Sept heures du matin. Cinquième et dernier jour que je passais à Poudlard ; mon laisser-passer expirait l'après-midi et je devais rentrer à Londres pour profiter du portoloin de quartier qui était mis à notre disposition afin d'assister à la Première Tâche. Autrement dit, je rentrais chez moi pour repartir. A qui devait-on cette organisation merdique ? Le Ministère de la Magie, bien sûr. Sans faire de bruit, je quittais mon lit, enfilais un jogging et un tee-shirt puis sortais du dortoir avec mon sac de voyage que j'avais préparé la veille. Je descendais les marches qui me séparaient du hall d'entrée quatre à quatre ; il fallait absolument que je me dépêche pour avoir le temps d'effectuer mon jogging matinal avant de rentrer chez moi.
Sept heures trente. C'est fou comme le parc est gigantesque. J'avais pourtant réalisé ce circuit de nombreuses fois les samedi matin où j'étais étudiant. Mais cette grandeur m'avait toujours émerveillé, de par sa richesse et sa beauté. Les jardins du collège Poudlard étaient un endroit parfait pour s'évader, partir loin, oublier ses soucis. Plus de cauchemars. Plus de mère suppliante, plus de meurtres... plus de secrets. Plus de sœur cachée. Tandis que je courrais au détour d'un massif fleuri, je me demandais à quoi pouvait-elle ressembler. Thalia. Que t'était-il arrivé ? Comment t'étais-tu perdue jusqu'à Beauxbâtons ? Tant de questions qui restaient sans réponses. Je m'étais promis de la retrouver, à n'importe quel prix. William était plus ou moins au courant, mais il me laissait faire. Il était certainement aussi désireux que moi de la voir enfin, que notre famille soit enfin réunie, mais le désir qui animait mon esprit était bien plus profond, c'était une quête. Tyler, le seul Hamilton qui avait connu ses parents... comment ne pas associer Thalia à ma mère ? A mon père ? Cette âme innocente qui avait échappé à l'horreur.
Huit heures. Je fis une pause en m'asseyant sur un banc. Au loin, des installateurs s'activaient à mettre des espèces d'écrans géants en place. La Première Tâche promettait d'être un événement époustouflant. Et pourtant, j'étais persuadé que j'allais m'y emmerder. Ces show télévisés n'étaient pas pour moi. Le Tournoi ne m'attirait pas plus que cela. Il suffisait de regarder en face toutes les choses qui s'étaient produites depuis sa mise en place ; des agressions, des morts, et pas un seul représentant du Ministère pour bouger le petit doigt, comme si tout cela était normal, comme s'il s'agissait simplement des conséquences et qu'il fallait faire avec si nous voulions retrouver le bonheur. Le bonheur. Cette sensation que chacun des hommes sur cette terre, qu'il soit sorcier ou moldu, s'efforce de trouver. S'enivrer, profiter d'une famille heureuse au coin du feu, à Noël. Jeter des fleurs sur des jeunes mariés. Acheter une maison, s'imaginer vivre à l'intérieur. A quoi bon ! Dans tous les cas, le bonheur est associé à son contraire, le malheur. Celui-ci nous frappe au moment où nous sommes le plus vulnérable : lorsque nous sommes comblés. Et il est bien souvent impossible de retrouver ce bonheur qui s'en est allé, pour de bon. Il ne faut pas s'appeler Einstein pour s'en rendre compte. Comment pouvaient-ils nous faire gober qu'un Tournoi arrangerait les choses ? Comment les sorciers du monde entier croyaient à ces mensonges ? Ils se voilent la face ; et le jour où ils s'en rendront compte, ils retomberont sur terre.
