Elle se repassait la scène en boucle. Cette nuit qui avait tout changé. Son geste. Leur geste. La bataille, les cris, les visages pétrifiés d’horreur. Elle en était la cause. Elle avait était à l’origine de cette guerre. De leur retour. La culpabilité la rongeait. Elle n’en pouvait plus. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus… Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, rasant les murs froids de Poudlard. Le temps. Cette chose si précieuse à tout un chacun. Cette chose que l’humanité tente de combattre depuis tant d’année. Cette chose avait disparu de l’école anglaise. Le temps était figé. La neige flottait dans les airs sans tomber. La brume s’était installée, s’accordant parfaitement au cimetière de statue de pierre. Et elle était responsable de tout ça.

Mais elle devait se ressaisir. Elle ne pouvait pas se laisser mourir comme ça. Elle n’en avait pas le droit. Elle devait à tout prix réparer l’erreur qu’ils avaient faite. La cloche retentit. Elle sursauta, sortit de sa léthargie. Elle n’avait rien écouté au cours, ses pensées flottant vers des problèmes bien plus importants que les effets d’un aguamentis sur un dragon. Elle se sentit happée sur le côté, quelqu’un l’attirant vers lui. Aubépine. Visiblement, la jeune Serdaigle et la Gryffondor avaient les mêmes préoccupations. Elle écouta attentivement son amie. Oui, tout était lié, il ne pouvait pas en être autrement. La mort de l’être de l’eau en début d’année, le meurtre atroce de d’Ella, la mort de l’hippogriffe… Le temps figé. Elles devaient enquêter, pour le bien être de leur école. Pour son bien être. Elle avait une maigre piste : une rumeur. Une rumeur selon laquelle le retourneur de temps du professeur Mc Gonagall avait été caché parmi les murs du château par Hermione Granger. Elles devaient commencer par là.

Une nouvelle aventure commençait. Une aventure décisive pour l’avenir de l’école, cruciale. Elle en avait conscience, et elle était heureuse d’être accompagnée d’Aubépine. Elle savait qu’elle pouvait compter sur elle. Elles se comprenaient. Et elles étaient décidées à retrouver ce retourneur de temps, coute que coute. Direction le tableau. Oui, il était la depuis des siècles, il avait surement du voir quelque chose. Dumbledore. Ce sorcier mythique. Le directeur que le monde rêverait d’avoir. Un héros. Il connaissait bien Hermione Granger, il devait savoir quelque chose.

Elle aida la Gryffondor à atteindre la peinture. Elle avait des difficultés à marcher, et ce depuis les JO sorcier. Elle l’avait remarqué, mais cela c’était accentué depuis la bataille contre les inferi. Elle ne posait pas de question. Elle était simplement là, pour son amie. Le grand sorcier ne bougeait pas, ou peu. Surement la faute des dérèglements magiques, de l’arrêt du temps. Un pictura locomotor ferait probablement l’affaire. C’était ce qu’elle pensait. Une explosion. Du feu. Un concierge en pétard. Une retraite de point pour Gryffondor chacune. Voilà ce qu’elles avaient récolté.

Mais leur enquête était loin d’être terminé. Pour elles, les tableaux devaient avoir vu quelque chose. Elles se décidèrent donc de se diriger vers le souper dans les pivoines. Tableau moins connu, certes, mais composé de plus de personnage. L’un d’eux pourra peut-être leur indiquer le chemin à suivre…

Le tableau de Dumbledore brûlé, des points retirés à Gryffondor… Leur enquête commençait plutôt mal ! Mais la peinture aux Pivoines semblait être un bien meilleur choix. Elle fut soulagée de voir qu’un indice se présentait enfin devant elles. La jeune fille tira le petit bout de papier de derrière le cadrant en bois massif et le lut à haute voix : « Dans le doute, souvenez vous que le soleil se lève toujours à l’est, c’est la seule et unique vérité. H.G. » Elle regarda Aubépine d’un air dubitatif. Oui, c’était assez vague comme indice. Mais Hermione Granger était connue pour un élève très intelligente, voir même la plus intelligente de tout Poudlard selon certain. Ce message devait donc avoir du sens, il devait les aider dans leur recherche. Mais avant d’en découvrir son utilité, elles se rendirent vers un troisième tableau, celui de la Grosse Dame, beaucoup plus proche de la célèbre sorcière. Malheureusement, elle aussi était immobilisée. Le sort s’acharnait décidemment sur elles. Mais dans un effort certain, la Grosse Dame leur indiqua la direction de la tour d’astronomie de son doigt inerte. Sans perdre un seul instant, les deux adolescentes se dirigèrent vers celle-ci. Malheureusement pour elles, un cours était en train de s’y dérouler. Daisy vit la colère et l’impatience monter rapidement en la jeune Serdaigle. Elle commençait à bouillir de l’intérieure. Elle lui posa une main rassurante sur l’épaule. Elles ne devaient certainement pas céder à la panique. Elles devaient garder la tête froide pour atteindre leur objectif.

C’est ainsi qu’elles s’avancèrent vers la bibliothèque. Hermione Granger était une grande amatrice d’ouvrage en tout genre, elles trouveraient très certainement quelque chose d’intéressant là bas. Mais pas dans les livres tout public. Non, ça serait trop simple. Elles devaient se rendre dans la réserve, au risque de se faire surprendre et de se voir encore retirer des points. Les deux jeunes filles pénétrèrent donc d’un commun accord dans la réserve de la bibliothèque.