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Á qui ne regarde rien, tout adieu est facile. (AI)
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
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Message Posté Jeu 9 Déc - 0:59.
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JE CARESSE TOUT CE QUI FUT TOI, DANS TOUT CE QUI DOIT L'ÊTRE ENCORE
J'ÉCOUTE SIFFLER MÉLODIEUSEMENT TES BRAS INNOMBRABLES
SERPENT UNIQUE DANS TOUS LES ARBRES
TES BRAS AU CENTRE DESQUELS TOURNE LE CRISTAL DE LA ROSE DES VENTS

Les trois derniers mois avaient été difficiles, les préparatifs, éreintants. Agir avec calme, parcimonie et professionnalisme, c'était sans compter le visage et les paroles d'Andrée Ivaldi qui ne cessaient de perturber chacun de ses moments de réflexion. Leur dernière rencontre avait été un fiasco total, et à chaque fois qu'il se la remémorait, il ne pouvait s'empêcher de ressentir comme une envie de régurgiter entre ses entrailles, dans le fond de sa gorge. Rien n'avait marché comme il l'espérait, d'une, il avait espéré qu'Andrée répondrait positivement à sa demande, sans y croire vraiment, de deux, il avait secrètement prié pour que quelque chose, ne serait-ce qu'un regard, surgisse du passé et vienne raviver une flamme que le temps tentait d'étouffer depuis un été sous son drap pesant. Qu'avait-il cru en jouant les petits-amis largués effarouchés ? Que celle-la même qui l'avait largué reviendrait se lover dans ses bras, trois mois après lui avoir expliqué par a plus b tout ce qui, dans sa personnalité, était incompatible avec la sienne ? C'était sans appel, et il avait été stupide de ne pas s'en être rendu compte plus tôt. Désillusionné, voilà ce qu'il était lorsqu'il avait rédigé la lettre qu'il avait ensuite envoyée à Andrée Ivaldi pour lui demander un rendez-vous à Poudlard, une fois que tous les deux y auraient posé le pied, un jour avant la première tâche du Tournoi des Trois Sorciers.

Les chances pour que Paul de Varens finisse arrêté et conduit à Azkaban en attendant d'être jugé au moment de la fin du Tournoi étaient supérieures à cinquante pour cent. Aussi, il désirait lui parler une dernière fois, sans effusions ni niaiseries, simplement pour entendre un autre son dans sa voix que celui de l'incompréhension et de la colère. Il savait que, depuis son cachot, il lui faudrait penser à elle pour continuer à vivre. Survivre ne l'intéressait pas, ne l'avait jamais intéressé. Ce qui lui importait, c'était de vivre, et de vivre bien, de vivre tout en remerciant chaque jour la vie, de vivre d'espoirs et d'attentes, de vivre avec la vie et ses lendemains. Qu'importe qu'à ce jour, Andrée Ivaldi lui jette son amour au visage, il restait persuadé, encore un peu au fond de lui, que le futur n'est pas écrit.
Son message avait été bref: rendez-vous, si tu le veux bien, dans le parc de Poudlard, en dessous du grand chaine en bordure du lac, pour une dernière discussion tardive. Et il savait qu'elle viendrait. C'était une certitude que l'intérêt que lui portait Andrée ne s'était pas encore évaporé dans l'indignation et l'incompréhension, bien au contraire, elle avait peur pour lui, et il le sentait. Elle ne savait rien de ses plans, rien de sa mission, rien de son exact danger. Lui avouer aurait été la mettre en danger. Après son arrestation presque certaine, son père, Caligula et son ancienne petite amie seraient sûrement interrogés avec hargne. Son père n'était au courant de rien – mais sa déception serait certaine, Caligula aurait préféré mourir plutôt que de le trahir – et les potions de déliement n'avaient aucun effet sur lui, allez savoir pourquoi, quant à Andrée, tout ce qu'elle pourrait dire, c'est que Paul de Varens avait essayé de la forcer, deux semaines avant l'action terrible, à ouvrir son manoir à la frontière française pour laisser la voie libre aux clandestins mutins, et qu'elle avait vaillamment refusé, par respect et amour pour le Ministère de la Magie et ses valeurs. Il s'inquiétait à peine pour elle.

