S’il y avait bien une chose que Dean connaissait, c'était les bonbons. Leurs valeurs, leurs goûts, leur histoire. Il était passionné, oui, et gourmand, aussi. On comprenait pourquoi il avait choisi d'ouvrir une boutique de confiseries. C'était donc une aubaine pour lui de tomber sur cette immense beauté. Cette chose adorable qui donnait envie de la manger. Cette immense maison appétissante. Faite de pain d'épice et de bonbons. Magique ! Totalement magique ! Il n’en revenait pas. Qui lui avait fait un cadeau pareil ? Qui que ce soit, il l’aimerait à vie. Peut-être qu’il pourrait même vivre dedans. Ah non, mauvaise idée. Il la mangerait en un rien de temps, surtout si sa fille l’accompagnait. Il valait encore mieux rester tranquillement à Pré-au-Lard… et venir déguster cette maison régulièrement. Miam ! Il se sentait drogué. Oui. Il connaissait cette sensation pour avoir eu un passé d’accro. Mais aujourd’hui, c’était différent. On ne pouvait pas devenir accro à une maison, quand même ! Et surtout pas si elle était faite en bonbons. Il n’avait donc pas à se retenir. Il s’avança mais avant même qu’il ne traverse les dix mètres qui le séparait de son cadeau, Dean vit apparaitre une rousse. Il fronça les sourcils. Elle allait lui voler sa maison, la vilaine rousse ! Le drogué ne supporte pas que l’on touche à sa marchandise.

« Heeeeeeey ! » Il n’allait pas la laisser manger sa maison. Nom d’une chouette sans plume ! Les bonbons, c’était son domaine. Elle… c’était qui déjà ? Aucune idée. Il ne l’avait jamais vu. En tout cas, elle ne devait sûrement rien connaitre des confiseries. Autrement, elle serait venue dans sa boutique, non ? Donc, conséquence, il était le seul capable d’en manger. Ou du moins, le seul à pouvoir toucher en premier à cette maison-bonbon. « Ce n’est pas ta maison, j’espère. » Fallait quand même vérifier qu’il ne s’embarquait pas dans une guerre contre la propriétaire du lieu, sinon, ça en était fini de sa réputation. Il devrait fuir Pré-au-Lard avec sa petite fille et recommencer à zéro… dans le désert africain. Ne croyez pas qu’il était aussi sensible que cela à la critique et qu’il avait besoin de se sentir aimé partout où il allait. Il avait juste besoin d’une bonne réputation pour vendre des bonbons. Si on disait de lui qu’il était un commerçant tyrannique, personne ne viendrait dans sa boutique, il ferait faillite, serait obligé de priver sa fille de nourriture et ils seraient forcés de repartir ailleurs. La situation était légèrement exagérée, évidemment. Enfin, n’empêche que cette maison le rendait un peu fou. Il avait l’impression de retomber en enfance, de redevenir l’enfant accro aux sucreries. La bâtisse devait être à tomber par terre ! Il avait hâte d’arracher la poignée de la porte d’entrée et de la manger en découvrant l’intérieur. Tout cela, pas avant de s’assurer que la maison n’appartenait pas à cette rousse.

Il s’approcha quand même de la maison. Juste le temps d’attendre sa réponse, seulement. Il pouvait être raisonnable et se contenir. C’était un adulte, après tout. Discrètement, il arracha une chocogrenouille qui dépassait du mur et la porta à sa bouche. Personne n’avait rien vu. Le chocolat, meilleur que tous ceux qu’il avait déjà goûté, fondait dans sa bouche. Un délice ! Il dut se retenir pour ne pas sauter sur la maison et l’engloutir. Un peu de tenu !