J'ai toujours été une grosse dormeuse. J'aime dormir. Pourquoi? C'est génétique certainement, car il n'y a aucune raison physique ou morale qui ferait que j'aime passer du temps au lit. Non. Simplement le fait que dormir me fait du bien! Et puis pourquoi faudrait-il une explication à tout? J'aime dormir, point. J'ai même besoin de dormir! Sans mon cota d'heure - c'est-à-dire 10 heures minimum - je ne suis pas bien... je suis même plutôt du genre exécrable! Et comme, je ne peux dormir 10 heures par nuit lorsque je suis à Poudlard, puisque j'aime trop veiller le soir et que je dois me lever tôt pour les cours... je suis souvent désagréable. Voilà l'explication à mon caractère finalement! C'est juste à cause d'un manque de sommeil! En d'autres termes, si on supprimait nos cours et si on nous laissait dormir jusqu'à l'heure qu'on veut, je serais le parfait modèle de la jeune fille gentille!! Ouh... ça fait froid dans le dos! Non, finalement, laissez moi mon manque de sommeil, j'aime trop mon caractère!

Bref, pourquoi tout ce speech sur mon sommeil profond? Et bien parce que justement, comme il me faut beaucoup de sommeil, le peu de temps que je passe à dormir, je le passe à le faire très profondément. Du coup, peu de choses arrivent à me sortir du monde des songes! Donc, jamais de l'eau qui ruisselle lentement et discrètement au pied de mon lit n'aurait su me réveiller. Pauvre petite Leen... mourir si jeune et parce qu'on aime dormir... La paresse est un vilain défaut, voilà que je vais en payer le prix!

Ou pas... Une lumière blanche et vive vint m'arracher des bras de Morphée. Quel était l'imbécile qui pointait un Lumos en plein sur mon visage! Si je l'attrapais il allait voir de quel bois je me chauffais! Difficilement, j'ouvris petit à petit les yeux. Cette lumière m'éblouissait totalement et je n'arrivais plus à distinguer quoi que ce soit.


« Bon y en a qui ne sont pas aveugle et qui aimerait ne pas le devenir, alors éteignez ca tout de suite!!!! »

Je finis par me relever et poser un pied à terre... ou à l'eau plutôt. En effet, le sol était recouvert d'eau, et pas qu'un peu. La chambre entière était remplie. Je n'aimais vraiment pas ça...


« Hayleen, réveille-toi!! Il y a une inondation au sous-sol, il ne faut absolument pas que tu restes là, alors rejoins-nous à l'extérieur!!! Et surtout, reste calme!! »

La lumière venait de parler, ce qui me surprit quelque peu. Une surprise en entrainant une autre, mes pieds glissèrent sur l'eau et je me retrouvai fesses au sol. A présent j'étais trempée et j'eus à peine le temps de reconnaître le patronus de Seth s'en aller. Enfin... il me semblait que c'était le sien, après tout je connaissais peu de personne qui possédait un Paon comme patronus...

En attendant, l'eau montait de plus en plus dans la chambre et je me sentais de plus en plus mal. Même si les paroles de Seth m'avaient quelque peu réconfortées, je n'en restais pas moins mal à l'aise. En plus d'être une grosse dormeuse, j'ai horreur de l'eau... Je ne supporte pas l'idée que cette chose liquide et à priori inoffensive puisse nous prendre la vie en un clin d'œil. Sentir notre respiration devenir impossible. Sentir l'eau s'infiltrer lentement mais avec acharnement dans nos poumons. Sentir que l'on pourrait faire quelque chose pour s'en sortir, mais sans succès. Sentir peu à peu que l'on perd totalement le contrôle de notre corps. J'ai déjà ressenti tout cela, et je ne veux pas le ressentir une fois de plus. J'ai peur de me noyer, clairement. Ce n'est même plus de la peur mais de la phobie...

Petit à petit, toutes les images de l'incident refirent surface. Je n'arrivais plus à bouger. Je n'arrivais plus à parler. J'étais envahie par la peur. J'étais effrayée à l'idée de revivre ce moment. Je ne voulais pas... Et pourtant je n'avais pas la force d'y échapper. Je restais assise là contre mon lit, sans bouger, sans rien faire, le regard vide, attendant que les choses passent. Attendant de vivre à nouveau ce moment.

