Elles lui disent qu'elles veulent se rendre à la réserve

Elles acceptent.

Il ne faut guère de temps aux deux élèves, une fois dans la bibliothèque, pour constater la mauvaise humeur de la bibliothèque, qui ne va, de toute évidence, pas jouer en leur faveur. Considérant ce fait, lui demander d’accéder à la réserve leur semble compromis, et elles tentent de passer en catimini. Malgré leur discrétion, cependant, leur parcours est entravé par le dragon qui sert de bibliothécaire, qui les interpelle tout juste, leur demandant quelles sont leurs intentions. Prises sur le fait, les deux jeunes demoiselles n’ont d’autre choix que de dire la vérité, en espérant échapper à de désastreuses conséquences, étant donné leur malchance tout au long de leur recherche du fameux retourner de temps d’Hermione Granger.

Disant donc la vérité, espérant grandement que leur honnêteté soit récompensée, elles attendent une réaction. Réaction qui ne se fait guère attendre, mais qui est pour le moins surprenante. Des Gallions ? Le manque de professionnalisme et de raison de la bibliothécaire stupéfait Aubépine, qui retient difficilement un rire et ne peut empêcher un sourire narquois d’orner son visage, mais elle sait que leur quête est importante, bien plus importante que l’attitude ridicule de la bibliothécaire, et après s’être accordée avec Daisy sur leur choix, elles cèdent et payent la bibliothécaire.

Avide, elle ramasse l’argent qu’elle leur a soudoyé, et leur donne la clef, les avertissant toutefois que des Aurors devraient prochainement s’y rendre et qu’elles n’ont que peu de temps étant donné que l’accès est interdit aux élèves par eux, et qu’elle ne devrait pas les laisser entrer. Aubépine ne se fait donc pas prier, entrant rapidement et prenant soin de refermer la porte derrière Daisy et elle : elles seront plus discrètes ainsi. De multiples livres s’offrent à elle, et la Serdaigle ne sait guère par où commencer, sa curiosité intellectuelle lui donnant envie de dévorer tous les ouvrages présents, quand Daisy attire son attention sur un titre, « L’histoire du thé à l'est à travers les âges », lui rappelant que le message qu’elles avaient découvert et qui était signé Hermione Granger stipulait que le soleil se levait toujours à l’est, et que c’était peut-être un indice. Ainsi, elles prirent « L’histoire du thé à l'est à travers les âges ».

Elles prennent Les effets du décalage horaire chez les femmes.

Elles explorent la pièce.

Elles explorent le coffre.

Elles éteignent les torches.

Elles essayent 3645.

Elles tournent le disque huit fois.

Elles ouvrent la porte de droite.

Elles explorent le mécanisme.

L’histoire du thé à l’est à travers les âges ne leur avait donné aucun indice. Au même moment qu’Aubépine formulait cette pensée dans sa tête, elle laissa échapper un petit rire. Ce genre de phrase semblait tellement absurde, en fin de compte. Il n’y avait rien de surprenant avec le fait que ça ne les ait pas avancées dans leur recherche. Restait deux livres… Pour quelle raison Hermione Granger aurait-elle caché un indice très important dans la dentition chez les enfants de 3 à 14 ans ? Avoir des rejetons tapait peut-être sur la tête, après tout, qu’Aubépine pouvait-elle en savoir ? Mais surement pas au point de mettre des informations cruciales – aux yeux de la Serdaigle, elles l’étaient, en tout cas – dans un tel ouvrage, si ? Elle, en tout cas, ne considérait cette option que comme impossible tout autant qu’invraisemblable et d’un commun accord avec Daisy s’empara du livre les effets du décalage horaire chez les femmes, sceptique quant à l’utilité du message qu’il délivrerait.

Si le contenu du livre n’était pas utile, le déplacer en tout cas avait fait ses preuves : qui aurait cru qu’un passage secret se trouvait dans la réserve, qui avec un peu de jugeote était en temps normal accessible à tous ? Pas la jeune femme à la recherche d’un retourneur de temps pour sauver le monde. Elle rit légèrement à nouveau, à l’idée de cette pensée absurde. Comment pourrait-elle sauver le monde, avec un retourneur de temps ? C’était ridicule. Et pourtant, le monde ne tournait pas rond, alors pourquoi ne pas envisager des choses stupides comme cela ? Elle pénétra dans la pièce, suivie de Daisy, en prenant garde de bien renfermer la porte et en priant pour qu’elle soit à nouveau masquée dans la réserve.