En revanche, l'opération se passerait-elle comme prévu ? Knockhood arriverait-il à retenir, en plus de l'événement du Tournoi, l'attention des membres du Ministère assez longtemps pour que les dix armées aient le temps de se faufiler dans les passages secrets de Poudlard ? Était-on véritablement certains que le château ne serait pas surveillé durant les trois tâches ? Son cœur se mettait à cogner contre sa poitrine avec tant d'ardeur qu'on eût dit qu'il souhaitait bondir à l'air libre sans se soucier de la survie de son possesseur. Il était trop tard pour être saisi de craintes enfantines, trop tard pour songer à l'échec d'une opération qu'il avait mis un an à préparer, trop tard pour décider qu'il n'avait rien fait, qu'il regrettait, que c'était stupide. Trop tard pour ravaler ses idéaux, trop tard pour tourner le dos au destin.
Tout cela, je vous l'accorde, possède quelque chose d'inutilement héroïque, mais les actes qui marquent le destin, si on les prend à part et ne se soucie que deux, se fichent entièrement du vocabulaire, de la syntaxe grammaticale, du pouvoir des mots sur le psychisme et le jugement dernier. Les actes sont non-pensants et pleinement ancrés dans un présent concentré, qu'on intègre ensuite dans l'Histoire grâce à nos plumes bienveillantes, mais, pour remettre les choses à leur juste place, à l'heure qu'il était, l'acte se fichait entièrement de Paul de Varens, de sa vie, son passé, ses regrets, ses sensations et ressentis, son futur, aussi noir qu'il puisse l'être pour un futur humain. L'acte n'était pas encore acte, n'existait pas. Et lorsque l'acte serait, c'est-à-dire très peu de temps en somme, l'acte ne vaudrait que par lui-même et ne vivrait que pour lui-même. Lorsque la gâchette du pistolet s'enclenche et que la balle vient se plonger dans la poitrine du dictateur, l'acte révolutionnaire se soucie-t-il de la main qui tenait le pistolet ? De l'idée pensante qui a fait naitre l'acte ? Mais qui se préoccupe de l'idée qui a donné naissance à l'acte, qui se préoccupe de l'être de chair qui a décidé de presser la détente, si ce ne sont les livres d'Histoires et les biographes, les hommes à plumes avides de retracer l'histoire et de découper les actes en morceaux bien définis dans le temps auquel ils croient dur comme fer ? La puissance qu'on peut trouver dans le fait de croire, de vivre pour un acte en particulier, comme le faisait Paul de Varens depuis maintenant un an, réside dans le fait de dédier du temps et de l'énergie de sa vie, de sa pensée, de son futur, à quelque chose qui, dans son entité, se fiche entièrement de nous. Pour Paul, ce n'était pas l'acte de Paul qui allait bientôt avoir lieu, c'était l'acte en lui-même. Et ça changeait tout.

Il inspira longuement l'air froid et humide des montagnes et des collines vertes qui constituaient le paysage de Poudlard, se régalant de la fraicheur qui s'immisçait dans ses poumons et lui piquait les yeux. Il savait s'adapter à toute sorte de climat, y compris à l'humidité et à la brume des alentours de l'Angleterre. Il devait lui dire adieu. S'excuser de lui avoir demandé quelque chose qu'elle était dans l'incapacité d'accepter, d'avoir essayé de lui faire du chantage le lendemain de la mort de son père, de lui avoir demandé, pour lui – mais qu'était-il ? – de souiller la maison familiale et ses valeurs. Lui demander, enfin, pardon pour n'avoir pas été capable de sauver leur histoire, qui, il en était certain, dépassait de loin en intensité et en tendresse les banales histoires de cœur des collégiens habituels. Oui, c'était ce qu'il voulait lui dire, mais il savait pertinemment qu'une fois sous les affres de ses yeux, lui renvoyant des images de ses souvenirs, sa détermination si bien préparée à l'avance s'envolerait en fumée. Il fallait dire que parfois, mener à bien une révolution politique se révélait moins difficile à oser que de parler à une femme.

Á qui ne regarde rien, tout adieu est facile. (AI)

T H E . F E A T H E R . O F . A . P H O E N I X :: Saison 1

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