Je m’étais couchée tôt. Et oui j’avais travaillé tellement dur les autres soirs pour finir mes devoirs à temps que ce soir-là je m’étais accordée une loooongue nuit. J’avais fermé les rideaux de mon lit et lancé un sort de silence sur celui-ci. J’étais lovée dans mon lit, dans mon t-shirt trop grand et la tête posée sur mon oreiller. Pour moi le sommeil c’est primordial. Je n’aime pas être fatigué, et encore moins cernée le lendemain matin. Je suis de très mauvaise humeur sinon, et moi qui ne m’énerve jamais il ne vaut mieux pas être là. Mon père dit que je tiens cet attachement au sommeil de lui. Etant loup-garou il a un sommeil assez agité et ne perdrait pour rien au monde une précieuse heure de sommeil. Je pourrais presque mordre si on me dérangeait.

Donc ce soir-là , j’avais tout mis en place pour bien dormir. Le pygama , le lit moelleux , le silence et un bon livre avant de dormir. Je m’étais endormie automatiquement. Morphée m’avait tendu les bras et encore une fois je rêvais d’une terre de soleil. La chaleur brûlait délicieusement ma peau, l’horizon se dessinait devant moi et je n’avais qu’une envie c’était d’aller le plus loin possible. Je m’élançais, mes pattes foulant le sol. Oui dans mon rêve j’avais des pattes , quatre même et une fourrure chocolat. J’étais une louve , une magnifique louve si je puis dire. C’était toujours ce genre de rêve, on va dire qu’a force d’en entendre parler j’avais fini par vouloir explorer mon côté loup. Donc chaque nuit je m’imaginais sur ma terre de naissance et je foulais son sol doré. C’était si bon d’être caressé par les rayons de l’astre flamboyant quand soudain le temps se rafraîchit…Attend une seconde , comment ça ça se rafraîchit ? C’est pas normal ça. Je suis dans mon rêve et je veux de la chaleur. Mais il fait vraiment froid, et humide ! Mais vraiment humide ! Je remue dans mon sommeil, je n’aime pas ce changement de temps . Et là le comble , c’est quand j’entend des voix. Me dîtes pas qu’elles ont osées levés mon sort de silence. J’ouvre à moitié les yeux , excédée qu’on ose me réveiller et ouvre mon rideau violemment. « Bon les filles ça suffit maintenant ! J’avais prévenu que je voulais dormir, et là je n’y arrive pas ! Alors vous coupez votre clim magique – qui déconne soit dit en passant – et que je vous y reprenne pas à enlever mon Assurdiato sinon je vous fais manger votre baguette et pas par la bouche ! Pigé ? »

Je m’attendais à une réponse , un soufflement mais non , rien du tout. L’air était encore plus froide, je me disais que j’aurais du mettre un pantalon sous mon long t-shirt. Un truc froid s’écrasa juste sur mon nez. Une goutte d’eau. Je regardais autour de moi , le sol était inondé , les murs s’imbibaient d’eau. C’était quoi ce merdier ? Je soupirais et descendais de mon lit , mes pieds reposant sur l’eau. Les filles firent de même et nous sortîmes de notre chambre , baguette à la main. Toutes les autres promo nous imitaient , je ne voyais pas les préfets. J’espérais que ce n’était pas un exercice parce que j’étais vraiment énervée. Je reconnaissais des amis, les garçons nous rejoignaient mais par petits nombres. Je ne voyais pas Noah. On se connaissais depuis peu mais je m’étais attaché à lui , autant qu’a Nohlan. Et je m’inquiétai s de ne pas le voir. Je ne savais pas comment il pouvait réagir , l’un comme l’autre. Je remontais le courant de mes camarades et arrivais à la porte de sa chambre , fermée bien sur. Ah je vous jure , ces garçons , ils n’entendent rien . Je commençais à taper contre la porte , doucement puis plus violament. « Noah !! Ouvre moi ! NOAH ! BOUGE TES FESSES OU TU VAS FINIR NOYE AVEC TOUTE TA BANDE DE COPAINS ! » Je commençais à me les cailler. Pourquoi je dormais en t-shirt et shorty ? J’étais pas net , et si il sortait pas bientôt j’allais faire exploser la porte.

