Citation :

Salut sale gosse. Juste pour te prévenir qu'on a cours de potions plus tôt que prévu aujourd'hui. En effet, sois là à 13h au lieu de 15h. Ne sois pas en retard, tu connais Mr Elwes... Je t'embrasse Hayleen.

De tous les enseignements proposés à Poudlard, l'art des potions restaient celui qui passionnait le plus Nero. Subtil, précis, nuancé. Pas besoin de parler ni de pratiquer, juste de la rigueur et de la précision. Voilà ce qui plaisait à Nero. La diversité des potions existantes, de la plus inoffensive à la plus mortelle, le panel de préparation et surtout, surtout, le geste, [la]dose[/i] exacte pour ne réaliser un Veritasserum parfait et pas une vulgaire soupe de poudre de cafards concassés. Et que son ancien professeur soit maintenant un membre de l'Organisation qui devait être jugé et condamné ne changeait rien au profond respect qu'il lui portait : le professeur Elwes restait au yeux du Mulciber un génie des potions que Nero admirait.

Et le jeune homme devait bien avouer qu'au delà du mécontentement du retour à la monotonie de Poudlard, il appréciait l'enseignement dispensé dans l'école de Magie Anglaise. L'été à Londres à travailler pour Barjow & Beurk l'avait convaincu que de sortir avec le meilleurs diplôme pourrait lui permettre de trouver l'emploi de ses rêves. Mais Londres, l'indépendance que lui avait procuré cet été à travailler et gagner son beurre dans cette boutique certes réputée -à raison- malfamée, mais tellement enrichissante sur de nombreuses facettes de la magie non enseignée et pas totalement connue. Si durant un temps, avoir sa boutique dans l'allée des Embrumes lui semblait un rêve à sa portée, c'était maintenant le Département des Mystères qui l'intéressait. La Russie l'attirant depuis maintes années, il se dirigeait maintenant avec naturel vers la défense des Nations, bien que la sécurité de celles-ci lui importent peu en réalité. Mais comme tant d'autres choses, il cachait ses vraies opinions pour ne pas heurter la sensibilité des autres et se fondre plus facilement dans la masse -autant que faire se peut avec l'aura qu'il dégageait. Dès à présent, son avenir tout tracé, il abordait cette année bien sereinement.

Et contrairement aux autres, peu lui importait les cicatrices que Poudlard abordait ainsi que le monde magique: aux dirigeants d'assumer des choix obscures et idiots pour la plupart du point de vue du Mulciber qui ne partageait en aucun cas la vision qu'il jugeait laxiste vis à vis des nés moldus, des sangs-mếlés, des créatures et autre aberration pour le Mulciber pétri des idéaux de sa familles. Nero n'avait pas pris part aux batailles contre l'Organisation, n'avait jamais exprimé un avis ni une prise de position -on le lui avait reproché. Ainsi, plus que n'importe qui d'autre dans Poudlard, Nero se sentait en paix avec lui-même.

Une note volante vint le déranger en pleine lecture mi-rêveuse concernant son futur à la bibliothèque. Nero lisait un vieil ouvrage poussiéreux dont les pages semblaient si sèches qu'un simple éternuent pourraient les faire exploser. Le livre traitait de magie noire, mais ô miracle son statut de septième année ayant obtenu haut la main tous ses buses lui donnaient accès à certains livres de la réserve fort intéressant. Le mot, écrit de la main visiblement du professeur du potion, annonçait l'avancement de leur cours et lui enjoignait de faire passer l'information. D'un geste de baguette, la note termina en cendre et le jeune homme repris sa lecture. L'autre préfète pourrait bien le faire, elle, de faire passer le mot.

L'heure dite arriva pourtant. Chargeant son sac sur les épaules, Nero rangea le livre dans son rayonnage sans manquer de marquer la page où sa lecture s'était stoppée et se dirigea vers les cachots où par tradition se déroulaient les leçons de potions. Quelques élèves de septième année se trouvaient déjà dans la salle. Le jeune homme n'en salua pas un et s'installa comme à son habitude non loin de la porte de la réserve. Après un moment d'attente, le professeur arriva et se chargea de changer certains binôme de travail. Et de voir qu'on lui imposait Simba Farwell comme partenaire pour ce cours n'était pas pour enchanter Mulciber qui se décala immédiatement sur l’extrémité de la table de travail après avoir adressé à peine un signe de la tête à la jeune femme. Pas qu'il ne l'appréciait pas.... mais tout restait toujours très tendu entre eux.

Le cours de potion d’aujourd’hui est vraiment particulièrement barbant. Ils parlent de potions empoisonnantes et plus particulièrement comment les préparées, le prof ayant manifestement un grain il leur fait tester. Bien évidement il a un anti-poison pour chaque poison préparé et aucun des poisons n’est foudroyant. Cependant lorsque Simba voit l’un des meilleurs éléments de leur promotion devenir blême et se tenir l’estomac à deux mains, elle se dit que ce prof est décidément tombé sur la tête un jour où l’autre. Finalement, le tour de Simba est venu. Il y a trois chopes de bières au beurre et elle doit choisir celle qui n’est pas empoisonnée. Son talent pour la potion va lui servir pour déceler la moindre odeur suspecte, la moindre altération de la couleur de la bière… Elle en inspire une, qu'elle rejette d’office… Elle observe la deuxième, inspire son odeur et fit de même avec la dernière. C’est plus l’instinct que la réelle observation qui la pousse à prendre la troisième. Maintenant, il faut boire pour prouver au prof qu'elle est sur d'elle, elle porte la bière à ses lèvres et en boit un peu. Elle attend quelques secondes, rien ne se passe et le prof sourit et la félicite.

Le cours continue et le professeur leur demande de produire n'importe quelle potion en écrivant leur faits et gestes et que celle-ci serait cotée. Simba souffle « Bon, tu veux faire la quelle ? Quoi que je m'en fous un peu de ce que tu penses. » et celui-ci ne répond pas. Avec un petit sourire amusé la jeune femme entame alors. « Un jour, il faudra que tu arrêtes de détaler comme un lapin, Mulciber. » posant son regard sur lui. Ils se connaissent depuis longtemps déjà mais les choses ont vraiment commencés il y a de ça un an ou peut-être un peu plus. Quoi qu'il en soit, pour une raison ou l'autre Nero a, du jour au lendemain, coupé les ponts avec Simba sans aucune explication. « Pourquoi tu me fuis depuis tout ce temps ? Ça m'empêche pas de dormir, loin de là mais je n’apprécie pas ce genre de réaction Nero. » Autant être franc et directe. Mais de toute manière, ce n’était pas une nouveauté, connaissant leur caractère respectif les chose sont et resteront toujours difficiles. Elle le pousse à répondre avec un regard noir comme elle sait très bien les faire tout en prenant l'avance sur la potion demandée sans le consulté. A quoi ça sert de toute façon ?