♣♣♣
Douze heures. Après avoir pris une douche express, Je me dirige vers le hall d'entrée où étaient entreposées les affaires et bagages des visiteurs prêts à partir. Tous les jours à midi se croisaient voyageurs sortants, et voyageurs arrivés. J'avais cru la rencontrer. J'aurais pensé que la voir, son visage, j'aurais immédiatement su qui elle était. Mais il n'en est rien. Je l'ai sûrement aperçue, dévisagée, comme je le faisais avec tout le monde. Était-ce cette jolie brune qui s'était fait réprimandée car elle n'avait pas revêtu l'uniforme de Beauxbâtons ? Ou bien cette fille qui faisait des joggings tous les matins, comme moi ? A moins qu'il s'agisse de cette peste qui avait jeté un sortilège à un russe en accusant sa copine ? Peu importe. Ces quelques jours passés ici ne m'auront été d'aucune utilité. J'avais peut-être fait de nouvelles rencontres, mais le plus important, le désir qui m'avait fait revenir à Poudlard, s'était évanoui, comme si je n'avais aucune chance de la retrouver.
Douze heures trente. J'ai besoin de boire un verre. Tout en traversant la grand-rue de Pré-au-Lard, je me dirigeais vers les Trois Balais. Ce pub m'avait abrité plus d'une fois lors de ma scolarité à l'école, et c'est avec un sourire que la serveuse m'accueillit chaleureusement lorsque je franchis la porte. Cet endroit n'avait pas changé ; il était toujours aussi bondé.
─ Tyler ! Comment vas-tu ? Tu es à l'université de Londres, n'est-ce pas ? ─ Oui oui, c'est ça... un whisky pur feu s'il te plait.
D'ordinaire, je partageais beaucoup plus avec Ashley, la serveuse. Elle ne connaissait rien de mon passé, et je savais que je pouvais me livrer sans qu'elle ne pose sur moi un regard compatissant et empli de pitié comme le faisaient la plupart des gens qui me connaissaient un tant soit peu. Mais aujourd'hui, je n'avais pas envie de parler, et elle l'avait compris. Sans un mot, elle tourna les talons et partit préparer ma boisson derrière le comptoir. Au fond, je pense qu'on est pareil, tous les deux. Parfois, juste un regard suffit pour faire passer tout un tas de messages, nul besoin d'échanger des paroles inutiles si cela ne présente aucun intérêt.
Ashley revint bientôt avec le whisky pur feu que je lui avais demandé. Je lui adressai un sourire avant de glisser les mornilles que ma boisson coûtait, sans oublier un pourboire plutôt conséquent. Elle me rendit un sourire avant de retourner prendre commande. Je la regardais s'éloigner lentement ; de toutes manières, on trouverait bien le moyen de se parler à un autre moment. Je bus une gorgée du remontant posé devant moi ; peu à peu, le breuvage s'insinua dans mon corps, ma gorge, ma poitrine, mon estomac... les anglais étaient très forts pour ce genre d'alcool.
Soudain, je m'aperçus qu'un exemplaire de la gazette du sorcier se trouvait posé sur la table d'à côté. Vérifiant que personne ne s'y trouvait, j'attrapai le journal et l'ouvrit devant moi. A la une, on pouvait voir une photographie des trois championnes qui allaient se disputer la Première Tâche ce soir ; Ariel Augustin, Zazy-Timy Darthmen, et Paula Verstraete. On dirait que les femmes sont à l'honneur, cette année, songeais-je. « LES HÉROÏNES DU SIÈCLE » accompagnait l'article... rien que ça ! Je n'eus cependant pas le temps de lire la suite car une jeune fille qui passait par là balaya ma table avec sa veste... et ma bouteille de whisky pur feu avec.
─ Non mais t'aurais pas pu faire attention, m'insurgeais-je à son égard.
Le liquide me coulait désormais sur les habits et s'infiltrait contre ma peau. un frisson me parcourut l'échine. Non pas que j'étais très en colère, mais cette blondasse venait de me renverser trente-trois centilitres de whisky dessus, merde ! Tandis que j'appliquais sur mes vêtements un sortilège de séchage instantané, je m'efforçais de lancer un regard des plus noirs à la française qui était mal partie pour devenir mon amie. Cependant, son visage m'était étrangement familier...
Eh merde, c'est la championne de Beauxbâtons.
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Posté Jeu 30 Déc - 17:11.