Assis sur les marches de l'escalier de Poudlard, Noah était en pleine conversation avec un fantôme. Il avait passé une journée assez ennuyante, comme toutes les autres en réalité. Noah rêvait d'évasion, de combat, d'adrénaline, de sensation. Et bien non! A la place il avait des cours de potion. Super me direz vous, surtout que Noah est ce genre de sorcier à tout faire bruler sur son passage, à faire exploser une simple potion de première année. Bon ok, il y mets de la très mauvaise volonté mais a quoi sert un truc pour faire repousser les cheveux. Pour l'instant Noah en a encore, il verra le moment venu. Que Dieu conserve sa belle chevelure le plus longtemps possible. Bref, Noah est tellement nul en cours que le directeur lui a imposé des cours particuliers et manque de bol c'est avec un boutonneux de septième année. Notre héros aurait préféré la jolie brune qui lui donne envie d'étudier et d'apprendre, il peut toujours rêver. Une fois la conversation finie, Noah se leva, salua le fantôme et prit son petit air innocent :

● Il est tard, je vais me coucher, bonne nuit.

C'est alors plein de bonnes intentions que Noah se dirigea vers la salle commune des Serpentard, il allait - tout simplement - s'affaler sur son lit et dormir jusqu'au petit matin, pour vivre encore et toujours les mêmes journées. Non ce soir il n'allait pas sortir et passer la nuit dans la forêt interdite. Pour une fois il allait resté bien sagement dans le château comme le font les gens normaux ! Une fois devant son lit, il enleva cette - magnifique - robe de sorcier et enfila un bas de survêtement et son célèbre t-shirt superman. On ne change pas une équipe qui gagne. Pour une fois depuis longtemps, Noah allait s'endormir tôt et passer une bonne nuit... Sauf cette fichue horloge en avait décidé autrement. Pourquoi garder une pendule qui agace tout le monde, surtout notre héros national qui râle tous les soirs. Toutes les nuits Noah s'énerve, il soupire et jure de la casser dès qu'il sera tout seul. Allongé sur son lit, fixant avec intérêt cette pendule, Noah était l'un des seuls encore réveillés au château.

Noah fixait simultanément l'horloge et son voisin, impossible de savoir lequel faisait le plus de bruit ou lequel était le plus énervant. Notre héros avait l'intention d'en détruire l'un des deux mais le choix est assez difficile. Le serpentard se redressa et posa les pieds par terre, étrangement il y avait un peu d'eau mais Noah n'y prêta pas attention. Il mit de vieilles chaussures qui venaient de prendre l'eau et attrapa sa baguette. Notre héros s'installa mieux et se racla la gorge, il allait lancer un sort pour faire taire son voisin. Le plus simple serait de le reveiller mais ce serait trop facile pour Noah. Non lui ce qu'il aime c'est les confrontations et la bagarre. Bon, Noah se posa et réfléchis un instant, il fallait trouver un sort pour que l'autre d'à côté ne ronfle plus mais sans le tuer. Noah leva sa baguette et fit un petit signe de la main.

● Wingardium Levi...

● ... Noah !! Ouvre moi ! NOAH ! BOUGE TES FESSES OU TU VAS FINIR NOYE AVEC TOUTE TA BANDE DE COPAINS !

Bonjour la discrétion, Noah sursauta et rata son sortilège, déjà qu'en temps normal il n'était pas très doué. Cette voix il la connaissait mais impossible de savoir à qui elle appartenait, à une fille c'était déjà pas mal. En fait pour tout vous dire il n'avait pas compris ce qu'elle disait, si bien sur il avait reconnu son prénom et bande de copain, mais le reste était étouffé par les bruits de porte. * Tu parles d'une bande de copains * En chemin, il regarda autour de lui, ils dormaient tous comme des bébés. Le serpentard se leva avec peine et se dirigea doucement vers la porte, il l'ouvrit et ne fut pas étonné de voir Louve. Cette fille est extraordinaire et le meilleur dans tout ça c'est qu'elle plait autant à Noah qu'à Nohlan. C'est bien la première à avoir les faveurs des deux en même temps. Trop content d'avoir une distraction, Noah fit un grand sourire et prit son air charmeur

● Oui ? C'est pour?