La lumière surgit aussitôt qu’elles entrèrent – si elle ne savait pas que les objets moldus ne fonctionnaient pas à Poudlard, elle aurait cru qu’il y avait un détecteur de présence qui enclenchait un interrupteur et allumait une ampoule -, et un coffre se présentait à elles, mais Aubépine était suspicieuse : et s’il était piégé ? Aussi, quand Daisy suggéra d’observer la pièce en premier lui, elle acquiesça, plutôt réconfortée par cette inspection avant de s’attaquer au coffre. Les murs n’étaient pas lisses, quelque chose y semblait gravé, mais elles ne voyaient rien. Comment cela se faisait-il ? Etait-ce un message qui ne se révélait qu’avec une certaine source de lumière ? Elle n’en savait rien, strictement rien. Elle était démunie, comme un petit enfant qui découvrirait qu’il est un sorcier, et cela l’énervait. Elle avait l’habitude de comprendre et de contrôler les choses.

Devaient-elles éteindre les torches, car la lumière provenait de torches finalement ce qui augmentait la confusion d’Aubépine quant au fait qu’elles s’étaient allumées dès leur entrée dans la pièce, afin d’essayer d’éclairer la pierre gravée autrement ? Un regard à Daisy suffit pour qu’elle sache qu’elles pensaient la même chose : observer le coffre serait plus sage, avant d’éteindre, au cas où. Un mécanisme le protégeait, incassable en apparence, nécessitant un mot de passe… malgré la tentation, Aubépine n’eut pas recours à la magie pour essayer de le casser. C’était trop risqué. Rien autour n’indiquait quel pouvait être le mot de passe.

Le plus simple était de chercher à déchiffrer le message gravé dans la pierre – d’un commun accord, les deux jeunes femmes éteignirent les torches, et se retrouvèrent plongées dans le noir. Aucune illumination, pas de teinte phosphorescente donnée au message : il restait mystérieux. Risquant le tout pour le tout, elles lancèrent un Lumos, qui fit apparaître une bien mystérieuse inscription. « [color=u]Six Quatre Sept Trois. Les chiffres sont des lettres, et les lettres des chiffres. La somme est la réponse, mais l'addition n'est pas la bonne question.[/u] » Sans bien comprendre comment Daisy avait trouvé, celle-ci affirma qu’il s’agissait de 3645. Elle composa donc le mot de passe, non sans demander à sa camarade comment elle avait trouvé – elle aimait comprendre les choses, après tout.

Elle fut ravie un instant de voir le coffre s’ouvrir, pour retrouver toute sa déception peu après : elles avaient à leur disposition trois fioles, sans savoir ce qu’elles contenaient et qui pouvaient s’avérer dangereuse – qui était fou au point de s’approcher sans réfléchir et se méfier de potions inconnues… quand bien même elles venaient d’Hermione Granger ? On essayait peut-être de leur faire croire qu’elles venaient de la talentueuse sorcière, et peut-être les piégeait-on. Mais en plus d’être potentiellement mortelles, elles étaient surtout scellées par un nouveau mécanique, rendant impossible de les prendre.

Elles n’avaient plus qu’à lire le parchemin à proximité des potions, bien attrapable lui, qui contenait probablement un autre message… Une autre énigme sans queue ni tête ? Ca n’aurait pas surpris Aubépine, elle s’attendait même à ce que ça soit le cas, et à jeter l’éponge. Elle déroula le papier, et un grand sourire illumina son visage quand elle lut les mots qui étaient alignés. « Des trois potions, l'une est la clé, l'autre la solution et la troisième est fatale. Trop d'espoir au crépuscule amènerait le chagrin à l'aube, faites attention à sa toile. » Elle prononça à haute voix sans même s’en rendre compte des paroles sans queue ni tête…

« Araignées du soir, espoir. Araignée du matin, chagrin. Être pris dans la toile d’une araignée… Il faut tourner le disque huit fois, Daisy, comme les huit pattes de ces sales bestioles ! J’espère qu’il n’y en aura pas une dissimulée derrière ce mécanisme, sinon je hurle… »

