attacher à ce qu’on pensait de lui, sans prendre vraiment le temps d’y songer lui-même. Comme s’il était capable de faire ses propres introspections tout en craignant d’y trouver quelque chose à laquelle il ne serait pas prêt. Je ne pouvais que le comprendre, tout le monde avait du mal face à certaines révélations, car comme dit le dicton : Il n’y a que la vérité qui fait mal.

Enfin, j’étais assez étonné qu’il se soit confié à moi, et en même temps attendri par ce qu’il dégageait. Il est vrai que nous n’étions pas proche, mais ce garçon parvenait tout aussi bien à se cacher qu’à se dévoiler en quelques instants. En observant son comportement, on pourrait presque, avec des sens aiguisés, le décrire. Autant intellectuellement que physiquement évidemment. Car s’il n’avait finalement rien à se reprocher à l’intérieur, je doute que quiconque ait quoique ce soit à lui notifier du point de vu de son apparence.

Il était à la fois transparent et opaque. Je parvenais certaine fois à prédire les mots qu’il dirait et j’étais à la fois surpris qu’il les emplois. Quel étrange personnage… Et pourtant, je ne m’étais pas résigné à partir et couper court à cette discussion. J’avais envie d’en savoir plus, de le connaitre mieux. Pourquoi ? Par curiosité peut-être… Ou peut-être car ce garçon m’avait tellement fuit que j’avais maintenant l’impression, en discutant, d’avoir perdu quelque chose en passant à côté de cette personnalité très originale.

Ces mots semblaient presque tout droit sortis d’un livre. Même certains professeurs de l’école n’avaient pas un langage si distingué. Et contrairement à ce que j’aurais pu penser, cela ne me rebuter pas, mais bien au contraire, cela m’attirait. Il aurait pu avoir l’air pompeux, ou imbu de lui-même, mais chez le jeune blond, cela ne sonnait pas ainsi.

Il paraissait raffiné, certes, mais son expression semblait tellement fragile et perdue, qu’on ne pouvait que penser à l’écouter encore pour comprendre ce qui se tramait dans sa tête.

Son silence après mon intervention m’inquiéta un peu. Je ne savais pas comment il s’apprêtait à interpréter ma phrase dans la mesure où j’avais une fâcheuse tendance à me mêler de la vie des gens, ce qui ne plaisait pas à grand monde, pour mon plus grand désarroi. Mais sa réplique tardive m’amena à m’insurger quelque peu. Qu’il soit un branquignole ou la mascotte du lycée, quelle importance ? Ce n’est pas du jugement des autres que l’on a peur, c’est du sien.

« Écoutes… Ça n’a rien à voir avec les autres… Bien sûr que tu n’en a rien à faire de leur jugement. Ce qui t’effraie c’est ton propre avis. Tu sais, la plupart du temps on se cache derrière ces excuses, du style : cela fait mauvais genre. Mais au fond, tout le monde sait très bien que c’est à soi que cela peut déplaire. Tu as eu, et a ,encore peur de ce que tu es mais après tout… C’est certainement une des plus grandes peurs de l’humanité alors d’après moi tu n’as pas trop à t’en faire. Je crois que l’on ne la guérit jamais… »

Mes mots semblèrent se perdre, alors que mon regard dévia au sol. J’avais avoir une attitude désinvolte et sûre de moi, j’étais quelqu’un de très introverti en fait. Il n’existait qu’une infime partie de mon entourage qui connaissait mes doutes, mes angoisses, mes problèmes… L’exemple de ma maladie n’en était qu’un bref extrait mais dans ce cas, personne n’était au courant. Même pas le directeur de Poudlard c’est pour dire…

Si j’avais été seul, peut-être que le fil de mes pensées m’aurait entrainé dans un profond abîme de tristesse, mais à l’heure actuelle, je n’étais pas là pour m’apitoyer. Un sourire un peu contraint se forma sur mon visage, prêt à écouter sans le savoir, les paroles de mon camarade de maison. Et encore une fois je fus surpris par la véracité de ses mots.

Bien sûr que cela faisait peur. Bien plus peur que de se dire que l’on est différent. Car même si je prônais l’abolition de ce terme en ce qui concernait les personnes partageant mon orientation sexuelle, j’étais sans mentir, obligé de reconnaitre ce fait. Nous étions différents… Différents des gens intolérants, différents des gens soucieux de leur image, différent des gens inhumains aussi. Après s’être voilé la face comme cela, William semblait véritablement prêt à se révéler tout un tas de choses à propos de lui-même. Etais-je de trop ? Je ne savais pas. Mais je n’étais pas capable de le laisser seul face à ces réflexions maintenant.

C’est fatiguant, les efforts.

Un sourire accompagnait cette phrase et intuitivement j’y répondis sans trop savoir pourquoi. Je ne pouvais pas le contredire en tout cas et préférais passer sous silence ces aveux, qui n’étaient sans doute pas facile à laisser échapper, surtout face à un inconnu tel que moi.

C’est pourtant sa dernière réplique qui me sembla encore plus difficile à entendre. Car elle semblait empreinte de tellement de sincérité que la rancœur que j’aurais pu connaitre envers lui ne fut même l’ombre d’une vague idée. Un idiot… Quelle triste image, il pouvait avoir de sa personne. Lui qui aurait pu charmer n’importe quel homme sain d’esprit j’en étais sûr. M’apprêtant à lui répondre, je fus couper par une dernière phrase, son visage indiquant le lac.

Un sourire fendit quelque peu mes lèvres avant que je me résigne à entamer ma phrase.

« Crois-moi, cette oublie dans ton éducation n’est d’un, pas très difficile à corriger, et de deux, pas d’une importance capitale… »

Ramenant mon regard égaré vers l’horizon dont faisait profiter la lac en cette fin d’après-midi, je remarquais son air à la fois détaché et occupé. Un instant d’hésitation me pris, mais je finis par continuer.

« Ne t’en veux pas pour moi. J’ai été beaucoup plus idiot dans cette histoire. Après tout, j’aurais pu venir te trouver plus tôt, et nous aurions crevé l’abcès bien plus vite. »

Une affirmation qui encore, me coupa la parole au fur et à mesure que j’en évalué la triste véracité.

« Cette leçon nous aura servi à tous les deux au final. »
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Brasse coulée. Coulée ? C'est très rassurant, ça. — Declan, William [PM]

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