Tôt ce matin, Ariel s'était réveillée dans le carrosse de de Beauxbâtons, dans lequel elle écopait d'une couchette spéciale. Elle n'avait pas l'envergure d'une chambre, mais était tout de même plus spacieuse que toutes les autres réservées aux autres élèves lambda. Le carrosse était arrivé la veille, à la nuit tombée. Et aujourd'hui, enfin ce soir, la première tâche du tournoi allait débuter. Dès le lendemain de l'arrivée des écoles étrangères accompagnées de leurs concurrents, pour le titre de Grand Champion de ce Tournoi des Trois Sorciers, tout récemment réhabilité. Cependant que le soir allait bien vite arriver, c'est pourquoi la championne de Beauxbâtons ne voulait louper aucune minute de cette journée. Elle ne savait pas ce qu'il advenait de ses adversaires, mais elle détestait faire la grasse matinée, c'est toute une partie de la journée de perdue. Et cette journée était quoi de plus exceptionnelle. Elle avait encore tout le jour pour se préparer, réfléchir, peut-être même élaborer une stratégie ... bref, s'entraîner pour ce soir. Depuis le départ de la France, Ariel avait été isolée du monde, physiquement, mais mentalement elle l'était bien depuis que la coupe avait sortie son nom et qu'elle avait été ainsi sacrée championne de l'école. Cet isolement, était une des stratégies optées par la direction de son école, toutes les écoles n'avaient évidemment pas établis la même méthode propice à la concentration du champion ou de la championne. Mais en cette fraîche matinée, Ariel allait rompre son isolement qui durait depuis près d’un jour. Elle n’avait demandé l’accord de personne, de toute manière, elle n’avait croisé personne depuis sa montée dans le carrosse la veille. Elle avait besoin de se détendre, besoin de lâcher la pression, d’évacuer le stress et la tension qui n’avait fait que de s’accentuer tout ce temps. Et c’était bel et bien le seul moment, l’instant propice, ce soir elle allait « combattre » alors si elle voulait se changer les idées pour mieux se concentrer ensuite sur l’épreuve, c’était bel et bien maintenant ou jamais. Ariel s’était vêtue chaudement à la vue par une fenêtre de sa chambrée, du temps qui régnait au dehors. Le vent qui soufflait légèrement était déjà froid, elle songeait que la situation allait se gâter à la nuit tombée, et le vent déjà froid, deviendrait glacial et puissant. Mais pour l’instant elle n’en était pas là. Elle avait choisie de sortir, de se donner une heure environ, pour tout oublier, oublier le tournoi, oublier l’enjeu etc. Mais comment faire en territoire inconnu, on est forcé de voir qu’on n’est pas chez soi, alors pourquoi n’est-on pas dans les jardins de BB ? Pour le tournoi bien sûr. Comment y omettre ? C’était tout bonnement impossible ? Tant pis, au moins elle y pensera un petit peu moins, tout du moins c’était ce à quoi elle espérait en ouvrant la porte du carrosse et en y descendant les quelques marches. Ariel portait un simple jean, rehaussé de bottes par-dessus, un gros pull de laine, un épais manteau, une écharpe et des gants. Vêtue à la mode moldue, elle aurait bien le temps d’endosser fièrement son uniforme, là elle ce qu’elle cherchait surtout, c’était tranquillité, paix, solitude, silence et sérénité, en quelques mots. On lui avait bien dis qu’il faisait froid ici, c’était un sacré choc pour tous les français, dont l’école était située plein sud. Ce matin, le soleil perçait entre les nombreux nuages blancs et gris qui jonchaient le ciel. Ariel ferma les yeux et laissa ses maigres rayons imprégner sa peau. Elle considéra l’environnement autour d’elle, vert, très vert, eau et forêt. Le paysage était principalement composé d’un lac, de bois et de collines. Les couleurs n’étaient pas très vives, plutôt ternes mais bon, ce n’était pas la saison aussi. Et Ariel se mit à marcher, il n’y avait pas grand nombre de chemins, mais elle prit celui qui s’éloignait du château de Poudlard. C’était diretion Pré-au-Lard, le village sorcier qui vivait des visites des étudiants anglais de cette école. Elle ne croisa pas beaucoup de monde