Enfin il était sortit, et il osait me faire son sourire charmeur. Vous savez, tout les garçons ont leur petit sourire en coin qui fait craquer tout le monde et qui nous fait perdre le fil de nos pensées. En d’autres circonstances, j’aurais surement réagie positivement en le dragouillant un peu, mais là on n’avait pas le temps. Je comprenais rapidement que c’est Noah que j’avais face à moi et d’un côté tant mieux, bien que j’aime beaucoup Nohlan il aurait été intenable. « Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il y a une inondation. Même si j’adore discuter avec toi au beau milieu de la nuit, je ne veux pas finir vingt milieu sous les mers. » Je commence à avoir froid, mon regard dévie sur son magnifique t-shirt et je lui sourit. Noah est un garçon surprenant, et non pas parce qu’il a un petit problème personnel. Il me fait rire, il y a toujours un petit détail qui me fait sourire et pour cela je l’en remercie. Il me regarde toujours , j’attends une réaction tout en tant me tortillant parce que je gèle vraiment. « Dépêche-toi mon chou, je pèle et il faut se sortir de ce merdier. »Même si j’aurais tendance à me carapater vite fait bien fait, je pouvais pas laisser mon Noah dans sa chambre.

Je jette quelques regards autour de moi, d’autres élèves sortent de leur chambre. D’ailleurs du bruit se fait entendre dans celle de mon ami. Apparemment la lumière est la cause de leur mécontentement. Etant plus petite que Noah, je passe sous son bras appuyé contre la porte et m’adresse à la bande de mecs qui râle à l’intérieur « Bon les bouseux , bougez vos cul illico presto si vous voulez pas finir votre vie dans les cachots innondés de l’école ! » Ah la la je pourrais être leur mère à ceux-là. C’est pas mon rôle de m’occuper d’eux, je ne vois toujours pas les préfets et j’espère qu’ils vont rapidement arriver. Je me tourne de nouveau vers Noah et le prend pas le bras. « Allez ma princesse en détresse, je t’embarque sur mon cheval blanc et on se sauve. » D’habitude je n’étais pas aussi expansive, mais là c’était différent parce que c’était un ami et aussi parce que cette situation était assez dérangeante. Nous nous mîmes en marches, baguettes en main pour nous éclairer et nous retrouvions les autres élèves. Qu’est-ce que nous allions faire ? Je n’en avais aucune idée, nous étions près de la salle commune et l’eau était partout. Non mais vraiment, quel bâtiment pourri
.

Noah voyait bien dans les yeux de Louve qu'elle n'était pas venue ici pour plaisanter. Dommage parce le serpentard avait envie de s'amuser, de se détendre un peu pour oublier les - interminables - journées à Poudlard. Pour une fois qu'il avait prit de bonnes résolutions, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles n'auront pas durées longtemps. Ce n'est que partie remise, il ira se coucher tôt le soir suivant voilà tout. Il ne pouvait pas renvoyer la pauvre Louve en lui disant qu'il voudrait dormir un peu, ce n'est pas correct et ce n'est pas vrai surtout.

● Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il y a une inondation. Même si j’adore discuter avec toi au beau milieu de la nuit, je ne veux pas finir vingt milieu sous les mers.

Et effectivement, Noah n'avait pas remarqué que l'eau avait commencé à monter. Toujours en train de fixer Louve, il avait du mal à réagir sur ce qu'il venait d'entendre. Comment cela une inondation dans Poudlard. Non ça devait être encore un de ses mauvais rêves, il allait bientôt se réveiller en plein milieu de la forêt. De toute façon, le château doit être équipé pour ce genre de situation. Hé les gars, on parle de Poudlard là, pas d'un petit pub tout miteux. Il doit forcément y avoir un système d'évacuation des eaux ou quelque chose comme ça. Noah la regardait sans trop savoir quoi faire, son célèbre mal de tête lui reprenait. Ce mal de crâne qui voulait dire : hop Nohlan n'est pas loin et compte bien le faire savoir. La pauvre elle était gelée sur place.

● Dépêche-toi mon chou, je pèle et il faut se sortir de ce merdier.

Pour un rêve, il a l'air vachement réaliste. Noah ne savait plus faire la distinction entre la réalité et la fiction depuis longtemps. Le jeune homme leva la tête et regarda autour de lui, tout le monde s'affolait, des cris retentissaient dans les couloirs. Etant schizophrène et réceptif aux sentiments des autres, Noah commençait à se sentir mal, les hurlements des autres résonnaient dans sa tête. Il dut s'aggriper à la porte pour ne pas flancher. Louve entra dans la chambre des garçons mais Noah n'y pretta pas attention, trop occupé à regarder l'eau et les gens qui courraient. Il ferma les yeux pour se concentrer et eu un moment d'absence. Sans trop savoir comment, Noah se retrouvait à marcher dans les couloirs avec Louve accroché à son bras. Pour faire comme elle, il sortit sa baguette en sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas s'en servir.

● Allez ma princesse en détresse, je t’embarque sur mon cheval blanc et on se sauve.