Avec l’accord de sa coéquipière, elle tourna donc huit fois, précautionneusement, doucement, de peur de ne causer plus de dommages que de bien, et ce fut soulager qu’elle vit les potions être libérées. Elle répugnait toutefois à suivre les instructions dont toutes deux disposaient : boire une potion sans savoir les éventuels effets ? Ca n’était pas très enviable. Avait-elle le choix, cependant ? Pas vraiment, si elles voulaient avancer. Elle but la moitié de la potion bleue, et donna l’autre à Daisy, puis s’empara de la deuxième potion – la violette – et la mit dans son sac. Que pouvait-elle faire d’autre ? Elles avaient commencé à suivre ces stupides instructions en buvant la potion bleue, bien que ça soit probablement un piège, elle n’allait pas laissé la seconde derrière elle sans la prendre. Hors de question de toucher à la troisième, qui était dite fatale. Elle n’était pas très rassurée à l’idée de boire la potion bleue décrite comme la clé, hors de question de s’emparer d’une potion potentiellement mortelle.

Soudain, son équilibre bascule. Elle commence à se sentir étrange, à vaciller, à voir les choses de manière trouble, floue. L’aurait-on droguée ? Ou bien était-elle sous l’emprise de l’alcool ? Elle ne l’avait été qu’une fois, mais ça y ressemblait fortement. Elle vit Daisy dans le même état qu’elle, et frissonna. Ca l’angoissait encore davantage… jusqu’à ce que trois portes apparaissent. Etait-ce donc une hallucination ? La potion était la clef vers une hallucination, qui leur faisait imaginer des portes ? Elle soupira, manqua de tomber, et questionna Daisy du regard. Elle n’avait pas encore vu l’inscription sur le mur, que sa coéquipière n’avait pas manqué de remarquer, et de déchiffrer. « L'une mène au paradis, l'autre à l'enfer, la troisième au néant. Le nord est au sud et le sud au nord, l'est est à l'ouest et l'ouest à l'est, toutefois, le soleil se lève toujours au même endroit. »

Aubépine l’écouta sans douter de l’intelligence de son amie, qui affirmait que la porte de droite était la bonne, car le soleil se levait toujours au même endroit, et donc à l’est, et que ça ne changeait probablement pas. Elles ouvrirent donc la porte de droite, dans laquelle se trouvait un réceptacle de verre avec le retourneur de temps ! Aubépine retint difficilement un cri de joie : elles l’avaient trouvé ! Il était à elle. Se pouvait-il que la malchance du début soit conjurée ? Elle l’espérait fortement en tout cas. Un tuyau entourait cependant la cage de verre, et il ne s’avérait pas facile à manipuler. Que devaient-elles faire ? Elle espérait qu’un message apparaisse pour les aider, mais rien…

Casser la cage n’était pas une option : elles risquaient de briser le retourneur en même temps, et c’était inenvisageable. Elles s’approchèrent donc doucement pour observer autant que possible le tuyau et son mécanisme. Un robinet est là, prêt à accueillir le contenu de leur potion. Elle pourrait se demander s’il s’agit de la bonne solution, mais il lui semble que c’est la seule, et elle prend sur elle d’y verser la potion, espérant que Daisy ne s’en offusquera pas : ça n’était pas comme si elles avaient une autre marge de manœuvre, de toute façon. C’est de toute évidence le bon choix, la cage s’ouvrant et leur délivrant le retourneur de temps, qu’Aubépine fait tourner le nombre de fois nécessaire pour retourner à la nuit du meurtre, avant de s’empresser de le mettre dans un de ses gants, qu’elle met lui-même dans le second gant, pour le protéger dans son sac et ne pas risquer qu’il se casse – ou que quelqu’un le voit et tente de leur voler.

Elles sont dans le grand hall, mais il est évident que le meurtre n’a pas été commis dans le château : il n’y avait aucune trace de sang, et aussi traumatisées qu’elles aient été par la scène, les deux amies s’en souviennent très bien. Ca a donc eu lieu à l’extérieur. Le parc est à exclure – après tout, c’était risquer de se faire surprendre par des élèves de Poudlard ou de l’université. Université qui est située dans l’ancienne Cabane Hurlante… Si du sang y avait été trouvé, ça se serait su. Les serres ? Et risquer qu’un élève voulant s’entraîner tombe dessus ? Non, nul lieu à l’école ne correspondait… Sauf la forêt interdite. Les animaux n’étaient pas tous tendre, y retrouver du sang n’aurait surpris personne… n’est-ce pas ? Elles prirent donc la direction de la forêt interdite.