en chemin, néanmoins que les rares groupes d’élèves qu’elle y voyait, se retournaient sur son passage ou l’a défigurer sans une once de gêne et murmuraient sur son passage. Forcément, son visage était placardé sur de nombreuses affiches et faisait la une de nombreux journaux avec ceux de ses deux adversaires. Elle ne pouvait passer inaperçue, quoique si elle aurait mis de ces fameuses lunettes de mouches moldus … enfin ce n’était pas la saison non plus, et puis jouer à la superstar ne lui apporterait que des critiques. Après avoir parcourra la grande étendue de verdure entourant le château, parcouru le parc et bordé le lac, toute la matinée en prenant le temps de s’y ressourcer, mais tout aussi bien d’apprendre à connaître son environnement, celui-là même avec, ou contre lequel elle allait devoir se battre le soir venu. Derniers moments de paix avant le coup de feu du soir. Mais bientôt midi sonna, la grande horloge sonnait ses douze coups. Ariel songea à se rapprocher de la civilisation, mais elle fuyait toujours pour l’instant le château, trop bondé, trop bruyant … elle ne pourrait y être discrète. Fort heureusement, à cette heure-ci, la plupart des gens normalement constitués partent manger, c’était donc le moment idéal. Elle arrivait maintenant sur les ruelles pavées du dit Pré-au-Lard. C’était un charmant petit village aux allures typiquement britanniques, bien qu’on aperçoive les divergences magiques de ces lieux. Ariel avait toujours eu un faible pour le Royaume-Uni et la culture anglaise, bien qu’elle restait tout de même très attachée à son pays natale, qui se résumait en la douce France. Au fur et à mesure qu’elle progressait à l’intérieur de ce village, Ariel remarquait beaucoup d’ambiance qui émanait d’un bar. Ou plutôt un pub, la lumière était chaleureuse à travers les vitres et promettait de lui offrir un agréable refuge. Aussi Ariel décida d’y entrer. Ce qui était bien, c’était que les clients de ce pub, étaient tous si occupés par leurs discussions, qu’ils ne l’a remarquèrent pas, tous si insouciants encore, Ariel sourit. Il faisait si chaud à l’intérieur, elle retira ses gants et les porta à sa main gauche tandis qu’elle se dirigeait vers le bar. « Excuse me, Hello, can I have a red currant rum please ? La bonne femme se retourna et l’a considéra avec un air étrange dans le regard, peut-être son accent. Ariel déposa les gallions nécessaires sur le comptoir et la serveuse fit apparaître sa boisson. « Thanks you. » Ariel prit le verre et se retourna, au même instant, elle entendit une exclamation. En effet, en se retournant, sa veste virevoltant quelque peu, mais juste assez pour renverser d’un coup la boisson d’un autre client. Aussitôt Ariel vit volte-face mais cela n’eu dont qu’à aggraver les choses bien évidemment. Sa bouche se forma en un parfait o, et les mains prises, elle bredouilla dans son anglais « Oh I’m sorry mister, so sorry … oh », tout en déposant son verre et ses gants sur la table de la personne et tentant tant bien que mal de réparer les dégâts. Son regard se releva sur la personne victime qui utilisait sa baguette « Evidemment, quelle idiote, vraiment ma pauvre Ariel tu ne pouvais pas faire attention ?! » se parlait-elle à elle-même en français bien sûr. « Non mais quelle idée j’ai eu de venir ici, vraiment ! Don’t worry, I will offer you a new drink. » Et de retour sur le comptoir, elle demanda « May I have a new beer, the same for this man please ? », sans même laisser le temps au jeune home de lui répondre. De nouveau elle déposa les gallions et fut servis. Cette fois-ci, elle prit la précaution de se retourner doucement et se dirigea vers la table sur laquelle elle venait de causer tant de dégâts, sous le regard de la gérante. « Forgive me, I’m so nervous. » Et le visage souriant et toujours debout en face du jeune homme, elle tendit sa main au travers de la table. « Hi, I’m Ariel Augustin. »
c'est pas terrible mais on fera avec, *sous la pression de son frère geek*
─ Quand deux esprits se rencontrent... ft. Ariel Augustin (Roue de l'écriture)