● Hayleen! Elle est ou Hayleen? Faut aller la prévenir.

Surement le mot princesse avait fait tilt dans sa tête, Noah s'était arrêté net de marcher, il fallait trouver Hayleen au plus vite. Et si elle dormait paisiblement pendant que l'eau montait, non Noah ne pouvait pas se permettre de perdre Hayleen. Le jeune homme se retourna, direction la chambre des filles. Il allait s'apprêter à courir mais quelqu'un le percuta et Noah tomba dans l'eau. Le choc n'avait pas été si violent que ça mais comme notre héros était très instable, il se laissa tomber sans trop pouvoir se rattraper. Noah se cogna la tête contre le sol, mais avec l'eau, il limita les dégâts. Il mit un moment avant de se redresser, Noah était tout trempé. Le jeune homme se releva à l'aide du mur, il avait perdu sa baguette dans la confrontation.

Complètement paniqué, Noah regarda ses mains, elles tremblaient tel point qu'il ne remarqua même pas l'absence de sa baguette. Sa priorité était de se calmer avant que Nohlan prenne le dessus ...

Pourquoi de l'eau? Pourquoi une inondation ici? J'avais toujours tout fait pour éviter de me retrouver confronter à de trop grande quantité d'eau. Je n'avais jamais mit les pieds à côté du lac, enfin si une fois, mais pas deux. Je n'étais jamais entré en douce dans la salle de bain des préfets de peur de glisser accidentellement dans leur énorme baignoire/jacuzzi. Bref, j'avais toujours réussi à esquiver tout ça, à cacher ma phobie aux autres. Je n'avais jamais tenter le diable sur ce point. Alors pourquoi fallait-il quand même que cela arrive?

A présent, l'eau m'arrivait au mollet et étant assise sur le sol, j'avais les fesses totalement dans l'eau. Je me sentais vraiment mal. Je commençais à respirer difficilement. Mon pouls s'accélérait. Quelque chose m'oppressait dans la poitrine. Bref, je commençais à faire une crise d'angoisse. Et ce n'était vraiment pas bon signe... Surtout que l'eau et les crises d'angoisse ne font pas bon ménage, à la moindre perte de connaissance cela peut devenir terrible... En fait, c'est un peu un cercle vicieux ma phobie! J'ai peur de me noyer, cette peur me donne des crises et ces crises risquent de me noyer... Idiot!

Soudain quelque chose vint frapper le haut de mon crâne. Je ne bougeai pas plus, mais mon regard se posa sur la personne qui venait de me donner un coup avec sa valise. En plus de sa frappe, la Vipère ajouta qu'il fallait que je bouge, car elle n'avait pas envie que sa chambre ait une vieille odeur cadavérique. Malgré son coup et son humour peu développé, je ne pouvais pas bouger... Et il était hors de question qu'elle me touche une fois de plus. De toute façon, dans son intérêt et le mien, il ne valait mieux pas qu'elle force une personne en crise à faire quelque chose. Je détachais alors mon regard de la Vert et Argent et articulai du mieux que je pouvais quelques mots.


« Ne... Ne me... touche p... as... »

De toute façon, peu importe ce qu'elle ferait, je ne bougerais pas. Il n'y avait que Seth qui le pourrait, car il était au courant et je savais qu'il arriverait d'une minute à l'autre pour venir me chercher. Quoi que... Son patronus avait dit qu'il m'attendrait à l'extérieur... Mais s'il ne me voyait pas arriver, il se lancerait forcément à ma recherche, je connaissais bien mon cousin pour savoir qu'il ne serait pas bien tant qu'il ne saurait pas que je suis saine et sauve et surtout pas en train de paniquer. En tout cas, il n'y avait que lui qui saurait comment me rassurer, car lui seul avait assisté à l'incident avec moi.

Citation :

'Ici, le directeur, ce message s'adresse à toutes les âmes de ce château. Je demanderais à ce que tous les élèves se trouvant dans les cachots et écoutant ce message de ne pas céder à la panique et d'accéder à un endroit dépourvu d'eau. Aux directeurs de maison, ainsi qu'à l'ensemble du corps enseignant, veuillez à me rejoindre dans les plus brefs délais dans mon bureau. A tous les élèves se situant aux étages supérieurs, vous répondrez aux ordres de vos préfets et ferez ascension vers le point culminant de vos dortoirs même si une inondation dans vos salles communes est à exclure. Bon courage à tous.'